Maman, c'est ta fête

Vous n'êtes certainement pas passées à côté, ce dimanche, nous célèbrerons la fête des mères.

Ne comptez pas trop sur moi pour vous faire une liste d'idées cadeaux (hormis celle que j'avais dressée ici il y a 2 ans, mais elle ne compte pas vraiment ;o)!), car je ne suis pas la plus grande fan de la dimension commerciale de cette fête.

J'ai l'impression que c'est chaque année de pire en pire - un vrai festival de codes promos et partenariats en tout genres sur les blogs et réseaux, et des promos parfois atterrantes dans les magasins (ah! une centrale vapeur ou un épilateur à moitié prix, quel bel hommage!).

Offrir un beau cadeau est devenu un vrai passage obligé...

Mais c'est finalement plus pour respecter une tradition et une convention sociale que par réelle conviction.

Nos mamans bien sûr, on les aime, mais leur trouver un cadeau (et dans les temps...) finit souvent par devenir une vraie pression.

Je ne sais jamais trop moi-même quoi offrir à la mienne (hormis de belles fleurs, ça marche toujours, les fleurs!), et j'aurais d'ailleurs bien du mal à déterminer ce qui me ferait plaisir à moi-même pour ce jour là (hormis de belles fleurs. ça marche toujours, les fleurs - mais je l'ai déjà dit peut être??).

Au final, je crois que la plupart des mamans ne demandent rien de mieux qu'un bon moment passé avec leurs enfants.

Une petite attention toute simple, un gros câlin et des mot doux, une belle photo tous ensemble, pourquoi pas un petit resto en famille... (histoire de ne pas préparer le repas^^! bon, c'est un peu sexiste... mais en vrai c'est quand même souvent maman qui s'y colle!)

Pourtant, elles finissent invariablement avec leur stock de parfum refait pour l'année, ou un 194ème bijou ou livre pris à la va-vite en tête de rayon, le tout expédié en 5mn avec la bise de rigueur, avant de passer à autre chose.

Certes, l'intention est bien là, et ça n'enlève rien aux sentiments que l'on éprouve pour nos mamans...

Mais la fête des mères finit par être dénuée de toute âme, et plus tellement raccord avec les valeurs actuelles.

Établie à l'origine dans un but de promotion de la natalité, elle met en avant la reconnaissance du labeur quotidien des mères, de leur dévotion, voire même de leur abnégation maternelle.

Une intention louable, mais c'est un peu cloisonner les femmes dans leur rôle attendu de mère, et mettre à l'écart les schémas familiaux moins traditionnels, familles recomposées ou homosexuelles par exemple, qui ne se reconnaissent pas dans cette journée alors qu'elles fournissent le même "effort".

Une situation qui semble heureusement de mieux en mieux prise en considération d'ailleurs, car beaucoup d'écoles ont choisi désormais de remplacer la fête des mères (et pères) par une "fête des gens qu'on aime", unique et plus fédératrice.

Sans aller jusqu'à boycotter la fête des mères, qui reste une belle occasion - bien qu'un peu factice - d'exprimer notre amour à nos mères, je crois qu'on gagnerait à rester simples.

Mon vrai trésor de mère, dans cette journée là comme dans les autres, réside surtout dans le plaisir de partager un beau moment d'amour avec mes enfants.

Ce n'est pas tant leurs petits cadeaux un peu kitchouilles qui me font plaisir, mais de sentir leur excitation monter dans les semaines précédentes, et d'être le témoin de leur fierté à me tendre un petit paquet le jour J.

Ah, le charme indéfinissable des "je te prépare un cadeau mais t'as pas le droit de savoir!" et autres "ça va être trop beau mais j'ai rien le droit de te dire", immédiatement suivis d'une description détaillée dudit cadeau, ou d'une course effrénée vers le premier tiroir où le cacher!...

Qu'on soit à fond ou pas du tout, il faut bien avouer que cette fête prend une tout autre tournure quand on devient soi-même maman! Alors je me souhaite encore quelques années à découvrir les petites merveilles faites avec amour du bout de leurs dix doigts, et à me délecter de leurs rires chuchotés...

Mais lorsque mes filles grandiront, j'espère qu'elles sauront comprendre que ce jour là, je n'ai vraiment besoin de rien d'autre que de les savoir près de moi.