12 ans, entre deux eaux

Publié le par Picou

Douze ans... Voilà tous ces doux ans désormais derrière toi, alors que tu vogues doucement vers un tout nouveau toi.

Cette année si symbolique, celle de ton entrée en sixième, avec tous les changements que cela implique, tu l'as finalement vécue sur ta lancée, comme les précédentes, tranquillement et sans heurts.

Ce n'est que maintenant, quand cette page est tournée, que je te vois changer, évoluer, prendre de l'assurance comme de la distance : ça y est, cette fois le cap est passé, et tu quittes l'enfance pour l'adolescence.

Un voyage au long court, sans doute mouvementé, même si tu ne nous montre que le masque infaillible de ta sérénité. Mais cette fois je le sens, je le sais : tu y as embarqué. Si la mer paraît calme, des berges où l'on est, elle doit commencer, dans tes vagues intérieures, à voir le vent se lever.

Tu tangues, sans chavirer ; il te faudra du temps pour te stabiliser, et trouver l'équilibre qui te fera filer, contre vents et marées.

Pas encore de tempête, mais quelques grains soudains ; et surtout, l'envie nouvelle de prendre le large, de partir explorer de nouvelles contrées.

Tu as pris tes nouvelles marques, en gardant tes vieux points d'ancrage ; maintenant que le mal de mère t'a quitté, ta soif de découverte va s'accélérer. C'est inévitable, je le savais ; mais je peux désormais le sentir arriver.

Vague après vague, tu commences une longue traversée, pleine de surprises, d'avaries, et de nouveaux dangers... Ta mer d'huile deviendra peu à peu agitée, tu feras face sans doute à des flots déchaînés, et peut-être même des fois, à des raz de marée.... Il y aura bien des écueils à esquiver, des pirates à savoir éviter, et même des falaises où tu iras sûrement te fracasser.

Mais tu garderas le cap - je t'y aiderai. Je serai sur le pont, fidèle au poste, je resterai ton ancre, ton port d'attache, pour t'empêcher de faire naufrage et de couler. Et surtout, je sais que tu sauras mener la barre, et revenir à terre autant qu'il le faut.

Je te vois petit à petit changer, mais rester fidèle à ce que tu es : douce, créative, sérieuse, généreuse, sociable.

Je sens pourtant qu'il y a une nouvelle part de toi, que je ne connais pas. Car pour la première fois, tu ne me la montre pas...

Elle reste sous les eaux, je ne peux que la sentir parfois affleurer, sans savoir à quelle profondeur elle se cache, et si toi-même tu la perçois déjà.

Je la découvre par d'autres, qui m'apprennent ce que tu préfères, toi, me taire ; je la vois dans tes réactions, tes attitudes, tes envies ; je la sens dans tes tes réparties, tes affirmations de plus en plus perspicaces et abouties.

Et face à toi qui change, moi aussi, j'évolue : je ne te parle plus comme à une petite fille, je compte plus sur toi, je t'implique dans mes choix. Je te vois désormais comme l'adulte en devenir que tu es ; plus comme l'enfant que tu étais.

Les deux se rejoignent, tu gardes une continuité : tu as la même force intérieure que moi, je crois, pour savoir te guider. Celle que la sensibilité pourra bien faire tanguer, mais qui te permettra de suivre ta propre boussole, et t'empêchera toujours de sombrer.

Tu t'apprêtes à mettre les voiles, quand les vents deviendront assez forts pour te pousser. Devant toi t'attend toute une immensité...

Alors pars voguer - mais surtout, ne nous laisse pas à quai.

Publié dans Mots d'amour

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F
Jolie déclaration ! Je dis toujours que les enfants viennent au monde pour prendre un jour leu envol .
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