La deuxième journée des parents
Laissez moi aujourd'hui vous donner l'un de mes secrets pour réussir à écrire autant, et si souvent : je me couche tard, très tard.
Trop tard, à vrai dire, ce que je mesure tous les matins lorsqu'il faut m'extirper de ma couette bien chaude, et que ça tourne à la torture. En ce moment, pour tout vous dire, nous sommes rarement au lit avant au moins minuit et demi... Un peu n'importe quoi.
Vous m'auriez dit ça il y a encore un an ou deux, je n'aurais pas cru ça possible, tant je me rappelle avoir dû si souvent lutter, dans les premiers mois de mes filles, pour ne pas m'écrouler lamentablement sur mon oreiller à 21h30...
Durant des mois, j'ai désespéré de ne pas pouvoir lire plus de 2 phrases de mon livre avant que mes yeux ne se ferment, de ne pas avoir l'énergie de regarder un film en entier, ou simplement de devoir rester éveillée assez longtemps pour ne pas oublier de prendre ma pilule!
Une fatigue intense et terrassante, que toutes les mamans connaissent un temps, et qui depuis quelques mois déjà pour moi, s'est peu à peu envolée.
Car oui, je vous apporte la bonne nouvelle, à vous qui piquez du nez le soir, dès que les enfants sont couchés : un jour, enfin, cette fatigue disparaît, et on a l'impression de reprendre vie.
Ça n'arrive pas d'un jour à l'autre, mais petit à petit, on s'aperçoit qu'on tient plus longtemps, et qu'on a de nouveau envie d'occuper ses soirées. Et on y prend vite goût.
Car quand le soir, les enfants sont endormis, on entame une deuxième journée. Un temps d'adulte, sans enfants dans les pattes, sans relances constantes, sans sempiternelles requêtes.
Et on a beau apprécier le temps qu'on passe avec nos enfants la journée, ces quelques heures sans eux font un bien fou.
Un peu de temps pour soi... De quoi retrouver le temps de lire, de regarder un film ou une série, collés serrés à deux sous un plaid, de tester des recettes un peu plus évoluées, de se faire un masque de beauté ou se vernir les ongles, ou même, soyons fous... de bloguer.
Bref, du temps pour se ressourcer, et avoir l'impression, quelques heures par jour, de reprendre le fil de sa vie d'avant. Comme quand on était pas encore obligés de dîner avant 20h, de regarder uniquement des contenus soumis au contrôle parental, et de se lever toutes les 20 secondes pour répondre à une énième demande.
On a beau aimer nos enfants de tout notre coeur, s'occuper d'eux est épuisant - et retrouver enfin un peu de temps pour soi, le soir, semble inestimable.
Alors ce moment là de la soirée, l'heure des parents, où l'on peut enfin raccrocher son costume de super-papa-maman et laisser provisoirement ses responsabilités au placard, prend rapidement une importance cruciale.
Pour se reconstruire en temps que femme, au delà de notre rôle de maman ; pour prendre soin de son couple, en partageant des moments seuls ; pour se faire plaisir avec une activité qui nous plait. Et avant tout pour se reposer le corps et l'esprit, et reprendre des forces pour une nouvelle journée, tout simplement.
Ces quelques heures de liberté du soir, on finit par les attendre avec impatience, en rêvant de ce moment où l'on pourra enfin relâcher la pression.
Alors, on fait parfois durer ce moment le plus longtemps possible, au delà du raisonnable... Plus l'enfant grandit, plus l'énergie revient, et plus on peut être tentée de se coucher tard, pour en profiter un maximum.
Voilà comment ici, on s'est peu à peu organisés pour être très actifs en début de soirée, en se dépêchant de débarrasser la table, de vider le linge, et d'expédier les tâches administratives, pour se laisser ensuite le plus de temps possible à profiter.
Souvent en prenant d'abord un petit moment chacun de notre côté, puis en nous retrouvant ensuite tous les deux pour le reste de la soirée.
Et même si on ne fait pas forcément grand chose, ces moments là sont vraiment une bouffée d'oxygène pour faire retomber le stress du tunnel du soir, nous reconnecter avec nous-mêmes, et prendre soin de nous.
Autant dire qu'on veut les faire durer encore et encore, au risque de souvent se coucher bien trop tard!
Alors, c'est vrai que des fois ça pique un peu le matin, quand le réveil sonne, mais en général on arrive bien à suivre le rythme - et conserver ce temps à nous, cette deuxième part de nous-mêmes, vaut bien le sacrifice... Même s'il faudrait peut être quand même qu'on pense à être un peu plus raisonnables!
Et vous, cette deuxième journée des parents, vous est-elle aussi indispensable qu'à moi?