3 ans de blog, à flux tendu
Cette semaine, ma petite bulle fête ses 3 ans! C'est au tour de mon blog de sortir de la petite enfance... Maintenant, ce n'est plus lui, le bébé que je pouponne ;o)!
3 ans, un âge clé, celui de la transition... L'âge où l'on devient un peu un grand, où l'on se demande sans arrêt "Pourquoi...?", et où l'on apprend à prendre ses distances et à gagner confiance en soi pour un jour voler de ses propres ailes.
Vaste programme, quand il s'agit d'un blog! Mais c'est bien le cheminement du mien, à ce point étape.
De belles statistiques, mais sans arrêt des questionnements ; l'impression de prendre de la distance avec la blogosphère de mes débuts, et d'avoir bientôt à m'éloigner un peu ; mais la tentation de quand même développer cet espace, si j'arrive à gagner un peu en confiance.
Mon blog a déjà surmonté son petit "terrible two" ; alors je sais qu'il peut survivre aux crises, sans trop se mettre de pression.
3 ans d'activité... Je crois qu'à l'heure actuelle, pour un blog, c'est un peu déjà un exploit!
Ce petit bilan annuel est l'occasion de me pencher sur mes statistiques... et d'y trouver encore de jolis chiffres, moi qui préfère pourtant de loin les mots.
En 2019, j'ai publié ici 113 articles, enregistré plus de 370 000 pages vues, et accueilli plus de 205 000 visiteurs uniques, pour un total de plus de 270 000 visites (ça en fait, du monde, dans mon salon^^ - heureusement que vous êtes bien élevés!).
A mon échelle je trouve ça génial - ce blog comble mon appétit d'écriture et de partage, et m'offre de belles opportunités que je ne peux qu'apprécier.
Je suis d'autant plus heureuse de voir qu'à l'heure où l'on dit les blogs moribonds, mes audiences restent stables (et même un peu en hausse), et que même si vous êtes de moins en moins visibles, vous restez toujours là pour échanger avec moi, article après article.
Car ce qui a le plus changé depuis l'an dernier, c'est que désormais, la majeure partie de mes lecteurs arrivent par les moteurs de recherche.
Mon audience est donc plus régulière, que je publie ou non ; et c'est un bon signe que l'ami Google reconnaît la qualité de mon travail, ce qui est toujours encourageant.- Mais en revers de médaille, ça m'amène des lecteurs souvent plus discrets! (ne soyez pas timides! N'hésitez pas à laisser un petit commentaire après lecture - ça fait tellement plaisir de voir vivre ce qu'on écrit...)
Au delà du blog proprement dit, je suis aussi contente de voir toujours une vraie communauté engagée et qualifiée se consolider peu à peu sur mes réseaux sociaux - surtout sur Instagram, où vous êtes maintenant plus de 2200 à me suivre (et autour de 400 sur Facebook, 500 sur Pinterest, et 300 sur Twitter).
Merci mille fois à vous pour votre bienveillance et vos encouragements constants par ici, ainsi que pour toutes vos interactions complémentaires sur les réseaux, souvent plus directes et spontanées, mais tout aussi enrichissantes!
A 3 ans maintenant, malgré tout le temps que j'y consacre, mon blog n'est toujours pas un grand - et voit cette réalité en face.
Je ne me fais pas d'illusions. Non que j'aime moins écrire, ni même que je souffre d'ambitions déçues...
Mais avec le temps, ça influe sur ma façon de bloguer, et c'est normal. Ma routine autrefois bien huilée se grippe un peu maintenant.
Jusqu'à l'année dernière, j'avais suffisamment d'énergie pour anticiper mes articles, et réussir à avoir toujours 2-3 brouillons terminés, pour "voir venir" et organiser mes publications en amont.
Désormais, il est très rare que j'arrive à terminer un article avant la veille de le publier : je fonctionne vraiment à flux tendu. Pour vous ça ne change pas grand chose, car j'arrive à avoir toujours ou presque autant de contenu - mais c'est bien moins confortable pour moi.
L'envie est pourtant toujours là!
Même si je sais qu'à un moment, je devrais ralentir le rythme, car j'aurai moins de temps, j'ai toujours la motivation et le plaisir d'écrire.
J'arrive encore et toujours à trouver l'inspiration, et le temps - alors même que j'ai maintenant un bébé. (ou peut-être pour cette raison, d'ailleurs? Car cette grossesse et cette naissance m'offrent l'occasion d'aborder des thèmes que je n'avais que peu exploités...).
Mais souvent, même avec les idées et l'envie, au moment d'écrire, c'est la flemme qui prend le dessus. Et je crois qu'après 3 ans d'un rythme si régulier, ça n'a rien d'étonnant! Car même si ça me passionne, et que j'ai vraiment plaisir à écrire, ça représente un travail colossal... ça ne se fait pas tout seul, et pour être honnête, c'est parfois décourageant!
Malgré mon enthousiasme à bloguer, il serait donc exagéré de dire que la ferveur des débuts reste intacte.
Avant tout parce que la blogosphère a bien changé...
Autour de moi, je vois beaucoup des blogueuses qui ont accompagné mes débuts espacer leurs billets, laisser petit à petit leur espace à l'abandon, voire carrément capituler. La faute à la vie, la faute à l'envie... Je les comprends, évidemment - chacune a ses raisons!
Alors que leurs enfants grandissent, certaines osent moins parler de leurs vies ; d'autres retrouvent une certaine sérénité, et ressentent moins le besoin d'extérioriser. Sorties des crises, certaines finissent par avoir le sentiment d'avoir fait le tour, perdant l'inspiration ; d'autres enfin n'ont juste plus le temps ou l'envie, accaparées par d'autres projets.
Tout ça fait sens, bien sûr, et je ne peux les en blâmer! Mais le temps passant, je me sens de plus en plus comme une résistante, à la fois d'écrire si souvent et de continuer aussi à lire et commenter autour de moi.
Beaucoup de blogs s'éteignent, et peu se créent (à moins que ce soit juste parce qu'on ne les voit plus?) ; et tout se passe désormais à l'ombre des réseaux sociaux, qui retiennent toute la lumière.
Au fil des désertions, j'ai surtout le sentiment de perdre l'engouement qui existait à mes débuts.
L'émulation et le joli sentiment communautaire que j'aimais tant m'ont un temps semblé révolus.
La disparition d'Hellocoton cet été a enfoncé le clou - je ne crois toujours pas que les blogs soient morts, mais les rescapés se sont peu à peu retrouvés éclatés, seuls, moins visibles.
Et c'est forcément démotivant, cette impression que malgré tous nos efforts, on aura de plus en plus de mal à se faire entendre, qu'il y aura moins en moins d'échange et de soutien. De se dire que poster une simple image aura sans doute plus de succès que tout le travail de fond qu'on fournit pour écrire un article...
Pourtant je crois que la blogosphère subit juste un changement structurel - elle se recentre, et au passage, elle s'assainit sans doute aussi. Il est juste plus dur de ressentir aujourd'hui l'énergie qu'il y avait auparavant, mais elle est toujours là, resserrée autour d'un noyau d'irréductibles.
J'ai d'ailleurs eu le plaisir de voir que de nouvelles plateformes de blogging se créaient, comme le site des blogueuses (si ça vous tente, inscrivez-vous!), où je me suis empressée de m'inscrire! Ce regain de vie fait du bien, même s'il est encore difficile de savoir s'il durera.
Je crois que leur bon démarrage est déjà le signe que la volonté est toujours là, pour bon nombre d'entre nous.
Si je continue pour ma part à m'accrocher, c'est aussi parce qu'au fil de ces 3 ans, mon blog est devenu bien plus qu'un loisir.
Surtout depuis que je ne travaille plus - car même si (bien malheureusement^^!) ce blog ne me rapporte rien, il représente quand même une vraie activité, et une vitrine de ce que je sais faire. Il m'a permis de développer tout un panel de compétences, que je pourrai - et compte bien - exploiter dans ma future vie professionnelle.
Aujourd'hui, je me sens du coup au carrefour de quelque chose de plus grand. Dois-je rester tranquille, à ma petite échelle? Ou aller dans le sens de quelque chose de plus "pro"? Pourrais-je rentabiliser mon temps d'écriture, en y trouvant quelque part un complément de revenu?
J'en vois tellement, autour de moi, se laisser tenter par ce rêve... S'investir à fond dans leur blog pour en tirer une rémunération, se former en rédaction web, et même, pour les plus ambitieuses, réussir à écrire et publier un livre. Quelque part, je les admire et les envie. Devrais-je prendre le risque d'oser, moi aussi?
Je suis tiraillée entre mon envie de simplicité, et la tentation de passer à la vitesse au dessus, depuis que je n'ai plus d'emploi.
Devrais-je utiliser mon blog comme un levier pour explorer ces possibilités, en créant un statut freelance, en envisageant une formation réelle en rédaction, ou en investissant complètement mon temps à écrire, littéralement et littérairement?
Une fois mon congé maternité fini, dans quelques mois, il me faudra reprendre une "vraie" activité, lucrative cette fois.
Car si j'ai la tête dans les étoiles, j'ai aussi les pieds bien sur terre - et quelques soient mes désirs d'écriture, si j'y consacre jusqu'ici à fond perdu tout mon temps et mon énergie (sorti de mes enfants, s'entend!), je sais que ça ne pourra durer qu'un temps...
Je suis trop lucide pour ne pas voir la réalité en face.
Oui, ce blog est une potentielle ouverture - mais c'est bien loin d'être suffisant!
Mon succès relatif m'ouvre régulièrement les portes de petits partenariats et d'événements locaux, et je reçois dans ce cadre quelques produits ou entrées gratuites.
Mais ça ne me rémunère pas, et j'ignore plus des 3/4 des propositions qu'on me fait, qui ne me semblent pas intéressantes, ni pour vous, ni pour moi. Quant aux - plus rares - propositions d'articles ou de placement de liens rémunérés, ou de monétisation, je ne les ai pour l'instant jamais acceptées.
Si je le faisais, en introduisant ici une idée de rentabilité, il me serait sans doute moins facile d'être si sélective... Celles qui me lisent régulièrement savent pourtant, je crois, que dans tous les cas, même si j'empruntais ce chemin, je continuerai à veiller à la sincérité, à l'objectivité et à l'équilibre de mon contenu.
Mais dans ces conditions, même si j'arrivais à tirer quelques revenus de mon blog, ils ne pourraient être que limités.
Je pourrais donc aussi chercher à voir plus loin, à investir d'autres media, à écrire sur commande, pour d'autres peut-être.
Mais le plaisir d'écrire serait-il - et resterait-t-il - le même? Ne finirait-il pas noyé par le caractère forcé, les thèmes et formats imposés, le temps pressurisé? Les impératifs ne sont pas les mêmes - et au delà de l'écriture, serais-je capable de créer un réseau, de démarcher pour trouver assez de contrats, à partir de rien ou presque?
Écrire pour soi, et écrire pour d'autres, ce n'est pas la même chose, loin s'en faut. Au delà du rêve, je vois autour de moi les réalités du métier et ses difficultés - les aspects administratifs, commerciaux, organisationnels auxquels on ne pense pas en premier lieu, mais qui représentent finalement une grande part du boulot.
Nous sommes très nombreuses à aimer écrire, et à rêver d'être payées pour le faire... D'autant plus à l'heure actuelle, où l'auto-entreprenariat a la côte, notamment chez les mamans, par la flexibilité qu'il offre.
Et pour quelques unes qui tirent leur épingle du lot, et à qui ce système convient, beaucoup se retrouvent débordées, sous-payées, soumises à une concurrence féroce et avec une situation incertaine à long terme (on ne fera pas ici le débat des retraites, mais bon...).
Le joli rêve peut n'être finalement qu'un miroir aux alouettes - et j'aurais peur d'y perdre le plaisir d'écrire. Mais c'est peut-être une part d'incertitude et de sacrifice qu'il faut accepter.
C'est aussi le jeu de l'entreprenariat, et peut-être quand même un risque à prendre, quand on le peut.
Rien n'est inscrit dans le marbre, on a le droit de se planter, sans regretter d'avoir au moins essayé. Alors je me dis parfois que malgré mes doutes, je devrais peut-être au moins tenter, profiter d'en avoir l'opportunité, et d'être dans une situation où je peux me le permettre, pour voir ce que ça donne...
Ça fait partie de la réflexion que je poursuis pour ma reconversion professionnelle. L'arrivée de Comète a mis tout ça un peu en suspens - mais je vais continuer à mûrir ça, et voir ce que j'en fais, que ce soit ici, ailleurs, ou nul part, maintenant, plus tard ou jamais.
Dans tous les cas, je suis fière de ces 3 ans de bulles et de mots. Sous quelque forme que ce soit, mon blog s'intégrera à mon futur professionnel, parce qu'il m'a offert une ouverture considérable sur bien des sujets (rédaction, community management, création de contenus, organisation...)
Et en maman aimante, quel que soit le chemin qu'il prendra en grandissant, je continuerai à prendre soin de lui, de le dorloter, de l'aimer.
On en reparle l'an prochain? Parce que dans tous les cas d'ici là, je veillerai à respecter ce qu'il est, et surtout à ne pas l'abandonner.