Lecture - 'Le village' de Virginie Delage {CONCOURS CLOS}
Il y a des livres qu'on attend de lire plus que les autres... Et j'attendais ce roman, "Le village", depuis trèèès longtemps. Ce n'est pas tout à fait un livre comme un autre pour moi!
Virginie Delage - ça me fait un peu bizarre de l'appeler comme ça, par ce qui est pourtant son nom! - je l'ai connue par son blog, l'excellent Ne le dites à personne, que je suis fidèlement depuis que je l'ai découvert en commençant à développer le mien.
D'un commentaire à l'autre, d'une réflexion à l'autre, nos destins virtuels (un bien grand mot^^) se sont croisés, rapprochés, puis prolongés bien au delà de ce que les écrans pourraient bien vous montrer.
En mode public puis en privé, via un clavier puis en vrai, c'est avant tout la force des mots qui nous ont rapprochées : des mots jolis, des mots cyniques, des mots sourires, des mots d'esprit, des mots de moins-bien, et surtout des mots de soutien, de ceux qui savent ouvrir les yeux pour pousser sans arrêt plus loin.
3 ans de mots pour tout et rien, mais de mots qui font vraiment du bien, l'air de rien.
Alors, que la somme de tous ces petits mots ait fini par m'amener à lire ces grands mots-là, sur des pages qui tournent entre mes doigts, ça a quelque chose d'un peu magique.
C'était pourtant écrit, j'en suis persuadée... Virginie est faite pour raconter! Mais il fallait un signe, une impulsion pour qu'elle ose laisser enfin ses mots de fiction prendre vie.
Et puis un jour, à l'heure bleue, elle a su les laisser prendre leur propre chemin en proposant une nouvelle au prestigieux concours "Au féminin" - quelques mots seulement, mais quels mots!
De ceux qui laissent sonnés, et qui ne peuvent qu'impressionner. Et le jury ne s'y est pas trompé... Ces mots là c'était déjà de l'or, et pourtant juste une bande-annonce de ce qu'elle a encore à offrir. Ils ont su le repérer - et lui offrir la chance d'aller plus loin, bien plus loin, en publiant son premier roman.
Encore lui fallait-il l'écrire! Le choc de sa victoire passé, elle s'y est vite attelée. Et pendant quelques mois, j'ai eu la chance de pouvoir assister, de loin, en sourdine, à ce miracle de créativité.
L'an dernier, nos destins se sont donc un peu entremêlés, d'une façon différente, alors que nous avons toutes les deux porté et fait naître notre bébé.
Le mien de chair et de sourires ; le sien, de mots et de plaisir.
Parti d'un petit rien, chacun s'est implanté en profondeur, puis développé petit à petit, accaparant de plus en plus d'espace, devenant de plus en plus vivace, nous laissant tour à tour en proie à la joie, aux doutes, puis à l'impatience...
Jusqu'à ce qu'on puisse enfin le voir débuter sa propre vie, nous laissant au final cette si divine sensation d'accomplissement et de fierté, lorsque nous avons pu, enfin, le tenir dans nos mains.
Alors ce livre-là, même si ce n'est pas le mien, il représente beaucoup pour moi. Parce que je l'ai rêvé pour elle, et que je l'ai accompagné de mes vœux et de mes conseils, comme je le pouvais, à chaque étape de sa construction.
Des coulisses, j'ai vu son histoire prendre forme, sa trame se bâtir petit à petit, sans pourtant en lire ni en deviner une seule ligne ; puis j'ai vu les doutes, la pression, et l'envie de Virginie d'y arriver sans se trahir ni décevoir.
Je l'ai vue peu à peu devenir écrivain - et puis j'ai attendu, aussi patiemment que fiévreusement, de pouvoir rencontrer son beau bébé de papier.
Jusqu'à ce jour dernier où j'ai pu, enfin, le tenir pour de vrai. Avec quelques jours d'avance, comme une récompense.
Après tant d'attente, je m'étais promis de prendre le temps, d'en savourer chaque mot, de me délecter de chaque phrase, lentement, pour faire durer le plaisir de la lire... Mais j'ai failli à ma promesse : l'excitation à son comble, j'ai dévoré son roman, frénétiquement, en une journée - il ne pouvait en fait en être autrement.
Le suspense était trop grand, et doublement présent - celui de l'histoire même de son livre, et celui dans l'histoire dans son livre.
Au moment de tourner enfin cette première page, la flamboyante couverture face à moi, c'était un gouffre immense, dans lequel me plonger. Et les mots de Virginie m'y ont engouffrée toute entière, sachant me surprendre jusqu'aux dernières pages.
Il me faut désormais mettre l'émotion de côté, pour vous parler de ce village là, où j'ai tant apprécié me faire balader. Pour vous le faire maintenant découvrir à votre tour autant que je le peux, objectivement, honnêtement, sans artifices...
Et pour vous expliquer pourquoi, sentiments mis à part, cet excellent premier roman n'a nullement déçu mes attentes, pourtant si fortes!
J'ai tellement brûlé de savoir de quoi ce roman parlait... Mais tout ce temps, Virginie n'a rien laissé filtrer. C'était oh combien frustrant, vous l'imaginez!
Pourtant maintenant que je l'ai lu, je ne peux que l'en remercier. Parce que l'histoire de son "village" est de celles qu'il ne faut pas trop dévoiler. Finalement, la meilleure introduction que l'on peut en faire, c'est bien cette accroche intrigante et si forte de promesses, sur laquelle débute le roman :
"J'ai la rage, soudain. Tout ça, c'est à cause de lui. Uniquement à cause de lui. Voilà pourquoi je m'apprête à faire une chose que je n'aurais jamais pensé faire, moi qui ne suis pas un violent. Dans quelques minutes, je vais tuer cet homme."
Le ton est posé... En quelques mots à peine, nous voilà scotchés : qui? pourquoi? comment? Malgré un suspense savamment entretenu, l'énigme magistrale gardera ses mystères jusqu'aux toutes dernières pages.
Pour en avoir la clé, il faudra découvrir au fil de la lecture deux trajectoires croisées. Celle d'un homme un peu désabusé, qui revient dans le village de son enfance, ravivant tendres et douloureux souvenirs de son passé ; et celle d'un jeune homme ambitieux, emporté par le tourbillon de son ascension professionnelle.
Je n'en dirai pas plus - c'est une histoire qu'il serait de toute façon difficile de résumer, et dans laquelle il vaut mieux se laisser perdre sans savoir à quoi s'attendre.
Car Virginie sait très bien nous guider dans son récit, magistralement construit.
Grâce à son style à la fois fluide et maîtrisé, on se laisse immédiatement embarquer dans un récit rythmé, où la tension monte subtilement, petit à petit, presque sans que l'on s'en rende compte.
Virginie nous challenge sans cesse au fil des pages, nous amenant à nous interroger en permanence, sans toutefois démêler les fils jusqu'au moment final. On se pose des questions, on élabore des hypothèses, on cherche à déceler des indices, on pèse le poids de chaque information - les pages se tournent toutes seules, et c'est un vrai plaisir de se laisser balader!
C'est un thriller admirablement bâti, mais au delà de son imparable efficacité, il se révèle bien plus profond qu'il ne le paraît au premier abord.
Les références font mouche, et savent trouver un écho dans le propre vécu du lecteur, fût-il complètement différent de ceux des personnages.
Ce fameux village du titre, qui est quelque part le vrai personnage central du roman, pourrait être n'importe lequel, et chaque lecteur peut y projeter quelques uns de ses propres souvenirs ; quant à la description du monde de l'entreprise, juste cynique comme il faut, elle remet en perspective notre propre rapport au travail et les failles de notre monde gouverné par l'économie.
Virginie sait mettre le doigt sur l'universalité de certaines expériences, et sur leur résonance avec la société dans laquelle on vit.
A la lecture, déjà, on sent que ça gratte là où ça fait mal ; mais une fois le livre refermé, on continue d'être habité par les réflexions qu'il soulève.
On pioche ça et là, chez les héros de l'histoire, des pans de notre propre vie - l'insouciance et le poids des décisions de jeunesse ; l'ambition, la compétition, la réussite et les désillusions ; l'amour, la recherche du bonheur parfait, les apparences ; les souvenirs, les regrets, le doute.
En filigrane, ce sont toutes les interrogations qui jalonnent une vie qui se bousculent, et le sens qu'on leur donne qu'on remet en question : sait-on jamais qui l'on est vraiment? Peut-on mesurer pleinement le poids des décisions que l'on prend? Est-il possible de réellement maîtriser le chemin que prend nos vies?
La lecture de ce roman nous laisse doublement sonnés, tant par la révélation finale tant attendue, que par ses répercussions sur notre propre vision de la vie.
Autant dire que pour un premier roman, c'est une sacrée claque...
Et la meilleure démonstration que Virginie Delage est désormais une auteur, une vraie, sur laquelle il faudra compter! Et ça, surtout... ne le dites PAS à personne ;o)
Si j'ai réussi à vous convaincre de lire cet excellent roman (il faut, vraiment!),
et que vous voulez à votre tour le procurer, vous le trouverez ici.
☆ Concours ☆
En toute transparence, j'avais pré-commandé un exemplaire de ce roman, mais j'ai eu l'heureuse surprise de recevoir directement de l'auteur une version dédicacée, en avant-première, que je garde précieusement.
Je me réjouis donc de pouvoir vous partager mon enthousiasme en vous offrant mon exemplaire en "double" (envoyé par mes soins, en France métropolitaine uniquement)!
POUR PARTICIPER, IL FAUT...
- être abonné à mon blog ou à au moins l'un de mes réseaux sociaux (NB -vous pouvez aussi en profiter pour vous abonner chez Virginie!)
- inviter au moins 2 ami(e)s à découvrir le roman via mon compte
ET - me laisser un gentil commentaire pour enregistrer votre participation, en me rappelant votre pseudo sur le réseau social choisi - pour que je puisse vous reconnaître!
Le concours est ouvert jusqu’au mercredi 26 février 2020. Bonne chance!
{EDIT - Le tirage au sort a maintenant été effectué, et la gagnante, "Maman sur le fil", prévenue}