Entre terre et ciel

44 bougies, c'est pour aujourd'hui! J'aime bien faire, chaque année, ce petit billet d'anniversaire... 

Un bilan qui n'en porte pas vraiment le nom ; un regard en arrière - ou en avant, selon - pour voir un peu où j'en suis, dans la grande marche de ma vie. 44 ans, donc : rien de bien impressionnant... Selon où vous en êtes, vous me trouverez déjà vieille, ou encore jeunette : tout est relatif, à vrai dire!

44 ans, c'est un peu ça, d'ailleurs, au moins dans l'imaginaire collectif : un entre-deux, quelque part au milieu, entre le début et la fin - même si on n'en sait rien. Quelque part entre terre et ciel... 

Tout à fait ma place, à vrai dire ; j'en ai même fait mon mantra : "les pieds sur terre, la tête dans les étoiles". J'ai fait la paix avec qui je suis : à la fois terriblement banale, et férocement créative ; définitivement cartésienne, et profondément idéaliste; introvertie, et en même temps, souvent trop imposante. 

J'accepte ma 'médiocrité', sans la voir comme une fatalité, et sans m'empêcher pour autant de suivre les rêves à ma portée.

Je suis bien, à ma place - entre profondeur et superficialité, sans me battre, ni non plus renoncer. 

J'avance lentement, et sans en avoir l'air... Mais inlassablement, je garde le même cap, celui de ma sérénité. Il faut parfois savoir regarder loin, pour ne pas en dévier. Au moment d'écrire ces lignes, je me suis demandée : que vais-je pouvoir dire, cette année? Depuis l'an dernier, rien n'a tellement changé...

Et pourtant : étape après étape, j'ai continué à reconstruire mon corps ; le chemin est long, difficile et pour tout dire, et encore décevant - mais je reprends forme, doucement. Je prends ma(mes) nouvelle forme(s), plus précisément. 

J'ai relevé de beaux défis, eu quelques déceptions, pris de bonnes claques, aussi ; j'ai laissé parfois stress et colère m'envahir, avant de revenir au calme et à la joie, en leur donnant mille fois plus de poids.

J'ai vu grandir mes filles, et basculé dans une nouvelle forme de parentalité, plus effacée, multiple, et pleine de nouveaux questionnements - en essayant de trouver le bon positionnement.

Et j'ai continué surtout à me laisser la place d'éclore, à laisser mes fleurs intérieures pousser là où elles voulaient, semer de nouvelles graines, et s'étendre sur des territoires encore à défricher.

Je me laisse, plus que jamais, la place de m'élever. C'est déjà un sacré pas en avant, ou vers le haut, plutôt... De la terre jusqu'au ciel, on a dit. Un peu entre les deux, je flotte quelque part entre le bonheur tranquille des journées ordinaires, et la magie des rêves auxquels je continue de m'accrocher. 

Et c'est d'ailleurs sans doute, le plus grand de mes rêves : continuer toujours à leur courir après, tout en restant bien ancrée sur mes pieds.