9 ans, comme par magie

Publié le par Picou

Tu retournes le temps, ma belle magicienne... Un an de plus encore, l'air de rien, d'un clin d’œil - et voilà tes 9 ans arrivés maintenant.

Chaque année je ne vois rien venir - cette fois, même, je crois, c'est encore pire. Sans doute parce que pour la première fois, je ne t'ai pas sentie drastiquement changer cette année.

Tu t'es assagie, c'est un fait : tes énervants défauts, tes brillantes qualités, sont les mêmes aujourd'hui que ceux qu'on te connaît, depuis que tu es née. Ceux que tu cultives avec obstination, qui tour à tour nous ont irrités, ou bien émerveillés. Les bons comme les mauvais, c'est un tout : tout ça c'est toi, un caractère entier.

C'est la routine, désormais, depuis tes tempêtes passées... Tes râleries ne se font plus tellement remarquer, et on s'est habitués à ce charme magnétique qui t'a toujours accompagnée. Finies, les embardées ; ton moteur semble maintenant doucement ronronner.

Tu aimerais pourtant bien qu'on soit plus bousculés...

Tu cherches encore souvent à te faire plaindre ou cajoler - comme si le monde devait s'arrêter de tourner, juste parce que tu n'as pas eu ce que tu voulais. 

Tu n'es jamais responsable de rien, si on t'écoute ; tu cherches tellement qu'à force, tu finis par trouver ; tu tournes le dos aux moindres efforts et difficultés ; et te remettre en question t'es encore complètement étranger.

Mais ça ne dure jamais, quand tu finis par comprendre que c'est contre toi que ça va se retourner. Ça s'arrangera, je le sais, avec la maturité - tu ne fais que profiter à fond de l'insouciance que l'enfance a encore à te donner.

C'est là ta façon d'être, légère et obstinée... Mais nous restons là pour veiller à ce que tu saches que ça ne pourra pas éternellement durer, et de temps en temps, te redonner un petit coup de collier.

Quand tu as un peu trop abusé, tu sais d'ailleurs très bien redresser la barre pour te faire pardonner : et ton petit air à la fois contrit et piteux, quand tu te fais sermonner, nous fait toujours un peu craquer!

Avec le temps, on te connaît - assez pour savoir que ça va se calmer... mais bien vite recommencer.

C'est ainsi que tu avances - en te faisant toujours un peu prier!

Telle une petite reine, les autres à tes pieds... Comme les belles "Rouge" et "Blanche", que tu admires à la télé : le feu et la glace, la force et la naïveté, 2 facettes d'une même personnalité ; et volontiers prête à distribuer tes sentences, clémentes ou plus cassantes, si tu penses qu'on l'a mérité.

Tu aimerais tant pouvoir mener ton monde à la baguette - magique, si possible, comme celle de ton petit héros préféré! Un sort par-ci, une formule par-là, et tout se réglerait d'un coup, comme par magie - et sous les honneurs, même, s'il vous plaît!

Ça ne marche pas comme ça, bien sûr... Mais il te reste du temps encore, pour le réaliser. Au moins, tu auras essayé -  on ne sait jamais! Parfois ça passe... alors tu aurais tort de te priver^^

Mais ta magie a toi, c'est de tout retourner. Tu n'as pas ton pareil, pour essayer de faire tourner le monde à ton idée ; et la persévérance que tu n'as pas encore pour l'effort, tu l'as, pour l'ingéniosité et la créativité.

Là où ta sœur aînée est disciplinée, précise et appliquée, toi tu es plus oisive, brouillonne et désordonnée ; mais tu n'as rien à lui envier pour les idées, que tu vas souvent chercher avec plus d'originalité.

Tu as pour ça une assurance que beaucoup pourraient t'envier : tu sais sortir des sentiers battus et faire un pas de côté, pour voir les choses sous un angle inédit, parfois loufoque, mais souvent inspiré. Elle est là, la petite étincelle de magie que tu sais toujours créer.

Ton enthousiasme est toujours lumineux et enjoué : à chaque fois tu nous embarques, tant tu es exaltée.

Tu es un esprit libre et passionné : quand tu aimes, c'est à fond, pour longtemps, sans te poser de questions.

Ultra loyale en amitié, hyper-concentrée dans tes lectures, débrouillarde et imaginative dans les jeux et les aventures, intarissable quand tu parles de ce qui te plaît... Il faut même parfois te poser des limites, pour que tu saches te raisonner - comme avec les écrans, auxquels tu resterais volontiers scotchée, si on ne prenait pas garde à te surveiller.

Tu vis les choses pleinement, tu te laisses absorber complètement ; quitte à occulter parfois certaines réalités. Et je ne sais pas si c'est autant une charge qu'une qualité... L'avenir seul saura nous dire ce qu'il en est. Mais dans la dure année que nous venons de traverser, c'était une bénédiction qui m'a bien soulagée.

Il sera temps, un jour, de regarder plus loin que le petit univers douillet que tu t'es créé, où tu éludes les difficultés, et où tu te laisses porter... Cela passera sans doute par des désillusions et quelques bonnes leçons ; mais tu n'es pas encore prête à t'en échapper pour t'aventurer vers d'autres contrées moins ouatées.

Prends ton temps, encore un petit peu - je te le laisserai. Je sais bien que chez toi, c'est toujours la joie qui gagne le combat : tes petits bonds si gais, vers ta prochaine hâte, tes yeux ronds qui pétillent, jusqu'à ta prochaine farce ; ton petit nez retroussé, tes câlins doux, jusqu'aux prochains bisous toujours réclamés...

Toutes ces joyeuses étincelles, au bout de ta baguette, finissent toujours par tout illuminer. Continue à profiter de ton monde enchanté... Ta magie n'a pas fini de nous ensorceler.

Publié dans Mots d'amour

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