Histoire(s) de parc
Chacun ses jeux... Les filles, au loin, grimpent sur les structures, acrobates de mon coeur ; et moi, un peu plus loin, je ramasse un bouquet de grandes feuilles tombées.
Les filles grandissent, et il est rare qu'on aille au parc désormais...
Pourtant j'en aurai passé des heures, à aider des petits pieds à grimper au toboggan, à féliciter exagérément des tas d'exploits minuscules, à faire des petits coucous, de plus en plus loin, à surveiller du coin de l'œil les risques de chutes, ou les autres gamins que personne ne surveille, à consoler les pleurs qui en ont découlé, ou à observer d'éphémères amitiés se créer...
J'en aurai passé des heures, à batailler pour les convaincre de sortir se défouler, pour de nouveau batailler 30mn après, quand il faut maintenant rentrer ; à tenir les manteaux, les doudous, les gourdes, les jouets, la trottinette à bout de bras, à côté ; à discuter avec les mamans, les mamies, les nounous, tout un petit monde qui gravite autour des petits excités.
J'en aurai passé des heures d'ennui, aussi, à attendre que le temps passe, à scroller sur mon téléphone, d'un œil distrait (oui oui j'assume...)
Mais ce soir sous les arbres, dans la lumière dorée d'une fin de journée d'octobre exceptionnellement douce, les mains chargées de ces feuilles tout juste tombées, comme le temps qui passe et finit par lâcher,
j'aurai passé encore une heure de plus, nostalgique, à les voir s'éloigner - toutes ces heures de parc qui sont maintenant comptées.🧡🍂✨️