Confinés en famille : pour le meilleur, ou pour le pire
J'avais 12 excellents articles tout prêts à être publiés... Mais me voilà contrainte à les déprogrammer pour vous parler de l'actualité brûlante du coronavirus. Quel dommage!
...Quoi? Ça c'est vu? Oui, bon, OK, en vrai je n'ai eu ni le temps ni l'envie d'écrire dernièrement, et j'avais donc un peu déserté les lieux, même si ça n'a aucun rapport. Mea culpa! Mais assumé, en vrai. On peut pas être toujours sur tous les fronts!
Mais comme vous me manquiez un peu, et que les interactions virtuelles ne sont pas encore contagieuses, je reviens quand même pour aborder le sujet incontournable du moment, le "connard-o-virus", comme dit Bouclette.
Parce qu'évidemment, on ne peut pas y échapper (...notez bien qu'à l'heure où j'écris ça, je parle encore au sens figuré! #gloups). A part à vivre dans une grotte (et encore! admettez que ce serait pas de bol par les temps qui courent^^), tout le monde ne parle plus que de ça.
Et c'est bien normal - la situation a tout de même pris un tour absolument historique...
...Pour la première fois, on va devoir supporter nos enfants 24h/24h jusqu'à nouvel ordre, sans aucun échappatoire possible!
Comment ça? C'est pas ça l'info principale???!! Oui, bon, ça va - rassurez-vous, j'ai bien conscience que ce n'est pas là le vrai problème, ne vous inquiétez pas - mais ce blog ayant plutôt une principale thématique "famille", je vais axer mon billet sur les conséquences familiales de cette situation inédite de confinement sanitaire.
Même si la communication autour du coronavirus a longtemps été trop légère, limitée et biaisée, nous laissant peu de chances de saisir à temps l'ampleur réelle de la crise, il est maintenant impossible de se voiler la face.
La situation est grave, et il est indispensable de rester maintenant chez nous - pas uniquement pour notre propre bien, mais surtout pour celui de la collectivité. D'abord les écoles fermées, et maintenant le confinement total... nous n'avons de toute façon plus le choix.
Nous voilà maintenant coincés entre quatre murs, en famille, avec nos enfants. Une situation aussi inespérée que terrifiante.
Mon premier réflexe est de me dire que c'est une vraie chance...
Enfin une occasion unique de se retrouver, et de profiter pleinement les uns des autres, sans limitation de temps. Et même pourquoi pas, au passage, de repenser nos échelles de valeurs, en profitant des circonstances pour se recentrer sur l'essentiel... Utopique, peut-être, mais j'ai envie de le prendre comme ça.
Pour autant, je conçois que ça puisse dans le même temps être particulièrement anxiogène pour certain(e)s. Gérer ses enfants en continu, c'est un sacré défi, quand on en a pas l'habitude (quand on en a l'habitude aussi, en fait - mais au moins on est mieux rodés). Alors en avoir peur me semble aussi tout à fait légitime, surtout quand son quotidien est complètement chamboulé et qu'on est inquiets pour l'avenir.
Ce n'est pas parce qu'on est angoissé à l'idée de mal s'y prendre, ou même juste complètement flippé à la perspective de devoir supporter en permanence tant d'agitation, qu'on n'aime pas nos enfants. Loin de là! On a le droit de se plaindre et de flipper.
Car c'est une réalité : s'occuper d'enfants est difficile, et extrêmement prenant ; et ajouter cette charge à celle de son travail - autant que faire se peut - est une sacrée gageure.
Bien sûr pourtant qu'on va le faire, et du mieux qu'on le peut... Et je suis même sûre qu'on en tirera tous des souvenirs inoubliables.
Mais je crois qu'on ne doit pas, au passage, se juger les uns les autres, ni même trop se juger nous-mêmes : ce confinement obligatoire va forcément révéler une part de nous, bonne ou mauvaise, avec laquelle il nous faudra apprendre à composer.
Nul ne sait comment il s'en sortira au final : certains seront surpris de finalement réussir à gérer mieux qu'ils ne le croyaient, et d'autres s'arracheront peut-être les cheveux alors qu'ils croyaient s'en sortir haut la main en ayant tout préparé.
Dans tous les cas, on sait d'avance que ce temps inattendu en famille fonctionnera au détriment d'un temps pour soi pourtant essentiel, et sans sorties "soupapes" pour faire baisser la pression de temps en temps. Alors ça va être dur...
Il va nous falloir prendre sur nous, encore plus que d'habitude, se serrer les coudes, aussi, et accepter une fois pour toutes de ne pas être parfaites.
Éducation quotidienne, instruction scolaire, cuisine, entretien domestique, télétravail...
On ne pourra pas être sur tous les fronts. Et de toute manière, en vrai, personne ne nous le demande!
Ce n'est pas parce qu'on s'occupe de faire l'école à nos enfants, qu'on doit se transformer pour autant en vraie maîtresse. C'est un vrai métier, qui ne s'improvise pas. Tant pis si on a pas un planning ultra-détaillé et 500 supports pédagogiques sous le coude, en plus des quelques conseils des enseignants - nos enfants ne deviendront pas idiots ni irrattrapables pour autant!
Ce n'est pas non plus parce qu'on est à la maison qu'on doit être une vraie fée du logis chaque jour qui passe... Si d'habitude on a pas le temps de préparer ses goûters maison, de faire lessives et poussière chaque jour, pas la peine de s'imposer un rythme intenable sous prétexte qu'on est chez soi aux heures où d'habitude on y est pas.
Enfin, personne ne pourra non plus nous reprocher de ne pas être à 100% de notre productivité, quand on doit réussir à se concentrer professionnellement sur fond de dessin animés, entre 12 "maman, je m'ennuiiiiiie!!!", et 17 " j'ai finiiiii!!!" par l'heure. Tant pis - ce sera pareil pour tout le monde de toute façon, alors on ne pourra pas nous en tenir rigueur... On se rattrapera à un autre moment (...ou pas).
Dans tous les cas, qu'on le veuille ou non, ce confinement va durer. Autant en saisir le meilleur, en apprenant à lâcher du lest si on veut tenir la distance!
Opportunité ou fardeau, on est tou(te)s dans le même bateau, à se demander comment ça va se passer, et si on va y arriver sans perdre raison et équilibre au passage.
L'avenir nous le dira - mais je suis de nature optimiste, et sans nier qu'il y aura des jours épuisants et difficiles, pour nous comme pour nos enfants, j'ai confiance ; et j'espère aussi que cette expérience nous amènera à repenser notre système de vie et à remettre les choses en perspective.
A titre personnel, en voyant la ruée vers les magasins, je réalise par exemple combien nos efforts écologiques vont dans le bon sens, puisqu'ils nous permettent de nous concentrer sur les matières premières et de produire nous-même une partie de ce dont on a besoin (yaourts, pain, gouters...), sans se jeter sur l'industriel. C'est encourageant!
Et d'un autre côté, plus généralement, vivre une situation comme celle-ci nous rappelle à quel point les valeurs de solidarité et d'altruisme sont essentielles à une société qui fonctionne. J'ai bon espoir que ce soit une leçon dont nous saurons nous rappeler, après, quand la crise sera passée, et qu'il y aura un avant, et un après.
Reste maintenant à voir comment tout ça va se passer. Il nous faudra attendre quelques jours pour commencer à nous en rendre compte, trouver nos marques, et modifier nos petites routines.
Certains seront organisés, d'autres plus spontanés ; certains seront vraiment stressés, d'autres au contraire apaisés ; certains géreront les doigts dans le nez, d'autres vont en ch**r. On verra bien où on se place, mais il y a une chose que je sais : gardons courage - on va y arriver! Et d'ici là, évitez les contacts et prenez soin de vous.
Maintenant, en bonne blogueuse-donneuse-de-leçons (^^), je peux vous dire un peu comment ça va se passer chez moi... Mais ça attendra ma prochaine leçon ;o)