Et si être parent, ce n'était pas si difficile?
A force de baigner dans la blogosphère parentale, on finit par ne plus se rendre compte qu'en fait...on se met beaucoup plus de pression que la plupart des parents.
En réalité, quand on lit beaucoup de blogs de maman, c'est sans doute parce qu'on s'intéresse beaucoup plus que la moyenne des gens, aux questions de parentalité et d'éducation.
Mais dans la "vraie" vie, je suis sûre que, comme moi, toutes vos amies ne passent pas leur temps à lire des blogs ou des livres sur l'éducation...Et même, que beaucoup d'entre elles ne se posent certainement pas tant de questions que ça au quotidien, sur la façon dont elles élèvent leurs enfants!
Si certaines mamans aiment se tenir informées sur le sujet, et apprécient d'en parler, il y a aussi une foule d'entre elles (et encore plus de papas!) qui se contentent d'élever leurs enfants comme ça vient, sans forcément chercher de références ou suivre les courants éducatifs en vogue.
Bref - une foule de mamans qui élèvent leurs enfants sans se poser trop de questions. Et qui avouons-le - ne s'en portent pas forcément plus mal.
De quoi se demander si au final, c'est vraiment si compliqué que ça, d'être parents!
Je dois avouer qu'avant d'avoir eu moi-même des enfants, en regardant faire les autres, dans ma famille ou chez mes amis, ça me paraissait relativement simple et naturel, parce que les parents que je côtoyais n'avaient pas l'air, pour la plupart, particulièrement stressés.
Un petit coup de gueule par ici, un accès de fatigue par là, quelques doutes et inquiétudes, quand même, parfois, mais qui semblaient se résoudre assez facilement. En tout cas sans que les parents aient l'air perdus ou angoissés. Ils se posaient sans doute bien des questions, mais ne se torturaient pas non plus outre mesure.
En devenant maman, j'ai commencé à me poser moi aussi les questions que, je crois, chaque parent se pose...
Comment faire au mieux pour mes enfants? Est ce que je fais ce qu'il faut? Suis-je trop/pas assez ferme? Est ce qu'ils sont heureux et épanouis? Ne vais-je pas mener le monde à sa perte parce que je leur met un dessin animé?...
Mais j'ai la chance d'être plutôt équilibrée, et plutôt zen - et surtout d'avoir deux filles adorables, soyons honnêtes, ça aide - et j'ai donc globalement laissé venir comme ça venait, sans stresser plus que de raison.
Je fais au mieux, en fonction de ce que je suis, de mon humeur, et de l'éducation que j'ai reçue moi-même. Je ne suis pas parfaite ; mais je l'assume, et si parfois je fais des erreurs, j'aime profondément mes filles, et je pense être une bonne mère pour elles. Même quand je crie ou que je vais à la facilité.
Pour autant, lire beaucoup de blogs m'amène à me remettre plus en question qu'auparavant.
Ca a du bon, parfois, c'est stimulant et ça tire vers le haut... Mais les blogs, et encore plus les réseaux sociaux, sont aussi bien souvent des leurres qui nous poussent à croire que tout est parfait chez les autres, et qu'on ne fait peut être pas toujours "comme il faut" chez nous.
J'ai beau le savoir, et essayer de ne pas me faire "avoir", je trouve ça parfois difficile de ne pas me comparer aux autres. L'éducation positive, la méthode Montessori, les goûters maisons, les activités éducatives, les looks enfants parfaits...
Même si je n'adhère pas toujours à ce "modèle" parfait, et que je l'assume, parfois j'ai l'impression d'être à côté de la plaque et de ne pas faire ce qu'il faudrait. Et je pense qu'on peut vite se laisser déborder et finir par croire qu'on pourrait faire mieux, voire se dévaloriser ou se culpabiliser en tant que parent.
Par ailleurs, les questions existentielles de parents se multiplient lorsqu'on traîne sur le net.
Il faut se rappeller aussi que les blogs servent bien souvent d'exutoire à de nombreuses mamans, qui y extériorisent leurs doutes, ou cherchent auprès de leurs lectrices un soutien ou des réponses aux questions qui les tracassent.
Ce qu'on n'extériorise parfois pas tellement dans la "vraie vie", se voit beaucoup plus mis en lumière en ligne, de façon parfois disproportionnée.
Et à force de trop le lire, on finit par avoir l'impression qu'être parent est vraiment difficile...
A croire que c'est vraiment une lutte de tous les jours, un réservoir inépuisable de tortures mentales, et que le moindre de nos faux pas peut créer des traumatismes à nos enfants et nous mener nous-mêmes inexorablement au bord de la crise de nerfs.
Alors c'est sûr - être parent n'est pas facile tous les jours ; on foit forcément faire face à l'inconnu, surmonter des obstacles, se débrouiller parfois maladroitement, et même souvent lutter contre un inévitable sentiment de culpabilité...
Mais je crois qu'il nous faut vraiment relativiser.
Beaucoup des questions que l'on se pose nous sont dictées par la société actuelle, par le cliché de la mère parfaite qui doit tout mener de front, par les conseils plus ou moins avisés de notre entourage ou "des gens". On y accorde peut être une importance démesurée.
Et je me trompe peut-être, parce qu'ils en parlaient sans doute moins à l'époque, mais je crois que les générations précédentes ne se posaient pas autant de questions que nous. Ils vivaient certainement leur parentalité plus simplement, sans trop y réfléchir.
Etre parent, ce n'est pas non plus si compliqué que ça. Et surtout, ça ne DEVRAIT pas l'être.
Ce n'est pas forcément facile, mais je crois qu'il faut qu'on arrête de trop se mettre la pression en tant que parents. On ne peut pas être parfaits tout le temps, autant essayer de l'accepter et d'arrêter de nous remettre en question tout le temps.
On a tout à gagner à faire le tri dans la culpabilité qu'on s'impose nous-mêmes, dans les conseils souvent contradictoires qui nous sont donnés au quotidien, dans les comparaisons qu'on dresse nous-mêmes avec les autres.
Lâchons la pression, pour nous reconcentrer sur l'essentiel - l'amour qu'on a pour nos enfants.
Tant qu'on leur en témoigne, et qu'on prend soin d'eux aux mieux, ils auront eux aussi l'essentiel - peu importe que l'on soit irréprochables ou pas.