Pourquoi parle-t-on moins de ses grands enfants?

Publié le par Picou

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Vous l'aurez peut-être remarqué, depuis quelques mois, je n'écris plus autant sur la parentalité.

Non que j'en ai fait le tour, en vrai... loin de là je crois! Mais en ligne, je dois bien reconnaître être souvent moins inspirée. Peut-être parce qu'après près de 7 ans à écrire sur le sujet, j'ai l'impression de l'avoir déjà largement traité, c'est vrai. Mon bébé blog a bien grandi, lui aussi^^

Mais surtout parce que je n'en éprouve plus le besoin, tandis que chez moi, sur ce terrain-là, je me sens pour l'instant apaisée. Même si l'adolescence de mon aînée, qui approche petit à petit, va sans doute redistribuer les cartes et lancer de nouveaux questionnements, pour le moment, j'ai atteint, en tant que maman, une certaine stabilité.

L'expérience, sans doute...

On n'a plus la même approche, on ne se pose plus vraiment les mêmes questions au troisième enfant qu'au premier. On ne se pose même plus trop de questions, à vrai dire... En tout cas, quand tout va bien - ce qui par chance, est le cas chez moi.

Bien sûr, il y a des hauts et des bas - mais rien qui ne me semble pas normal, en soi. La maman que je suis aujourd'hui relativise beaucoup plus, se triture moins le cerveau à chaque incompréhension ou faux pas, accepte ses faiblesses, ses erreurs, ses doutes, son ignorance, même, avec beaucoup plus de lâcher prise qu'au premier enfant - clairement.

Je me pose moins de questions, parce que j'accepte maintenant que tout n'ait pas à avoir de réponse, quand il s'agit d'éducation.

Je sais qu'il n'y a pas de solution miracle, et même, qu'il n'en faut pas. La mère comme les enfants parfaits n'existent pas - je suis intimement convaincue de ça.

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Dès lors, je ne cherche pas de problèmes là où il n'y en a pas ; à contre-courant des modes éducatives, qui nous poussent beaucoup à ça.

Mes filles vont bien, je le sens - et je ne cherche pas vraiment plus loin. Car aller bien ne veut pas dire être tout le temps au top, mais garder globalement l'équilibre entre ce qui va, et ce qui ne va pas. Elles vont bien, dans l'ensemble - et ça me suffit pour me sentir tranquille.

J'ai la chance qu'elles ne rencontrent pas de grosses difficultés, comme peuvent l'être l'hyperactivité, le haut-potentiel, les troubles d'apprentissage, les problèmes relationnels ou bien sûr, une santé défaillante... Évidemment, dans des conditions plus difficiles, je m'accrocherais sans doute plus fortement à un besoin de trouver des réponses, et des solutions.

Mais en l'état, dans des conditions "normales", ou en tout cas, assez classiques, j'avoue ne plus trop me tracasser.

Les "petits soucis" du quotidien me chagrinent, parfois, et bien sûr, j'aimerais bien avoir directement les bonnes clés pour résoudre certaines situations ou calmer les crises passagères plus facilement... Mais ça ne m'angoisse pas plus que ça.

Ce n'est pas parce qu'un soir j'aurai trop crié, qu'un autre j'aurai trop rapidement mis la télé, parce que je n'ai pas pas eu le temps de faire telle activité, ou parce que 3 fois de suite on ne mange pas équilibré, que leur avenir sera gâché!

Je compte avant tout sur mon instinct pour réussir à gérer, même si c'est imparfait ; et j'ai confiance en mes filles pour trouver aussi en elles des ressources pour surmonter leurs difficultés et savoir les exprimer. Et si ça ne suffit pas, alors, je ferai un pas de côté, en allant volontiers chercher ailleurs comment dépasser que je n'arrive pas, seule, à démêler.

Peut-être qu'au passage, je ne ferai pas ce qu'il faudrait ; peut-être même que je vais sacrément me planter. Mais même comme ça, je ne pense pas que j'aurais de regrets.

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On appelle ça, je crois, la maturité - un concept dont on parle finalement encore peu, aujourd'hui, en parentalité.

L'heure est plus à l'aveu de ses fautes, et de ses difficultés. A la contrition même, voire presque à l'auto-flagellation, parfois.

Sur le net, à mots choisis ou en confessions spontanées, on n'hésite plus aujourd'hui à parler de ses doutes, de ses difficultés, et même de ses échecs, pour se rassurer.

Nous-mêmes, avant tout - et puis aussi les autres, aussi... Même si face à l'adversité, on a l'impression d'êtres isolées, presque mêmes anormales, parfois, on est en fait nombreuses, et on est toutes pareilles.

La libération de la parole fait du bien : les partages de témoignages, aujourd'hui bien plus courants, construisent peu à peu une véritable sororité parentale qui sait souvent soulager nos consciences et nos angoisses, en nous montrant qu'on est pas seuls dans notre galère, et que nos doutes sont sommes toute bien universels.

Et ça fait de voir qu'être parent, ce n'est pas forcément être toujours parfait.

Qu'on peut parfois se tromper, se sentir démunis ou même avoir envie de tout envoyer valser - malgré tout l'amour qu'on porte à nos enfants.

Ça fait d'autant plus de bien de lire ces témoignages en ligne, qu'ils sont souvent bien plus discrets, dans la "vraie" vie, plus tabous ou même carrément étouffés : c'est souvent mal vu d'oser se plaindre ouvertement, dans la réalité...

On n'ose pas toujours avouer ses failles, si on se sent jugées, et que personne autour de nous ne le fait. Pourtant il ne faut pas se leurrer : on a toutes des moments difficiles dans notre maternité ; c'est juste qu'on ne les vis pas toutes au même moment, et qu'on ne va pas toujours en parler avant de les avoir surpassés (ni même après, quand tout s'est calmé).

A son premier enfant, on a tout à découvrir : alors on se repose beaucoup sur tous ces témoignages, si éclairants, pour avancer.

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Quand on est désemparées, on cherche à trouver des solutions, pour dépasser nos peurs, nos blocages ou nos échecs, et réussir à garder le contrôle, ou du moins à essayer.

On cherche ce qui nous ressemble, ce qui semble répondre à nos propres interrogations, ce qui semble "marcher" ailleurs - on cherche en fait surtout l'assurance des autres, pour consolider la nôtre.

Et puis, avec le temps, et avec l'expérience, on apprend à se débrouiller seules, et à croire en nos propres capacités. On gagne en confiance, on se détend, et on ose enfin se lancer sans être guidées.

On s'éloigne un peu des dogmes qu'on suivait sans sourciller, on met de l'eau dans son vin, on laisse tomber les idées toutes faites et on comprend qu'il n'y a pas de solution miracle, ni de modèle unique auquel se conformer.

Car ce qu'on vit dépend de tellement de facteurs, que l'on ne peut jamais en trouver le reflet parfait!

Il y a nous, d'abord, puis notre couple, notre environnement, nos valeurs, nos moyens, notre vécu, notre famille, notre santé... Et ceux de nos enfants bien sûr, ensuite, qui viennent s'y rajouter.

Mille combinaisons possibles, déjà, rien qu'entre ces éléments là : alors comment pourrions-nous trouver ailleurs de quoi toujours s'y conformer?

Ce qui semble encore envisageable avec la petite enfance et ses stades peu développés, où mères comme enfants rencontrent à peu près tous les mêmes grandes difficultés, devient peu à peu beaucoup plus compliqué quand les enfants grandissent, et encore plus quand on en a plusieurs.

Avec l'âge, et leurs caractères qui se développent, on apprend à mieux connaître ses enfants.

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Assez pour comprendre qu'on ne peut pas les rattacher à un modèle "clés en mains"... Et qu'il n'en sortirait de toute façon peut-être pas que du bon.

Alors, peu à peu, on s'éloigne de qu'on lit ça et là ; on ne cherche plus vraiment à s'y comparer, on ose s'affirmer, se différencier, prendre de la distance et se relâcher.

Et avec un peu d'humilité, on partage aussi moins de ce qu'on vit, quand on réalise que ça n'a rien d'assez exceptionnel pour être érigé en modèle pour ceux qui nous liraient.

Je crois que c'est ce qui explique qu'en ligne, on trouve à foison des conseils de mamans de bébés, ou de jeunes enfants, pour venir étaler leur vie et donner des leçons... et beaucoup, beaucoup moins de mamans de grands.

Et puis bien sûr aussi, au fur et à mesure que les enfants grandissent, ils s'individualisent et affirment leur caractère propre, qu'on prend mieux en considération. 

On respecte alors d'autant plus leurs développements, leur intimité, leurs sentiments. Ce n'est plus nous qu'on expose à travers eux, mais désormais eux-mêmes...

Alors on les met en retrait, car ils n'ont rien demandé, et qu'ils pourraient peut-être maintenant pâtir de ce qu'on veut partager. On les montre moins, on élude certains sujets, on met en sourdine leurs difficultés.

Non pas qu'ils perdent en intérêt - mais on sait, désormais, que malgré l'universalité de ce que vivent tous les parents, élever un enfant reste la plus intime, et la plus unique des responsabilités - car elle ne sera jamais deux fois la même, et jamais complètement assurée. Ça donne moins envie de la ramener^^

Et je crois que le comprendre, et l'accepter, c'est un pas de plus vers une parentalité plus sereine et apaisée.

Parce que nous aussi, on grandit en même temps que nos enfants, derrière nos écrans! ;o)

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Publié dans Vie de famille

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Commenter cet article

C
Je suis entièrement d'accord avec toi pour ce qui concerne la maturité. C'est mon ressenti aussi. Je le vois dans ma façon de faire avec mes enfants. Et oui, on grandit avec eux et je trouve qu'il y a tellement de choses à apprendre. On se fortifie de nos erreurs.
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P
Je crois, on se fortifie et surtout, on se rassure! Et ça fait du bien ;o)