Nos petits crados (billet interdit aux maniaques!)
Vous souvenez-vous de ces petites cartes panini dont on raffolait, dans les années 80, les fameux "Crados"?
(oui j'étais enfant dans les eighties, et, non, ça ne me rajeunit pas!)
Ah, les crados...Qu'est ce qu'on a pu rigoler alors, "Pouah mais regarde celle là, carrément dégueu!"...Lionel poubelle, Stéphanie pipi, Gustave la Bave, Gaston Boutons ...tous plus affreux les uns que les autres! Comme c'était transgressif, les crados..."Non mais c'est trop dégueu, montres pas ça aux parents, on va s'faire engueuler!"...
Qu'on était naïfs alors!
Parce que maintenant qu'on voit les choses depuis l'autre côté de la barrière, on se rend bien compte que les Crados, en fait...ça risquait pas de faire peur, aux parents, parce que c'était carrément de la gniogniotte à côté d'un vrai bébé! (oui, on parle des années 80, alors je me mets aux expressions vintage!)
Si l'on avait su alors, tout ce qui nous attendait lorsqu'on aurait des gosses...! Parce qu'être parent, ça t'amène quand même à revoir de fond en comble son échelle de tolérance aux trucs pas classe.
Un bébé, c'est tout choupi, ça sent bon, c'est tout doux, ça fait des beaux sourires, des gazouillis mimi...on se laisse bien facilement attendrir. Mais il ne faut pourtant pas se voiler la face...
Un bébé, c'est quand même un crado en puissance!
Et s'occuper à plein temps d'un enfant, c'est basculer du côté obscur. De quoi anéantir définitivement tous nos efforts à tenter de rester glamour, tout en étant maman...
Avoir des enfants, c'est accepter de les aider dans leur apprentissage de la vie, même dans leurs moments les plus faibles. On devient le témoin privilégié de tout, de ce que nos chérichoux ont de plus adorable, à ce qu'ils ont de plus trivial.
Et ils ne sont jamais à court de trucs pas classes à te faire tester, même en grandissant! Impossible d'y échapper, il faut s'y résoudre...En tant que parent, tu dois forcément mettre les mains dans le cambouis, aussi repoussant que ce soit.
Ames sensibles, s'abtenir...
Dans les débuts, impossible de ne pas passer au moins une fois toute sa journée avec une bonne grosse tâche de lait sur l'épaule, que bébé a régurgité sans que tu la remarques (Ca marchera d'ailleurs toujours avec l'enfant plus grand, que ce soit avec de la purée, et/ou un beau filet de morve laissé après ce que tu avais naïvement pris pour un joli câlin - cadeau, maman!).
Et puis il y aura ces moments magiques où tu devras réussir à enlever son body alors qu'il en a mis absolument partout, en essayant de ne pas lui en étaler jusque dans les cheveux (d'ailleurs souvent, une fois que tu es hyper fière de toi d'avoir réussi à l'enlever comme un chef, tu reposes maladroitement la couche sur la commode, et là paf, elle finit par tomber par terre...sur la mauvaise face, toujours. Comme pour les biscottes!).
Ne parlons pas de tous ces joyeux moments où ton petit sera malade...
Rien qu'un rhume, déjà, et son joli petit nez se transforme en robinet que tu dois essuyer sans cesse avec ce que tu as sous la main (parfois même tes doigts...), ou même le nettoyer avec cet instrument de torture parentale qu'est un mouche-bébé (ne m'en parlez pas - je n'ai jamais pu aspirer. On touche à mes limites, là!).
Et puis toutes les fois où Madame Gastro s'invite à la maison et t'oblige à changer les draps et le pyjama post-vomi, au beau milieu de ta nuit, tout en faisant attention à que ton petit ne s'en colle pas plein les cheveux... (Notez bien que, bouclettes ou pas, les cheveux de filles pour ça, c'est encore plus chiant!)
Et même quand tout va bien, les occasions de devoir faire des trucs crados ne manquent jamais.
Partir à la pêche aux moisissures dans le bain, quand tu te rends compte que les pouët-pouëts de bain sont en fait un nid à bactéries ; passer 10mn à nettoyer les 36 roues de la poussette qui sont passées sur une crotte ; ramasser les vieux morceaux de gâteau machouillés, agglomérés en tas sous le tablier de la chaise haute...je te laisse en trouver des dizaines d'autres vécues au jour le jour.
Et puis surtout, au fond, il faut noter que les enfants eux-mêmes sont carrément moins rebutés que nous... ça ne les dérange quand même pas tant que ça de viser à côté aux toilettes, de nous tendre du bout du doigt leurs crottes de nez, ou de déguster un vieux bout de pain déjà pré-machouillé ou un vieux bonbon qui traînait par terre (ou encore mieux - de nous les faire goûter à nous)...
Enfin bon, après avoir supporté tout ça, je crois qu'on mérite quand même bien une petite récompense, non?
Disons, euh, ... un bon bain chaud, peut-être!?