Et retrouver ma 'liberté'
Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui, je vais vous parler de mon travail, ou plutôt... du fait que je ne vais bientôt plus en avoir.
Je vous ai fait la dernière fois un récapitulatif de mes moments marquants d'avril, mais il y en a un que j'ai peu développé, car je veux aujourd'hui y revenir plus en détails.
C'est évidemment un article que j'aurais préféré ne pas écrire... mais j'en aurai très vite la confirmation, alors je dois affronter cette situation frontalement : je vais perdre mon emploi.
Un licenciement que j'estime abusif, et contre lequel je vais me battre avec toute la fermeté nécessaire, mais le résultat est là : après près de 8 ans dans mon entreprise, c'est fini.
Je ne reviendrai pas en détail sur la situation, mais c'est en réalité une issue à laquelle je m'attendais depuis longtemps, sans forcément l'imaginer maintenant... Et pour autant, ça reste quand même un choc.
Employée par une société qui n'a de cesse de chercher à rationaliser ses coûts, je savais que l'entreprise chercherait un jour où l'autre à se séparer de moi, en utilisant n'importe quel prétexte.
Ils avaient d'ailleurs déjà tenté de le faire dans le passé, mais face à ma résistance face à leurs projets, ils avaient fini par m'imposer mon poste actuel, dans lequel j'ai quand même réussi à m'épanouir, malgré ma méfiance vis à vis de mon employeur.
Aujourd'hui, la situation se réitère, et je suis poussée vers la sortie sur la base d'arguments discutables, et que je conteste vigoureusement.
Alors voilà, je vivrai bientôt mon dernier jour de travail, et la procédure va maintenant suivre son cours par avocats interposés, car je suis résignée à me battre pour mes droits.
Mais je dois commencer à tourner la page, et à reprendre ma "liberté".
Ce n'est pas une situation que j'ai choisie ni voulue, et même si j'ai ressenti quelques signes précurseurs dans les derniers mois (et que j'en comprends d'autres maintenant), ça reste toujours un choc. Et surtout le sentiment d'une profonde injustice, puisque les arguments avancés mettent en cause directement mon travail, d'une façon totalement illégitime et déloyale.
Forcément, ça pousse à un sentiment de culpabilité et à une grosse remise en question - "qu'aurais-je pu faire mieux? comment aurais-je pu éviter cette situation? aurais-je pu "rectifier le tir"? - même si je connais au fond la réponse...
Ce n'est qu'un prétexte, pour appliquer une stratégie d'entreprise plus globale, rendue possible par un assouplissement du droit du travail en France ces derniers mois.
Mais j'ai beau savoir que je ne suis pas, à titre personnel, le fond du problème, le poids reste pour autant assez dur à porter.
Le poids du jugement, fût-il biaisé et erroné, reste pesant, et dur à encaisser.
Devoir arrêter un travail intéressant, valorisant, et pour lequel je sais avoir de vrais atouts, ne se fait pas sans regrets.
Être forcée à remettre en cause une situation somme toute confortable, que ce soit sur un plan intellectuel comme logistique, est un moment difficile.
J'ai travaillé plus de 7 ans et demi dans mon entreprise, qui s'était montrée jusque là satisfaite de mon travail ; j'ai acquis des compétences, développé une certaine expertise, et ça a été formateur et enrichissant.
Mais terminer sur cette note négative et si injuste me laisse sur un sentiment d'échec - et pour tout vous avouer, d’écœurement.
J'aurais voulu qu'il en soit autrement, même si je savais depuis longtemps que cela finirait ainsi.
Je l'explique d'ailleurs à mes proches depuis tellement longtemps qu'eux mêmes finissaient par douter que ça arrive réellement! Mais l'épée de Damoclès que j'avais au dessus de la tête a bien fini par tomber.
Et le savoir d'avance, puis le vivre, restent deux choses bien différentes... Je me battrai maintenant aussi fort que je le peux pour faire entendre qu'une personne n'est pas un simple pion dont on se débarrasse à sa guise, en se moquant des réalités et des lois.
La suite passera par mon avocat, et je suis déterminée à faire valoir mes droits. Ce sera long, coûteux, pénible sans doute, et incertain, mais j'en fais une affaire de principe plus que de (pas trop) gros sous.
Ça prendra le temps qu'il faudra, mais j'estime être dans mon droit d'obtenir réparation pour le préjudice qui m'est causé.
En attendant... Et bien en attendant, je retrouve ma liberté, et je vais en profiter un peu.
Mon contrat me permet 3 mois de préavis, dont je vais être dispensée par mon employeur ; j'ai donc du temps devant moi, au moins pour les prochaines semaines où mes filles continueront d'être gardées par leur nounou la plupart du temps.
Beaucoup de temps, et une certaine liberté, car si je vais bien sûr chercher une nouvelle activité, cela ne va pas - et ne pourra pas - se faire si vite que ça.
Heureusement pour moi, ça arrive aux beaux jours, je vais donc en profiter pour prendre du temps pour moi, passer plus de temps avec mes filles, faire un gros tri à la maison, lire, voir quelques amies, explorer un peu la ville...
J'essaierai de tirer le meilleur de cette situation, en prenant le temps de faire ce dont je n'ai d'habitude pas le temps.
J'aurai du temps pour bloguer, aussi, car ça aura sans doute aussi un impact sur ma présence ici... En me laissant le temps d'écrire, et peut être l'envie de développer au mieux cet espace, même si je ne compte pas (et ne peux pas, soyons réalistes!) en faire un "métier".
J'estime que j'ai réussi à faire de mon blog une vitrine de qualité pour certaines de mes compétences - la rédaction, l'organisation, l'entretien d'une communauté.
Ce que ce blog m'apporte va au delà d'un simple loisir, alors je vais continuer à le chouchouter (et vous par la même occasion!) pour le valoriser peut-être dans mon parcours professionnel.
Et puis... et puis pour le reste, on verra comme ça viendra. Ce sera sans doute l'occasion idéale de faire un point sur mon parcours professionnel.
Retrouver le même type de travail que celui que j'avais ne sera pas chose aisée, dans le contexte actuel du monde du travail ; et en ai-je d'ailleurs encore envie? Ce sera une bonne occasion de faire un point sur ma vie professionnelle, d'envisager d'autres options, de voir où le vent peut me mener.
J'aimerais en profiter pour faire un bilan de compétences, et voir si au delà de chercher un nouvel emploi dans la continuation de mon profil, je ne pourrais pas élargir le champ des possibles en ouvrant mes recherches à d'autres postes, ou d'autres horizons.
Quitte à devoir envisager un nouvel avenir professionnel, à l'horizon de mes 40 ans, je compte en profiter pour faire un point sur ma carrière et considérer l'opportunité d'une éventuelle reconvertion.
Voilà. C'est encore tout neuf, et c'est un sacré bouleversement... J'ai encore besoin de temps pour me faire à la situation, et envisager l'avenir.
J'ai toujours été "active", je ressens le besoin d'une activité intellectuelle stimulante pour m'épanouir, et j'ai un peu peur de ce que va devenir ma vie passés les quelques premiers temps de "liberté" et l'euphorie du beau temps et des vacances.
J'ai peur de l'inactivité, de ne pas retrouver un emploi, de me sentir dévalorisée, et de perdre - forcément - un certaine qualité de vie. Sans parler des conséquences sur ma retraite mais là je vois loin ;o)
J'ai un pincement au cœur de perdre certains des éléments de mon quotidien - une super collègue avec qui je travaille depuis 10 ans, un quartier que j'aime beaucoup, le confort d'un temps partiel que je ne retrouverai pas forcément, la pratique quotidienne de la langue anglaise et de mon métier...
De petites choses, mais dont je mesure l'importance, au moment même de les perdre.
Tout ça n'est pas facile, évidemment, mais il me tient à cœur de faire front et de ne pas laisser cette situation me miner. Ça ne servirait à rien, je préfère aller de l'avant et voir les choses positivement. Et qui sait ce qui m'attend, c'est peut être une chance, au final?
Alors je ne sais pas où tout ça va me mener, mais je suis déterminée à ne pas me laisser démonter, et à en tirer le meilleur. On verra bien ce que je deviens!
{EDIT - Après quelques mois de négociations par avocats interposés, j'ai obtenu gain de cause et réparation financière pour le préjudice que j'ai subi ;o) et j'ai maintenant repris une vie professionnelle qui me convient bien mieux!}