Paradoxe parental
Comme vous l'avez peut être suivi, nous partageons ce mois d'août entre vacances en famille, et semaines "kids free" où nos poupées sont chez leurs grand-parents.
Nos dernières vacances dataient de Pâques, et même si nous avons eu de beaux ponts en mai, le temps commençait à être long avant nos "grandes vacances"...Prendre ses congés en août, c'est aussi voir tout le monde partir avant soi, et rester un temps sur le carreau!
La fatigue accumulée de la fin d'année, une grosse charge de travail et de stress, et notre routine lyonnaise en pleine chaleur commençaient franchement un peu à peser, engendrant parfois un énervement facile du côté des filles comme du nôtre...Je partais facilement au quart de tour!
Comme une sensation parfois d'étouffer, et l'envie de m'évader, d'appuyer sur un gros bouton pause pour pouvoir oublier un peu les incessantes demandes. ("mamaaannnn je veux ça!", "mamaaan le dessin animé il est fini", "mamaaaan j'aime pas", "mamaaaan j'ai soif!", "mamaaaaan...." - QUOIIII ENCORE??? - "euh, ben, mamaaaan, je t'aimeuuuh"!)...
Bref. Mes minettes, même si je les adore et qu'elles sont plutôt "faciles", à un moment, je n'en pouvais plus de les avoir sur le dos.
Ce rythme "partagé" que nous avons eu au mois d'août, je l'attendais donc avec impatience...Et ça nous a tous fait un bien fou!
Un partage parfait entre temps pour nous, et temps pleinement avec elles... Une situation idéale pour réussir à profiter, à savourer les moments ensemble sans stress, et nous épanouir vraiment, à deux comme en famille.
Nous avons commencé par une semaine de folie, avec certes encore du travail, mais un agenda rempli d'activités "d'adultes" (cinés, restos, happy hours, shopping...!). Et surtout une pause dans notre fameuse "charge mentale" de parents, en laissant quelques jours les responsabilités au placard pour nous ressourcer un max.
Nous étions donc déjà reposés, ou pour le moins déstressés, pour retrouver nos minettes et attaquer sereinement nos vacances en famille - une semaine dans le Sud-ouest, puis une semaine en vadrouille dans nos familles respectives. De beaux moments partagés ensemble, avec plaisir, lâcher prise et convivialité comme maîtres mots.
Même si c'était court, et que le temps pourri de ce mois d'août nous a privé d'une partie du plaisir escompté, nous avons fait de belles découvertes et avons surtout profité d'être ensemble au quotidien, sur la durée. Hormis quelques caprices, comportements tyranniques ou quelques moments où les filles (et surtout Bouclette à vrai dire) n'écoutaient rien de ce qu'on leur disait, nous revenons avec de très chouettes souvenirs en mémoire.
Nos vacances finies, nous avons de nouveau dû laisser nos filles cette semaine, et nous sommes de nouveau seuls à Lyon.
Encore une semaine de "liberté", les filles ayant passé cette semaine chez leurs autres grands-parents. Mais cette semaine, la liberté n'a plus le même goût!
Cette fois, ayant déjà profité à fond de notre première semaine kids-free, je n'ai plus ce besoin urgent de "pause", de sortir de mon rôle de mère pour me retrouver un peu.
J'ai fait le plein, je suis rassasiée, et reposée! (je sens que certaines me détestent, là...!) Et si nous profitons encore de notre semaine pour faire ce qu'on n'a jamais l'occasion de faire avec les enfants (on fait des réserves!), j'ai cette fois un gros pincement au coeur, bien plus fort qu'au début du mois...Et les mamans en devineront bien facilement la cause :
Mes minettes me manquent trop !...
L'incarnation parfaite de ce fameux paradoxe parental que nous ressentons tous à intervalles réguliers...
Quand on a trop ses enfants sur le dos, on suffoque et on ne rêve que d'avoir du temps sans eux ; mais dès qu'on a enfin du temps sans eux, on le savoure mais on ressent rapidement un immense vide!
On se sent inutile et désoeuvré, on pense à eux sans arrêt, on se fait que parler d'eux à tord et à travers, et on regarde toutes les photos qu'on trouve avec une larmichette qui vient au coin des yeux...Je suis en plein dedans.
Maintenant, j'ai bien profité, et je veux qu'elles reviennent, mes petites chéries!
J'attend les ordres, les caprices, je réclame mes pots de colle...D'ici quelques jours à peine, quand je les aurai retrouvées, je suis sûre que je serai de nouveau sur les nerfs (ça revient vite!)...mais quand même, ça me manque drôlement toute cette agitation du matin au soir, et ces mille émotions qu'elles me font ressentir chaque jour...
Je crois qu'on appelle ça l'amour inconditionnel... J'ai tellement hâte de les retrouver maintenant!
Et puis, je serai encore un peu protégée la semaine prochaine, car si moi je travaille...Papa Picou, lui, aura encore à répondre à tous les désirs de nos deux petits tyrans domestiques! ;o)