Pourquoi raconter son accouchement?

Publié le par Picou

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Quelque soit la façon dont il se déroule, un accouchement est une expérience de vie inoubliable.

Beaucoup d'entre nous considérons d'ailleurs un peu nos accouchements comme notre "guerre du Viet-Nam" à nous! Un acte héroïque, l'étape finale d'une grossesse qui représente déjà, en elle-même, un sacrifice total de notre corps.

Accoucher, c'est ce feu d'artifice final, qui nous fait passer en un instant de notre statut de femme, que l'on maîtrise tant bien que mal, à celui de mère, qui nous est alors encore inconnu.

Que se soit sur un plan purement physique, comme émotionnel, il est incontestable qu'un accouchement est pour toutes un moment extrêmement marquant. Beaucoup le vivent dans la quiétude, bien d'autres plus difficilement ; dans tous les cas, il reste forcément un moment inoubliable qui nous marque à jamais.

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Je ne connais pas une maman qui n'ait pas, à un moment ou à un autre, raconté son accouchement - que ce soit en privé, à sa famille ou à ses ami(e)s, ou publiquement, comme en témoignent les innombrables récits d'accouchements sur le net.

Pourquoi l'immense majorité d'entre nous ressent ce besoin de partager, de raconter comment ce moment pourtant si personnel, s'est déroulé pour elle?

Il n'est pourtant rien de plus intime qu'un accouchement - que ce soit par ce qu'il implique (faire passer un bébé, je ne vous apprend rien!), comme par ce qu'il représente (la venue au monde de l'innocence la plus pure, et la concrétisation d'un lien unique, et magique, entre un enfant et ses parents).

Mais que l'on rentre dans les détails, ou qu'on reste évasive, on a toutes je crois envie, ou même parfois besoin, de le raconter au moins en partie, à un moment ou à un autre.

Nous avons la prétention de croire que la façon dont nous l'avons vécu doit être racontée, pour aider, pour extérioriser, ou peut-être aussi, pour être reconnues.

Pourtant, il y a autant d'accouchements qu'il y a de mères et d'enfants, que ce soit à cause de l'environnement, de nos sensations, ou de nos émotions, différents pour chacune d'entre nous.

Nous n'avons pas le savoir universel, juste parce que nous sommes déjà passées par là! Alors pourquoi cette envie si fréquente de partager nos accouchements, ou de nous intéresser de près à celui des autres?

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J'y vois avant tout une transmission de "savoir" - un besoin primal de prévenir, de rassurer celles qui n'ont pas encore vécu ce moment.

Avant d'affronter une situation inconnue, nous avons toutes ce même réflexe de prendre exemple sur nos aînés, de bénéficier de leur expérience.

Maintenant qu'on a passé le cap, on cherche sans doute à perpétuer une transmission orale ancestrale, en relatant à notre tour ce qu'on a reçu nous-mêmes, pour ne pas rompre une grande chaîne de tradition et d'entraide féminine.

On cherche à expliquer aux autres femmes à quoi s'attendre, pour essayer d'atténuer leur peur. On ne raconte d'ailleurs pas forcément les choses de la même manière à une femme qui n'a encore jamais accouché (qui aura droit à une version "édulcorée" et rassurante) ou à une femme qui l'a déjà vécu (avec qui on partagera plus volontiers les détails sans craindre de l'effrayer).

Parfois aussi, raconter c'est extérioriser, se réapproprier un moment qu'on a le sentiment de n'avoir pas maîtrisé.

transmettre

On passe tellement de temps à imaginer la rencontre avec notre enfant, à l'idéaliser, que lorsque tout ne se passe pas comme prévu, et que l'on vit un accouchement difficile, on peut se sentir dépossédées de ce moment.

Un accouchement "normal" représente déjà un changement de vie tellement brutal...lorsqu'il se passe mal, pas étonnant qu'il puisse carrément traumatiser, et qu'on ait besoin d'en parler.

Décrire ce que l'on a traversé peut alors aider à passer au delà des douleurs ou des complications, pour réécrire ce moment qui ne s'est pas passé comme nous l'imaginions. Mettre des mots sur ce qu'on a vécu, prendre le temps d’y revenir, permet alors d'assimiler ce qui nous est arrivé, de se réapproprier son accouchement.

Mais raconter son accouchement, c'est surtout une fierté - un rite de passage, pour officialiser notre nouveau statut de mère.

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Raconter notre accouchement permet d'ouvrir un nouveau chapitre, de clamer haut et fort qu'on est passées de l'autre côté de la barrière. On est devenue mères, et prêtes à exister en tant que telle. Et on veut crier sur les toits notre nouvelle appartenance!

D'ailleurs en général, on aime aussi savoir comment nos proches ont elles-mêmes vécu ce moment, partager nos expériences, comparer parfois. Et beaucoup aiment aussi lire les récits détaillés d'accouchements des nombreuses blogueuses qui décrivent comment ce moment c'est passé pour elles.

Pour ma part, je ne suis pas forcément friande des récits d'accouchements sur Internet.

Je ne juge absolument pas celles qui le racontent sur leur blog ou des forums - ça ne me choque pas, et il m'arrive quand même parfois d'en lire quelques uns. Mais ces récits ne me touchent que lorsqu'ils sont écrits par des blogueuses dont j'aime vraiment la plume, et auxquelles je suis attachée. Celles aussi où je sais que le récit ne sera pas trop factuel, mais plus basé sur l'émotionnel et le ressenti.

Je ne pense d'ailleurs pas vous raconter ici mes accouchements dans le détail - je le ferai très certainement, dans les grandes lignes, pour parler d'un aspect particulier (la péridurale par exemple, car j'ai vécu avec ou sans), mais je pense pas raconter tout ce qui s'est passé étape par étape.

Déjà car c'est une part de moi que je considère intime ; et aussi parce que je n'ai pas envie de décortiquer ce moment qui reste beaucoup de l'ordre des sensations, du ressenti intérieur.

J'ai quand même écrit le déroulement précis de mes accouchements, pour en garder une trace...

Mais ce sera pour le transmettre un jour à mes filles, et perpétrer moi-même cette belle tradition ancestrale.

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Publié dans Maternité-grossesse

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Commenter cet article

C
Je pense que c'est vrai dans le cas où l'accouchement se déroule bien pour le bébé comme pour la maman. Mais si l'accouchement se passe mal, c'est frustrant de ne pas arriver à le raconter et douloureux quand quelqu'un le raconte à notre place. C'est comme si on nous privait d'un moment qui n'appartient qu'à nous.
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P
Oui, clairement il y a quelque chose de salvateur parfois dans le récit d'un accouchement, comme quelque chose qu'on essaie de réparer en mettant des mots sur son ressenti, pour l'accepter et s'en remettre. J'ai eu la chance que les miens ne soient pas traumatiques...
E
Très bel article, ton blog est vraiment sympa. <br /> Je crois qu’une des raisons, c’est aussi pour s’en souvenir. D’un seul coup tout est chamboulé, ça va tellement vite (même quand ça dure un peu). Et quelque part de le raconter, on remet les choses dans l’ordre, on trie les moments qu’on ne veut pas oublier et ceux qui sont moins importants. Et ça ancre un peu plus le souvenir dans un coin de la tête, bien rangé. <br /> Moi perso j’ai profité de la première personne qui a posé une question indiscrète et précise sur le déroulement de l’accouchement pour tout lui raconter dans les moindres détails (elle l’avait cherché!) Ça m’a fait du bien et j’ai l’impression que ça m’a ôté un poids. Je n’avais plus besoin d’y penser j’etais sereine, ça y est c’est bien ancré dans mon cerveau.
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P
Je te remercie! C'est vrai, je n'y avais pas pensé mais il y a une part de nous qui sait que tous ces détails, nous risquons d'en oublier une partie avec le temps, et les raconter permet de les ancrer dans notre mémoire...C'est vrai que j'attends aussi en général qu'on me pose une question pour "balancer" les détails!! Et d'ailleurs il y a déjà certaines petites choses que j'avais noté pour mes filles juste après mes accouchement, que je redécouvre en me relisant, car je n'y pensais plus! Merci beaucoup de tes encouragements et de ton commentaire, j'espère te revoir par ici, avec plaisir!
L
J'adore ton article qui met bien en balance les choix de chacune, l'importance de raconter ce moment quelque soit la manière dont on le fait, à l'écrit, à l'oral, publiquement ou non. J'aime aussi ton interrogation quant à la frontière entre l'intime et le déballage...Il y a sans doute une limite à ne pas franchir. J'espère ne pas l'avoir franchie.
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P
Je ne pense pas que tu l'aies franchie, parce que tu ne donnes pas de détails, juste des ressentis, sur le vif ou presque, et parce que ton expérience était quand même traumatique!
B
Je suis moi-même surprise quand une personne publie, sur son blog ou réseaux sociaux, son accouchement. Je trouve encore plus gênant les articles avec le moindre détail. L'impression de revivre " babyboom . Je n'ose d'ailleurs plus le regarder depuis mes accouchements. <br /> Bénédicte
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P
Disons que de temps en temps j'apprécie, quand je connais un peu la blogueuse, et que l'on voit plus son ressenti qu'un aspect clinique, mais c'est quand même un moment dont je préfère discuter en face à face!
M
Pendant mes grossesses, j'ai aimé lire quelques récits d'accouchement sur les blogs des copines pour savoir à quoi m'attendre le jour J. Je t'avoue que parfois certaines situations ou certains détails peuvent faire un peu peur, alors ce n'est pas toujours une bonne idée de lire ce genre d'articles lorsque l'on est enceinte et que les hormones nous jouent des tours ^^ J'ai ensuite voulu raconter les miens sur mon blog pour garder une trace, mais sans trop rentrer dans les détails car cela reste tout de même quelque-chose d'intime et de privé. J'ai vécu des accouchements totalement différents pour mes deux enfants (avec péridurale et forceps + bébé parti en néonat' / accouchement express sans péridurale). C'est un sujet que j'aime bien aborder avec mes amies jeunes mamans, savoir comment elles ont vécu ce moment émotionnellement très fort me plait bien.
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P
Oui, trop de détail peut parfois effrayer les futures mamans, même si au final je crois que c'est surtout pour rassurer les prochaines à passer par là, qu'on raconte nos expériences! Au final c'est un sujet que j'aime aussi aborder, mais souvent plutôt à l'oral, entre copines, pour pouvoir confronter nos ressentis, plutôt que derrière un écran.
N
Super analyse, c'est tout à fait ça !<br /> Juste après l'accouchement, j'ai eu besoin de le raconter à mes proches pour me délester du poids de la déception que fut cet évènement. Puis, aux 2 mois de ma fille, j'ai eu besoin de l'écrire dans une lettre, adressée à elle seule, afin de vraiment tourner la page. Et finalement me rendre compte que malgré une fin difficile, ce ne fut pas "si" terrible et même un beau moment, très émouvant <3<br /> Je n'ai, en revanche, pas du tout envie d'en parler sur mon blog. Je ne saurai dire pourquoi...
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P
Désolée de lire que ça ne s'est pas passé comme tu l'aurais souhaité...Comme tu dis je crois que dans ces cas là ça peut devenir un besoin, pour extérioriser et s'approprier un peu cette histoire, peut être avec plus de contrôle qu'on a pu en avoir le jour J....Mais au final je pense que si l'on partage autant c'est surtout pour rassurer les autres, et dire que quelque soit la façon dont ça se passe, on peut y faire face!
J
Super analyse, digne d'une journaliste ! (notre Vietnam, quelle image :D)<br /> Perso, j'ai découvert les récits d'accouchement sur gasandair pendant ma grossesse.(si tu connais pas, c'est une sage-femme devenue reine de la blogomum anglaise dont je suis ultrafan) Elle en publiait plein de différents avec comme seul "critère" qu'il en soit tiré quelque chose de positif (y'a meme un récit de mort-né et la maman arrive à écrire une histoire qui ne fait pas peur, son site est une ressource formidable pour toutes les nanas qui veulent lire de tels récits et qui parlent anglais) ils m'ont 1- absolument rassuré sur ce tout qui pouvait nous arriver (j'ai beaucoup aimé donc au contraire de toi les détails techniques) 2 - convaincu que je vendrais mon accouchement comme quelque chose de positif aux futures mamans ...
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P
Le coup du vietnam ce n'est pas de moi, je crois que c'est florence foresti qui disait ça! <br /> Tu as raison, on raconte souvent ça dans l'idée de rassurer, je connais personne qui raconte tout pour dire "non surtout, n'aies jamais d'enfants!!!". Je crois qu'on a toutes envie de rassurer les filles qui viennent "après" pour leur dire, ne t'inquiètes pas, quelque soit la façon dont ça se passe, on peut tout à fait y faire face".
Y
Hello, très bel article ! Moi personnellement j'en ai parlé sur le blog mais je ne suis pas rentré dans les détails. J'aime énormément ta façon d'écrire. À bientot
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P
Merci!! De la même manière, je crois que je reviendrais sur certains détails de mes accouchements, sur des sujets précis, mais pas pour une description chronologique complète, façon dossier médical - ce genre de récits n'arrive pas à me toucher! Merci beaucoup pour tes encouragements!
M
Je suis assez d’accord avec toi, je ne lis pas beaucoup de récits d’accouchement sauf ceux qui ont été publiés dernièrement par des blogueuses que j’apprécie. Je trouve cela trop intime pour le raconter sur la toile et je ne pense pas raconter les miens ou par brides par ci par là. Par contre c’est Vrai que c’est un sujet qui vient naturellement avec d’autres mamans ou d’autres femmes enceintes sans doute par l’envie de partager l’experience !
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P
oui, je crois que c'est l'envie de rassurer, et de partager ce moment intense - d'où qu'on soit, et quelle qu'on soit, un accouchement remet tout à plat et nous sommes toutes au même niveau, et pourtant c'est à chaque fois différent.
M
C'est assez juste. Pour ma part j'aime raconter mon accouchement quand on me le demande car il etait si parfait qu'il rassure souvent les futurs mamans :)
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P
Pas faux, mon premier accouchement était un peu de ce style là, assez rassurant. Le 2ème aussi mais comme je n'ai pas eu de péridurale, j'aborde plus souvent ce thème car ça intéresse les mamans d'avoir un avis "avec" et "sans"!
M
Ton analyse est plutôt juste. Les miens, je les ai raconté avant tout pour dire aux futures mamans qu'il est possible d'accoucher sans péridurale. Je ne suis pas une supere héroine mais je l'ai fait 3 fois. J'étais bien préparée moralement. Quand on me le demande j'adore conseiller et rassurer
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P
J'aime bien aussi cette idée de rassurer, d'aider les autres femmes à ne pas trop se sentir effrayées par ce moment. Et puis c'est vrai qu'il y a un sentiment d'appartenance, quand on est passées par là! C'est une belle tradition je trouve, quand même! Reste à garder à mon sens un peu de pudeur, ce que font la plupart des femmes!
M
Très jolie analyse. C'est vrai que c'est souvent un besoin de raconter son accouchement et je comprend que tu n'es pas forcement envie de les partager sur ton blog. Je n'ai pas ecrit le mien même si j'y pense. J'ai eu un accouchement compliqué et pourtant j'ai réussi à n'en garder que le meilleur. Je parlerai peut être de ça.
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P
oui, finalement c'est ce genre de récit, qui raconte une histoire, derrière des faits cliniques, qui réussit à me transporter en général.
L
C'est toujours pareil, tout dépend s'ils sont racontés avec talent ou non... Je trouve que c'est toujours émouvant ou presque! J'adore le "c'est notre vietnam à nous!!" :)
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P
Je crois que c'est de Florence foresti, si je ne m'abuse ;o)<br /> Oui, comme toujours, peut être que les récits trop détaillés ne me plaisent pas parce qu'ils ont aussi moins bien écrits, moins littéraires en général, et aussi parce que s'ils abordent des points cliniques que je n'ai pas vécu moi même, je ne me reconnais pas - alors que les émotions, le ressenti sont bien plus parlants, et il est plus facile pour moi de me laisser emporter sur ces éléments là.
W
Personnellement, j'adore lire les recits d'accouchement et j'ai adoré raconter/écrire les miens (y compris un deuxième détaillé "minute par minute" car ça m'a permis de réaliser la rapidité de ce dernier).<br /> Au delà de l'aspect récits ancestrales et rites de passages, ce que j'aime en lisant un recit d'accouchement, c'est que j'ai l'impression de ressentir à nouveau ce shoot d'hormones et d'adrénaline vécu pendant l'accouchement
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P
Moi, j'avoue que je ne suis touchée que quand le récit est empreint d'émotion, de ressentis plus d'une description précise, mais peut être aussi est-ce parce que j'ai eu la chance d'avoir des accouchements assez "classiques"? Je me suis toutefois surprise l'autre fois dans un brouillon d'article, à vouloir décrire une partie de mon 2ème accouchement, et me rendre compte que j'en écrivais des tartines! donc c'est vrai qu'on détaille vite! Je comprends tout à fait qu'on puisse avoir envie, ou même parfois besoin, de revivre toutes ces émotions et sensations en les couchant sur le papier!
E
Je crois que c'est un moment tellement fort dans une vie que c'est impossible de ne pas en parler...
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P
C'est ça je pense. Quelle que soit la façon dont ça se passe, ça nous marque, et nous change, à jamais, donc forcément, on a envie et besoin de partager ce sentiment!
M
Ton article me parle particulièrement étant donné mon dernier billet... En ouvrant mon blog, je n'avais pas dans l'idée de raconter ces moments, personnels et difficiles... Mais finalement, j'ai eu besoin d'extérioriser ces évènements, de conjurer le sort, en quelque sorte... Surtout ce récit m'a permis de prendre du recul sur les conséquences aujourd'hui... mais ce que tu dis est vrai, je pense que nous avons un besoin de transmission, d'échange sur le sujet tellement les émotions sont fortes dans ces moments !<br /> <br /> Bises<br /> <br /> Virginie
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P
Je crois que dans les cas d'accouchements difficiles comme le tien, la démarche est assez saine car elle permet de faire ressortir une boule d'émotions enfouies, d'extérioriser des sentiments négatifs, et de se réapproprier ce moment là, qui est crucial dans notre construction en temps que mères et que femmes. Quand les récits sont justement basés sur ces émotions, ces ressentis, j'arrive à me laisser emporter, quand c'est un récit façon dossier clinique, je décroche souvent...
M
Intéressant... j'ai plusieurs fois entendu dire "non mais, vous, les mamans, faut toujours que vous racontiez vos accouchements" (en général, de la part d'hommes ou de femmes qui n'ont pas (encore) d'enfants)<br /> Alors même si je reste toujours soft dans les détails lorsque j'en parle, c'est vrai que c'est un sujet qui vient assez vite lorsque je me retrouve avec d'autres mamans...<br /> Je dirais que, malgré toutes les différences qui existent entre notre vécu, nos origines, nos ages, nos enfants, le mode d'éducation choisi, la composition familiale... un accouchement est quelque chose de commun. C'est quelque chose qui créé un vécu partagé, même si les différences sont peut-être plus importantes que les ressemblances.<br /> :)
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P
C'est ça, même si on ne donne pas tous les détails, quand on est entre mamans, je connais peu (pas?) de femmes qui n'aiment pas décrire, même de loin, ce qu'elles ont vécu. C'est vrai, un accouchement c'est la loterie, tu ne sais jamais à quoi t'attendre ni comment ça va se passer, et ce quelque soit le milieu d'où tu viens...Je crois qu'on développe un sentiment de "clan" des mamans, quand on est passées par là, cette expérience est tellement forte qu'elle nous rapproche inévitablement, rien que de l'avoir vécue, même si ce n'est pas de la même façon.
A
Je dirai que certaines (beaucoup?) ont besoin d'extérioriser la charge émotionnelle qui va de paire avec l'accouchement. C'est tellement énorme, tellement fort qu'il faut que ça sorte, qu'on a besoin d'en parler. Quand ça s'est mal passé c'est un moyen de digérer le traumatisme. Quand ça s'est bien passé, c'est un moyen de se conforter dans l'idée que c'était pas si terrible qu'on a pu se l'imaginer, que ça y est c'est fini et que alléluia c'était plutôt un bon moment. <br /> En bref, je pense que c'est beaucoup pour soi. Et puis un peu pour satisfaire la curiosité des autres qui posent des questions :)
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P
C'est ça, je crois, un besoin de sortir cette boule d'émotions intenses qui nous bouleverse! Et puis ce language universel des mamans, ce sentiment de clan! On a aussi envie de transmettre ça aux futures mamans, envie de les rassurer, comme pour leur dire "tu vois, j'ai vécu ça bien/mal mais je m'en suis relevée alors quoi qui se passe, toi aussi tu le sauras"!
A
J'ai eu besoin de raconter mon premier accouchement, pour extérioriser, pour me ressaisir de ce beau moment avant que tout ne tourne au cauchemar. Quand j'étais hospitalisée après mon accouchement, je me ressassais en boucle un maximum de détails, j'ai beaucoup interrogé autour de moi pour comprendre ce qui c'était passé. J'avais fini par le publier sur le blog, 1 an 1/2 après, il m'a fallu du temps pour digérer l'épreuve. Là, pour l'accouchement de mes fils, j'aimerais en parler aussi, mais c'est fou. C'est fou comme mes souvenirs me semblent plus flous, car tout s'est bien passé, car j'ai pu profiter du bonheur juste après et c'est ce qui a pris le pas sur tout. Les récits d'accouchements publiés sur le web m'émeuvent beaucoup, j'aime en lire...
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P
Moi j'aime les lire, quand ils sont empreints d'émotion, de ressenti, plus qu'une accumulation de détails cliniques. Mais j'ai eu la chance d'avoir des accouchements qui se sont globalement bien passés, pourtant, lorsque je parle de mon 2ème, et des dernières minutes de celui ci qui ont été plus chaotiques, je suis plus bavarde, car comme tu dis j'ai le sentiment d'avoir été dépossédée de quelque chose à ce moment là, et ça m'aide à l'extérioriser. Je comprends tout à fait ce besoin, et je pense même que dans le cas d'accouchements difficiles, c'est sain et ça aide beaucoup de mettre ça par écrit ou d'en parler, pour se réapproprier les choses!
J
C'est un sujet important, délicat, intime et même un peu sensible.<br /> Pour ma part mon accouchement n'a pas été un rite de passage et je n'ai aucune fierté à en parler. J'évite d'ailleurs de le faire en dehors du personnel médical qui me suit toujours un an après suite aux complications. Je n'en parle pas ou peu donc mais peut-être oserai-je le faire un jour.
Répondre
P
Oui je t'ai déjà vu évoquer l'autre jour, pour l'anniversaire de Charlie, que son accouchement a été difficile...J'ai la chance d'avoir eu globalement de belles grossesses et des accouchements sans trop de soucis, donc je sais la chance que j'ai...mais si j'apprécie de lire parfois ce type de récit, chez certaines blogeuses que j'aime, quand c'est pour partager un ressenti, des émotions, ou un aspect particulier, j'ai du mal avec les récits trop factuels et cliniques.
L
Je comprends que certaines aient le desir de raconter leur accouchement tant ce moment est unique et special dans la vie d'une femme. Comme toi je ne me verrais pas tout decrire dans les details mais comme tu le dis plutot appuyer sur un aspect en particulier comme l'accouchement naturel. Par contre j'avoue etre friande de ces recits.
Répondre
M
Moi non plus je ne suis pas fan des récits d'accouchement, mais c'est un moment tellement fort que je comprends le besoin d'en parler !
Répondre
P
Exactement! C'est un moment tellement crucial dans la vie d'une femme...Je n'aime pas les récits trop factuels, mais de temps en temps je me laisse emporter par l'émotion des récits plus distancés de blogueuses que j'aime...
L
ah comme je l'aime cet article, il est tellement vrai. Je ne pense pas avoir détaillé mon accouchement sur le blog mais j'ai déjà dû en parler un petit peu. Je trouve que ça reste quelque chose d'aidez intime et je n âme vois pas tout étaler sur la toile, pour faire simple les lecteurs n'ont pas à savoir si j'ai fait caca ou non sur la table (ah ah j'exagère un peu mais avec le net on voit de tout). <br /> <br /> Après ça reste normal de vouloir raconter l'accouchement, ça reste un moment tellement important mais parfois je trouve que ça va dans la surenchère. Certaines le racontent mais on dirait qu'il y a une compétition pour savoir laquelle a le plus souffert. <br /> <br /> Je vais donc nuancer...en parler oui mais il faut que certains moments restent secrets, et savoir écouter sans forcément toujours tout ramener à soi :)
Répondre
P
Moi j'aime bien lire ces récits, si j'aime bien la blogueuse, et qu'elle ne détaille pas minute par minute comme un dossier médical - si on enlève l'émotion, rien de plus barbant! La beauté de ces récits, c'est la transmission des émotions, des ressentis plus que des éléments factuels. Et oui des fois c'est de la surrenchère genre "moi j'ai vécu pire"! Tout comme doit, je pense que c'est un sujet qu'on peut tout à fait aborder, mais sans trop entrer dans les détails, qui ne regardent que nous.
M
C'est vrai qu'on a toutes raconté notre accouchement à quelqu'un. Avec plus ou moins de détails, en insistant plus ou moins sur certains passages...<br /> Je fais partie de celles qui l'ont raconté sur leur blog. Pourquoi? Car mon accouchement ne s'est pas passé comme je le voulais mais j'ai eu quand même beaucoup de chance dans son déroulement et je voulais pouvoir dire à d'autres que c'était possible que cela se passe comme ça. Avant d'accoucher, j'avais besoin de lire ces récits et j'ai donc voulu mettre ma pierre à l'édifice. C'est vrai qu'aujourd'hui, ces récits ne m'attirent plus sauf si je connais la personne... Peut-être que pour bébé 2, je vivrai les choses différemment... On verra mais je garde tout ça bien précieusement pour le raconter plus tard à Tess!
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P
C'est ça, finalement ça a valeur de témoignage pour prévenir les autres que ça peut se dérouler comme on l'a vécu, et surtout qu'il ne faut pas trop idéaliser ce moment. J'aime les récits fait avec émotion, de la part de quelqu'un que j'aime suivre ; mais tout savoir minute par minute comme un dossier médical, ça ne me parle pas!
A
J'aime beaucoup ce que tu dis sur le rite ancestral de transmettre ce que l'on a vécu ou son savoir. C'est tellement vrai. <br /> Ce que j'aime dans les récits d'accouchements, ce sont les sentiments que l'on peut sentir à travers la plume de l'auteur, cette subjectivité, ce ressenti qui est propre à chacun. Deux femmes ayant vécu une même situation n'en gardera pas le même souvenir que l'autre. C'est tellement d'émotions et d'intimité. Les étapes et ce qui s'est passé minute par minute me parle moins. J'ai l'impression de lire un dossier médical pour lequel il manque des éléments pour tout comprendre.
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P
C'est toujours touchant, on parle d'un moment si crucial dans la vie d'une femme...Comme toi le côté dossier médical m'importe peu, je n'y accroche pas, mais quand on a les grandes lignes et le ressenti qui va avec c'est toujours poignant. En temps que mères, on se comprend, et on a envie d'aider les autres en transmettant ce savoir.
A
Pour ma part, j'ai toujours aimé entendre les récits d'accouchement de ma mère, mes tantes ; j'avais m'impression de faire partie du clan des femmes, des grandes, des initiées...<br /> puis à mon tout, j'ai eu envie de raconter, lorsqu'on me le demandait, une façon de se rappeler, de se sentir vraiment mère, je crois...
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P
Oui c'est ça! Je crois que c'est le sentiment d'être dans un clan! C'est un sentiment d'appartenance, entre mères, quelque soit ce qu'on a vécu, on se comprend.
U
Comme tu le dis si bien, raconter son accouchement a beaucoup de vertus: transmettre un vécu à celles qui ne sont pas encore passées par-là, se défaire d'un traumatisme quand ça s'est mal passé ou exprimer sa fierté lorsque ça s'est bien déroulé. Pour ma part, je l'ai raconté (au tout début de mon blog) aussi, voire surtout, parce qu'il ne s'est absolument pas passé comme dans les livres et qu'à peu de choses près, j'aurais pu accoucher chez moi ou dans la voiture! Alors mon récit a aussi une dimension préventive, qu'on pourrait résumer par "un premier accouchement peut être extrêmement rapide!". Moi, j'aurais aimé le savoir avant!
Répondre
P
C'est ça, au final que ça se passe bien ou non, on aime bien partager pour prévenir "hey, ça peut se passer comme ça, je l'ai vécu!". Je pense qu'on a toutes ce besoin de partager, à plus ou moins grande échelle, ce qui s'est passé pour nous!
G
J'ai également raconté mes 4 accouchements et il me semble même que les 3 premiers doivent correspondre aux articles 2, 3 et 4 du blog :D le premier étant la présentation ;)<br /> Je n'entre pas dans les détails crados **what ? Bebe n'était pas tout propre et tout rose en sortant ???** mais j'aime partager ces histoires.<br /> J'avais deux buts.<br /> 1-Montrer que tous les accouchements sont différents. Sur les 4 aucun ne ressemblait à l'autre.<br /> 2-Que tout peut très bien se passer.<br /> De plus j'ai un gros problème personnel avec les projets de naissance **aucun jugement de celles qui en font c'est vraiment personnel à 201%** donc c'était aussi pour un moyen de souligner que sans projet on peut être parfaitement prise en charge, parfaitement écoutée le jour J et parfaitement respectée.<br /> J'ai repris un rythme de commentaires plaisant tout va mieux :p
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P
Je comprends tout à fait, d'ailleurs à l'occasion j'irai les lire (comme quoi hein des fois j'aime bien!) et je partage tout à fait ton avis sur les projets de naissance!
M
Honnêtement je n'ai pas vécu l'accouchement comme un événement intime, j'ai plutôt eu la sensation d'être une bête de foire avec beaucoup de spectateurs! et du coup, ça ne m'étonnes pas du tout de voir fleurir les récits de cette étape qui ne nous appartient plus vraiment. Je n'échappe pas à la règle, car j'ai moi aussi eu besoin de raconter mon cauchemar... Mais par contre, j'avoue que je ne suis pas forcément fan de ces récits et je ne lis pas tout, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs, ou alors ça me rend jalouse envers celles pour qui tout s'est bien passé! c'est pô juste!! lol
Répondre
P
Je crois aussi qu'en tant qu'accouchement de jumeaux, tu devais être un cas un peu à part à l'hôpital, mais c'est sûr que même sur un bébé unique on peut dire un peu au revoir à notre pudeur, hein! C'est sûr que quand ça se passe mal, ça fait du bien d'en reparler, d'exterioriser un peu, pour lâcher la pression qu'on garde à l'intérieur et réécrire un peu l'histoire. Je fais probablement partie de celles que tu détestes, hein, parce qu'à part les quelques dernières minutes de mon 2ème accouchement, j'ai eu beaucoup de chance ;o)
B
C'est vrai que raconter son accouchement est une étape importante. En même temps, cela répond souvent à une question que l'on nous pose une fois bébé né. "Le bébé va bien" ? "Tout s'est bien passé" ? "Comment va la maman" ? Et là, inévitablement, que la maman soit en forme ou épuisée, il faut l'expliquer :-) .<br /> Pour les accouchements compliqués, cela peut s'avérer être un exutoire, une façon de mettre des mots sur les maux. Je pense que c'est une étape importante dans la vie d'un nouveau parent (homme ou femme), de parler de la manière dont chacun l'a vécue. Après, on n'est pas obligé de le raconter 10 fois de suite, hein ;-)<br /> <br /> Bonne journée à toi !<br /> Cécilia
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P
Oui, mais je crois qu'on est toutes pareilles, à un moment donné, en privé ou non, il faut que ça sorte, qu'on raconte ce qu'on a vécu! Un exutoire, une transmission, une façon de revivre ce moment clé, peut être, aussi...je ne fais pas exception à la règle! mais je préfère quand ça reste de grandes lignes plutôt qu'un détail trop précis!
P
Bel article Picou. J'ai raconté mes accouchements mais pas dans les détails. J'ai préféré joliment le raconter. Pour relire et me rapeller surtout le bel accouchement de mon 2e en maison de naissance.. Ce lieu que peu de mamans connaissent. J'aime lire des récits mais pas dans les détails, plus dans la poésie.. Bisous Picou :*
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P
Je comprends aussi qu'on ait envie de partager tous les détails, les deux options - tout raconter ou rien - ont leurs raisons. Je préfère quand un accouchement est moins raconté dans le factuel, plutôt dans le cadre d'un thème précis comme tu l'as fait avec les maisons de naissance, mais on est toutes un peu pareilles je crois, quand on est lancées, on en parlerait des heures!