3 ans, à petits pas de chat

3 ans demain, ma Bouclette! 3 ans, l'âge où l'on devient "grand"...

Je ne sais pas si nous sommes bien prêtes, ni toi, ni moi, pour cet âge si symbolique... Celui où l'enfant croît, où le bébé s'en va. La fin du premier âge, l'envol vers l'enfance.

Qu'il passe vite, le temps, en un claquement de doigts...3 ans à peine, 3 ans déjà.

Il y a 3 ans de ça, je me languissais de te découvrir enfin, ma jolie fleur en sucre. Mais tu prenais ton temps, attendant presque le tout dernier jour, pour d'un coup t'activer et venir te montrer...

Et tu n'a pas tellement changé! Encore une fois,  tu sembles attendre le dernier moment pour basculer dans le monde des grands.

Tu t'en approches tout doucement, avec la légèreté de tes tout petits pas de chat.

Des pas précautionneux, joyeusement désinvoltes, sur la pointe des pieds... Mon bébé en suspens, tout juste à l'équilibre, qui n'ose pas encore passer chez les grands.

Tu nous le fais comprendre par tous les moyens! Tu réclames qu'on te porte, tu boudes et fais la moue ; tu fais semblant de ne pas savoir manger seule, et freines des deux pieds pour aller sur le pot...

Tu restes encore dorlotée, câlinée, chouchoutée. Rester bébé, choyée, ça te va bien en fait!...Tu n'es pas si pressée.

Ca te va bien, d'être née en Janvier, ça repousse ta rentrée... Pour cette année encore, tu n'es pas à l'école, ce qui te permet un peu de liberté.

Pas de pression, tu prends ton temps. Et on t'en laisse aussi plus volontiers...

Du temps pour profiter de tes belles journées à jouer, te reposer, rêver.

Du temps pour te laisser cajoler par tes parents gagas, par ta douce nounou, qui ne garde que toi, ou par ta câline et bienveillante grande sœur, toujours si fière de toi et prête à encourager tes moindres progrès.

Du temps pour apprendre doucement, pour observer avant d'assimiler, pour t'éveiller à ton rythme et sans impératifs. Sans retards, mais sans précipation.

Ta vie est belle, ma chouette, ton monde bien joli. Alors tu t'y cramponnes... Quand tu lâches du lest d'un côté, c'est pour mieux t'accrocher d'un autre.

Un pas en avant, deux en arrière souvent - pour ne pas quitter trop vite ce petit paradis.

Mais tu y viens pourtant... l'air de rien, tu grandis.

Comme tes fameuses bouclettes, qui se distendent peu à peu, sans même t'en rendre compte, au fur et à mesure que tu pousses, tu te renouvelles et tu te détends. Tu as beau essayer de retarder l'inévitable, petit à petit, tu grandis.

Nous prenons peut-être aussi moins le temps de nous arrêter sur tes progrès, tant ils nous paraissent naturels... mais nous sommes heureux de toutes tes victoires accumulées cette année, qui s'accélèrent ces derniers temps.

Tu avances, sans à coups, à petits pas feutrés.

Depuis quelques mois, tu as enfin rendu à nos nuits la quiétude qu'elles auraient du avoir depuis longtemps...nous t'en remercions tant!

Au cours de cette année, tu as développé ton langage de manière spectaculaire. Aussi bavarde que ta soeur, tu t'exprimes clairement, avec aisance, et ton vocabulaire est riche. Un plaisir pour te comprendre, et discuter vraiment avec toi... Quel bonheur de sourire à tous tes jolis mots d'enfant!

Ton trait s'affine, tu gagnes en motricité, en précision. Et surtout en concentration - assez maintenant pour tenter des jeux de société en famille ou même quelques séances ciné.

En allant à ton rythme, tu gagnes en assurance.

Tu ne te laisses pas faire, ne t'en laisses pas compter. Tu te laisses volontiers entraîner dans les jeux de ta sœur, sans te priver de lui proposer aussi tes idées ou de manifester ton désaccord. Vous regarder jouer ensemble, si complices, est un bonheur chaque jour, qui gonfle de fierté mon cœur de maman.

Pleine de caractère, tu sais t'imposer pour obtenir ce que tu veux, usant parfois d'un peu de séduction, de malice, ou même d'un soupçon de mauvaise foi.

Reine de ton petit monde, tu t'entoures d'une cour de tout petits doudous, et use de ton charme pour mener à la baguette ta nounou, ton papa, et quelques fois même moi!

Facétieuse, enjôleuse, tu sais même très bien comment te jouer de nous!

Mon zébulon tout doux, ma coquine de façade... Avec tes grands yeux ronds, tes frisouilles en folie, tes sourires en cascade, tu sembles si canaille et prête aux 400 coups...

Une malice factice, en fait, car tu t'ingénies à rester sur le fil, coupable de petits riens mais pas de grosses bêtises.

Tu nous as pourtant fait quelques frayeurs cette année - comme ce jour où tu t'es enfuie pour rentrer chez nounou, parcourant seule quelques centaines de mètres dans la rue avant qu'on ne te retrouve.

Je frémis encore de ce qui aurait pu arriver, et je surveille depuis comme de l'huile sur le feu tes envies d'échappées belles... Mais on semble éviter, pour l'instant, ce fameux terrible two qu'on attendait pourtant.

Et d'un simple regard, d'un sourire imparable, tu réussis souvent à retarder le moment de te faire gronder. Tu arrives toujours, ou presque, à nous embobiner.

Depuis quelques temps, nous te sentons accélérer le rythme.

Plus d'autonomie, des progrès ça et là, et surtout, tu traînes moins des pieds, ta volonté s'affirme.

Comme si tu attendais de passer ces 3 ans, pour te décider à grandir vraiment. Alors, nous y voilà. 3 ans demain, mon cœur.

Tu es prête, je le sais... comme je sais aussi que tu prendras le temps de profiter encore de ces quelques mois devant toi, tranquillement, doucement. Jusqu'à la dernière goutte, jusqu'au dernier moment.

Alors prends le temps d'avancer, encore, à petits pas de chat, vers ce monde des grands, celui où l'on t'attend. Bébé ou grande, fillette ou chat, je t'aime de tout mon coeur et serai toujours là.

Je saurai te laisser t'envoler, le temps venu... mais laisses-moi encore avec toi profiter de ce temps suspendu.