Réussir son allaitement - étape 1 : découvrir et se lancer

Publié le par Picou

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Hauts les cœurs... Oh, lait 💙! Après quelques années de pause, je redécouvre le bonheur d'allaiter un enfant.

Je garde un très bon souvenir de l'allaitement mes filles (au total 6 mois pour la 1ère, 9 mois pour la 2ème, et à ce jour déjà plus 4 mois pour la 3ème), que j'ai vécu comme une période très intense.

C'est un moment à part dans ma vie de maman : une parenthèse à la fois très douce et fusionnelle, et d'un autre côté, éprouvante et parfois difficile. Avec quelques années de recul, le bilan reste quand même largement positif!

Il me semblait donc logique d'allaiter de nouveau Comète, sans appréhension particulière. Forte de mon expérience réussie, je partais avec confiance - et tout s'est ainsi parfaitement mis en place, comme si je retrouvais une vieille habitude.

Étape par étape, je revis donc ces moments incroyables, puisant une confiance renouvelée dans mon expérience passée.

Car c'est bien là, je crois, la principale clé d'un allaitement réussi : avoir une idée d'où l'on va, et surtout, avoir confiance en soi.

Aujourd'hui, on entend partout que l'allaitement est ce qu'il y a de plus naturel, que c'est "absolument merveilleux", et que toutes les femmes peuvent y arriver.

Un discours clairement orienté, et il faut bien le dire, malgré toute sa vérité, un peu trop angélique : oui, l'allaitement a mille qualités ; mais il ne convient pas à toutes les mamans, et ne marche pas toujours comme sur des roulettes...

Mieux vaut s'y préparer, et essayer autant qu'on le peut, de mettre d'emblée toutes les chances de son côté pour y arriver.

Car malgré toute notre bonne volonté, une fois dans l'action, on peut vite se retrouver désemparée...

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En étant bien renseignée en amont, on sait mieux à quoi s'attendre ; et on prend beaucoup moins de risques de trop vite baisser les bras.

Parce qu'entre nos propres inquiétudes, la pression qu'on nous met pour que bébé prenne vite du poids, et tous les conseils contradictoires qu'on nous donne - enfin, quand on nous en donne, déjà! - on est vite tentées de lâcher l'affaire.

Savoir trouver les ressources pour ne pas se laisser démotiver prématurément est l'une des solutions pour réussir à s'accrocher, et réussir son allaitement. La meilleure des préparations est avant tout de s'informer.

Mais je crois qu'il est impossible (même dans cet article - je ne suis en aucun cas une experte, d'ailleurs ;o)!) de trouver noir sur blanc toutes les clés d'un allaitement réussi... Pour la simple et bonne raison que celui-ci prendra des formes très différentes pour chaque maman, selon sa propre histoire, son enfant et ses particularités, sa situation personnelle, ses envies, ou encore son environnement.

Il y a tout de même une base commune sur laquelle s'appuyer - et visualiser comment ça va se passer aide vraiment à ne pas flancher.

Malgré 3 enfants allaités, j'aurais encore toujours beaucoup à apprendre! Mais mon expérience réussie m'a permis de savoir déjà beaucoup de choses sur le sujet ; et je me dis que les partager pourrait être utile à celles qui voudraient un aperçu général, pour se faire une idée de ce qu'allaiter représente, en vrai.

Comment savoir si ça nous plaît? Y-a-t-il des choses à préparer? Comment s'y prendre avec bébé? Est-ce facile ou difficile, en vrai?... Même si on a très envie d'allaiter, on se demande toujours comment ça va se passer concrètement, et si l'on va y arriver.

Il y aurait bien trop de sujets à aborder pour un seul billet - j'ai donc décidé de le scinder en plusieurs parties, pour faire quand même un panorama complet.

Je vous propose donc aujourd'hui de commencer par le commencement, en vous parlant de la découverte, et de la mise en place de son allaitement : l'étape la plus fondamentale, sur laquelle tout va se baser.

Puis, dans deux autres billets, j'aborderai les aspects plus concrets de l'allaitement, pour décrire justement comment ça se passe au long cours, et comment s'organiser, puis les difficultés que l'on peut rencontrer, et quelques pistes pour les affronter.

Sans vous garantir le succès, je vous partage les infos qui m'ont beaucoup aidée à vivre sereinement mes allaitements. En espérant que ça vous porte autant chance qu'à moi!

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Pour cette première partie, j'aimerais vous transmettre quelques avertissements généraux, avant d'aborder les tous premiers moments de l'allaitement, à la maternité.

Je vous propose d'en découvrir l'un après l'autre les aspects suivants :

Avant tout : pas de pression!


Le tout premier conseil que je pourrais donner, c'est de ne pas se mettre trop de pression! Même si c'est important pour vous, ne faites pas de l'allaitement un enjeu trop écrasant...

Ça vous plaît, vous y arrivez, tant mieux! Mais si vous trouvez ça vraiment trop dur ou désagréable, que ça devient une contrainte trop lourde ou même une souffrance, n'ayez pas de remords à basculer sur un allaitement mixte, ou même à arrêter.

Ça ne fera pas de vous une mauvaise mère pour autant! Tant que vous aurez fait de votre mieux, vous n'aurez pas "raté". N'oubliez jamais que les belles théories prennent une tout autre dimension quand elles prennent vie...

Allaiter un bébé est quelque chose de très particulier, à bien des niveaux, et ne convient pas à tout le monde. Ne culpabilisez donc pas si vous réalisez que ce n'est pas fait pour vous! Bébé ira aussi très bien s'il est nourri au lait artificiel, et ça ne vous empêchera pas d'être aussi fusionnelle avec lui.

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Mais quand même... de la persévérance


Malgré tout, l'allaitement demande un minimum d'efforts, surtout au début, et il serait dommage de baisser les bras trop tôt. Avant que son allaitement soit sur des rails, il faudra passer par différentes étapes, et à chaque fois réévaluer son envie, et ses capacités.

Il faut s'attendre à voir sa motivation bousculée et remise en question... Avant que tout ne "coule de source" (si j'ose dire^^), il faudra probablement faire face à des doutes et des difficultés

La pression sur le poids, les difficultés de mise au sein, la fusion avec bébé, les pics de croissance... Chacun de ces moments pourra devenir un vrai challenge, demandant efforts et ténacité ; il faudra savoir puiser dans ses réserves, écouter son instinct, faire le tri parmi les conseils, et parfois même revoir ses idéaux.

Mieux vaut donc s'attendre à devoir parfois se battre un peu pour surmonter les obstacles. Heureusement, beaucoup d'entraide et de solutions existent ; alors quand on est prête à donner le meilleur de soi, la persévérance fait des miracles!

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Au tout début... la tétée de bienvenue


Passée l'interrogation la plus basique - ai-je envie d'allaiter ou pas du tout? - la première étape, fondamentale, est l'inoubliable "tétée de bienvenue", aujourd'hui proposée et encouragée par la plupart des maternités.

Dès sa naissance, posé en peau à peau contre vous, votre bébé aura le réflexe naturel de "ramper" vers le sein, pour venir le téter. Si l'aventure de l'allaitement vous tente, cette toute première tétée sera un premier test, pour essayer "sans engagement", puisqu'il n'y aura pas d'incidence sur la suite à ce stade.

Au delà des indéniables avantages pour la mère et le bébé (accélération de l’expulsion du placenta, bénéfices immunitaires et nutritionnels), c'est l'occasion d'expérimenter les sensations uniques de l'allaitement : la prise du sein, la succion, la fusion charnelle qui opère (ou pas) avec son enfant...

De quoi déjà découvrir si ça nous plait, ou nous rebute complètement - et voir si l'on a toujours envie d'aller plus loin. Qu'on continue ou pas, je recommande chaudement de faire au moins cette tétée de bienvenue, pour ne pas avoir de regrets ; elle laissera dans tous les cas un souvenir inoubliable.

Allaiter ou non reste un choix éminemment personnel ; mais quand on le peut, le mieux est de faire ce choix en connaissance de cause, et c'est justement ce que permet ce tout premier essai.

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S'habituer aux sensations


La première tétée ouvre les portes de toutes nouvelles sensations, très particulières. Lorsque bébé prend le sein, il n'y va pas de main morte! On ressent un fort pincement, presque une sorte de décharge électrique, au moment où il "accroche" ; puis on ressent le flot du lait, et toutes les tensions que sa circulation occasionne dans le sein. Indescriptible!

Les premières fois, il faut bien avouer que c'est douloureux, et désagréable! Au départ (et après aussi, en fait^^) la peau des mamelons, très fine, est extrêmement sensible ; mais elle va assez rapidement s'endurcir,  et peu à peu on s'habitue à cette sensation, jusqu'à finir par la trouver acceptable. En tout cas, c'est comme ça que ça doit idéalement se passer!

Si ce n'est pas le cas, c'est qu'il y a un problème ; car pour que ça fonctionne sans encombre, il faut que bébé sache prendre le sein correctement, et que de notre côté, on arrive à l'y aider. Rien de plus "naturel", sur le papier... Mais pas forcément si inné que ça, dans la réalité! Un peu d'accompagnement est alors fort utile.

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Accompagner la mise en place


Bien mettre bébé au sein dès le départ, ce n'est pas si simple! C'est pourtant l'étape la plus cruciale, je crois ; car une fois qu'on a réussi la mise en route, la suite est souvent bien plus limpide.

Pour soigner la mise en place de son allaitement, les tout premiers jours, il ne faut pas hésiter à se faire aider, même si ce n'est pas toujours évident.

Malheureusement, malgré l'insistance actuelle à encourager l'allaitement, les jeunes mamans ne sont pas toujours bien accompagnées au sein des maternités. Le personnel n'est pas forcément formé, souvent un peu débordé, et soumis à des impératifs économiques... On peut donc rapidement se retrouver livrée à nous-même, un peu perdue, et mise sous pression pour que bébé reprenne vite son poids de naissance, afin qu'on puisse libérer la chambre.

Mais c'est important d'être bien guidée : n'hésitez donc pas à mettre les pieds dans le plat et à vous imposer. Osez poser toutes vos questions aux sages femmes ou aux puéricultrices (même si vous avez peur qu'elles soient bêtes!), demandez-leur comment il faut faire, montrez-leur comment vous vous y prenez...

Et si besoin, demandez le contact d'une vraie spécialiste en lactation, au sein de la maternité, d'une association (comme l'incontournable et inestimable leche league, où vous trouverez toujours quelqu'un pour vous renseigner), ou peut être d'un vraie conseillère en lactation professionnelle.

Sachez faire entendre votre voix, pour que cet allaitement reste le VOTRE, selon VOS conditions : c'est votre corps, et votre bébé. Sachez accepter les conseils qu'on vous donne, mais gardez à l'esprit que vous n'avez pas à accepter aveuglément ce qu'on vous demande, si ça ne vous semble pas approprié ou mal expliqué.

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La montée de lait


Les choses "sérieuses" commencent! Première chose à savoir : la montée de lait n'est pas immédiate, et peut prendre plusieurs jours. On vous dira souvent 3 jours... Mais ce n'est pas fixe, et ça peut être plus que ça! (5 bons jours pour ma 1ère fille ; moins pour les enfants suivants).

D'ici là, le bébé reçoit lorsqu'il tète un liquide très riche appelé colostrum, d'aspect jaune et épais, qui couvre tous ses besoins initiaux. Ce liquide évolue en quelques jours vers un lait de transition, avant de devenir le lait "définitif" (qui ne fera en fait qu'évoluer, s'adaptant en permanence aux besoins de bébé).

Les premiers jours, la production de colostrum est très limitée - même s'il y trouve tout ce qu'il lui faut, bébé ne boit pas beaucoup (c'est un liquide très riche - petit, mais costaud!). Encore fatigué des efforts qu'il a fournis pour naître, bébé n'aura d'ailleurs probablement pas très envie de boire, surtout s'il a un poids conséquent et des "réserves" pour tenir. Il préférera en général dormir...

Attention alors à ne pas louper le coche! Car pour favoriser la montée de lait, il faut que bébé tète. C'est mécanique : plus il tète, plus la machine s'emballe! Il faut donc essayer de stimuler au mieux bébé, dès les premières heures, pour qu'il boive assez longtemps, et surtout, assez régulièrement.

On n'ose pas le réveiller, et il ne faut d'ailleurs pas le réveiller exprès ; mais il ne faut pas non plus attendre qu'il réclame à corps et à cris en pleurant, car il devient trop énervé pour bien attraper le sein.

Il faut donc, autant que possible, rester à l'affût du moindre signe d'éveil (petits mouvements, ouverture des yeux, changements de respirations...) pour lui proposer le sein à ce moment là, aussi régulièrement que possible. Puis aussi le tenir éveillé, pour qu'il ne se rendorme pas trop vite - par exemple en le caressant, en le déshabillant un peu, ou en lui chatouillant le dessous des pieds ou les mains pour titiller son attention.

Au bout de quelques temps, la montée de lait surviendra ; vous vous en rendrez compte quand la pression dans vos seins augmentera, jusqu'à devenir même douloureuse (ce que la tétée de bébé apaisera), et que le lait deviendra d'un blanc translucide.

En continuant à donner le sein à bébé à la demande, à chaque fois qu'il en aura besoin, vous pourrez alors définitivement mettre votre allaitement sur un rythme de croisière... Mais ça, on en parle la prochaine fois!

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Publié dans Maternité-grossesse

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E
Joli article qui m'a transporté un an plus tôt.
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P
Merci... Je crois que ce sont des sensations si extraordinaires, qu'elles restent ancrées en nous pour toujours!