Les disputes entre fratries : inévitables, mais nécessaires?
Avec les vacances qui débutent, je suis sûre que le sujet du jour va parler à bien des mamans! Les disputes entre frères et sœurs... vous connaissez, non?
J'ai de la chance pour ma part, mes filles s'entendent vraiment bien et sont la plupart du temps sur la même longueur d'ondes, que ce soit pour les jeux comme dans leur comportement en général.
Pour autant, ça n'empêche pas les périodes de frictions ou même de tensions, qui sont je crois absolument inévitables entre frères et sœurs!
Jalousie, compétition, ou juste un besoin d'affirmer sa place au sein de la fratrie, les enfants en passent forcément par là... plus ou moins fort, et plus ou moins fréquemment, en fonction de la compatibilité de leurs caractères.
Par ici, c'est toujours pareil, et à chaque fois le même déclencheur...
Dès que les filles commencent à être trop fatiguées, ça pète^^!
Autant dire qu'en cette période de fin d'année scolaire, et avec le changement de rythme du début des vacances, on est en plein dedans. Depuis quelques semaines, les filles se chicanent sans arrêt, pour des broutilles...
Rien de bien grave, mais c'est juste usant! Surtout que de notre point de vue d'adulte, leurs petites batailles insignifiantes nous semblent tellement dérisoires et difficiles à comprendre.
Heureusement pour nous, ici ça ne prend jamais de trop grandes proportions...
La plupart du temps, elles arrivent d'elles mêmes à gérer leurs conflits sans qu'on ait trop à intervenir, ni qu'elles en souffrent vraiment.
Mais plus elles grandissent, plus on passe de simples chouineries à de véritables disputes, de plus en plus verbalisées.
Les arguments restent encore assez légers, mais nos filles arrivent maintenant à expliquer l'une à l'autre ce qui les chagrine... Bon - et aussi, souvent, à formuler les menaces qui vont avec^^! (en général, un très réaliste "si c'est comme ça je suis plus ta sœur!" ou un classique "ben je jouerai plus jamais de la vie avec toi, d'abord").
Même si j'essaie de m'en mêler le moins possible, je crois que la meilleure manière d'atténuer - à défaut d'éviter - les conflits, c'est encore d'arriver à les anticiper, pour désamorcer les situations explosives avant qu'elles ne prennent trop d'ampleur.
Pas toujours si facile pourtant d'y arriver, ni de savoir comment agir...
Je ne sais pas ce qu'il en est chez vous, mais ici, je constate que ce sont quand même souvent les mêmes situations qui finissent par partir en vrille.
★ Un sens aigu de la propriété
Quand on est petit et qu'on a pas grand chose "à soi", le moindre objet peut devenir un véritable trésor. Alors que mes filles jouent indifféremment aux jeux de l'une ou de l'autre, elles savent parfaitement à qui chaque objet a été offert, même si nous l'avons nous oublié depuis longtemps!
Dès qu'elles commencent à s'échauffer, elles savent très bien s'en rappeler et réclamer à corps et à cri leur propriété! "C'est àààà moi!", "Rend-moi mon truc!", "Mais, elle me l'avait donné!"...
L'objet en question avait beau prendre la poussière, à partir du moment où l'autre lui manifeste un quelconque intérêt, il devient comme par hasard une merveille dont on a tout à coup besoin, là, tout de suite.
Typique! Rien de bien méchant toutefois... Nous avons tous fini par saisir les limites du sens de la propriété et l'intérêt du partage : nos enfants y parviendront aussi, ils sont juste en train de l'apprendre par l'exemple!
★ L'éternelle compétition...
Ça peut prendre à peu près toutes les formes, l'essentiel étant bien sûr d'être le premier!
Demandez juste aux enfants de passer aux toilettes avant de partir... Personne n'avait eu l'idée d'y aller, mais d'un coup, ça presse pour tout le monde. Et rebelote pour s'installer dans le siège auto, ça se bouscule à la portière! Si par malheur il ne reste en plus qu'un seul yaourt aux fraises au frigo - celui que personne ne mange d'habitude - c'est la guerre.
La plupart du temps, ce n'est qu'un jeu de domination pour tenter d'affirmer sa personnalité et sa place dans la famille. C'est une dynamique naturelle, permettant d'assoir son rôle dans un groupe.
Ces petites luttes de pouvoir sont finalement un apprentissage assez constructif, car il leur permet de faire leurs armes pour leurs futurs liens sociaux, dans lesquels ces mêmes ressorts existeront à un niveau différent.
★ ...voire la jalousie
Malheureusement, dans certains cas, cette rivalité anecdotique prend une tournure plus profonde, dégénérant en véritable jalousie, parfois malsaine...
L'un scrute tout ce que fait l'autre, et tout ce qu'on lui dit ; il compare la moindre différence, se dénigrant lui-même au passage... Attention alors à ne pas alimenter encore plus ce jeu par des paroles malheureuses ou une comparaison systématique.
Si l'on sent le conflit s'enliser, mieux vaut y prêter une oreille attentive, pour éviter que la situation ne s'installe et que ce sentiment n'affecte durablement et profondément la relation entre les enfants.
Chacun doit comprendre qu'il a sa propre place, pour ce qu'il est - mieux vaut donc insister sur l'équité entre les enfants plutôt que sûr une égalité réelle, plus difficile à entretenir dans les faits.
★ La recherche d'attention
On se demande parfois bien ce qui peut pousser nos enfants à chouiner autant pour si peu... Mais justement, il n'y a parfois pas vraiment de raison! Enfin, si, mais la raison est en réalité plus profonde : une simple provocation, pour attirer notre attention.
C'est parfois le signal pour prendre le temps de jouer avec eux si on le peut, et leur proposer des activités qui sauront les divertir. Une fois lancés sur une nouvelle idée, même si on ne leur a accordé qu'un petit moment, bizarrement, les conflits sont vite oubliés!
En creusant, on peut aussi se rendre compte d'un problème sous-jacent, qu'ils ont besoin d'extérioriser, sans forcément savoir comment s'y prendre... Ceux qui leur sont les plus proches - en l'occurrence les frères/sœurs - deviennent un catalyseur, et les frictions montent en puissance.
Il faut bien reconnaître qu'on fonctionne souvent pareil nous-mêmes... Quand la pression s'accumule, ça monte, ça monte, et un jour pour une broutille, clac! Ça pète un bon coup, on en parle et ça va mieux.
A nous alors de rester vigilants pour essayer de repérer alors ce genre d'appels au "secours", et de leur proposer des moyens de s'exprimer avant que ça ne parte au clash!
★ La bataille pour papa
Bon, là je ne suis pas sûre que ce soit universel... Mais chez nous, gang de filles oblige, Papa est le roi! A peine arrivé, il est assailli, les filles se battent pour lui raconter en vrac leur journée, lui offrir une fleur ou un caillou précieux, lui montrer fièrement leurs dessins...
Tout est bon pour avoir l'honneur d'être la première à ses côtés. Ainsi lorsque arrive le soir, c'est souvent la bagarre pour être à côté de lui à table, ou s'assoir sur ses genoux pour l'histoire du soir!
Maman a beau avoir été sur le pont toute la journée, avoir fait preuve d'une patience extraordinaire, préparé plein d'activités sympa, rangé, consolé, câliné... dès que papa passe la porte, on l'oublie aussi sec! L'injustice quotidienne^^...
Là je ne sais pas comment lutter... j'avoue que je m'y suis faite! Et puis, si c'est de papa qu'il s'agit... il n'a qu'à résoudre le problème tout seul, na ;o)!
Quelles qu'en soient les raisons, et même si elles sont souvent irritantes au possible pour nous, les disputes de nos enfants sont un mal nécessaire...
On aimerait tellement les voir s'entendre toujours à merveille... mais c'est impossible! Toute relation interpersonnelle s'équilibre aussi par ses désaccords et ses réajustements, et les relations entre frères et sœurs n'y échappent pas.
Au fond, leurs disputes sont assez saines, car elles les aident à dépasser leurs différences et à trouver un compromis par l'échange (ou par les coups - mais là normalement on intervient avant^^!).
Inutile et même contre-productif de se placer en arbitre... Mieux vaut les laisser trouver d'eux-mêmes une solution à leurs conflits.
Sachons leur faire confiance - ils finissent par y arriver tôt ou tard. Enfin - jusqu'à la prochaine fois en tout cas ;o)!