L'écart d'âge idéal entre deux enfants? Le temps qu'il faut!
Quel est l'écart d'âge idéal entre deux enfants? Autant commencer directement par là : ce fameux écart idéal, il n'existe pas.
Déjà, évidemment, parce qu'il ne faut jamais oublier qu'on ne fait pas toujours tout comme on veut... la nature ayant toujours le dernier mot.
Ce n'est pas parce qu'on a une idée précise du parfait timing en tête, que ça se passera comme on veut! Ça ne marchera pas forcément tout de suite, ou parfois même pas du tout. Autant s'habituer à l'idée qu'on ne pourra pas forcément tout contrôler!
Pour notre première fille, mon mari et moi nous sommes lancés, comme beaucoup d'autres, après notre mariage.
L'envie d'un enfant était là depuis longtemps, et ce sont pas des convictions, mais des aspects "pratiques" qui nous ont décidé à nous lancer à ce moment là.
Après notre mariage, pour ne pas être embêtée le jour J et pouvoir être canon dans ma robe et picoler un peu ; et même après notre voyage de noces, pour ne pas risquer de me retrouver nauséeuse, à des milliers de km, sans pouvoir en profiter pleinement.
Et nous avons eu la chance de voir le fameux petit trait bleu seulement 2 cycles après mon arrêt de contraception, exhaussant nos souhaits - mais nous n'en savions rien alors, et ça aurait pu prendre bien plus de temps...
Ou même ne pas marcher, d'autant plus qu'après 30 ans, ce qui était mon cas, la fertilité peut commencer à baisser chez certaines femmes.
Et puis, au delà de la nature, il y a aussi les aléas de la vie, qui ont leur rôle à jouer sur l'arrivée d'un enfant.
Par exemple, pour notre petite 2ème, nous avions tout bien calculé, en voulant faire en sorte que notre grande commence à aller à l'école, à peu près lorsque notre 2ème viendrait au monde. J'avais même fait un rétro-calcul pour deviner à peu près la date de conception idéale (oui, je sais je suis TRÈS organisée!).
Mais voilà, entre temps, alors que bébé 2 n'était encore qu'un lointain projet, j'ai manqué de subir un licenciement. Une période difficile, où j'ai cru pendant 2 mois de négociations que j'allais me retrouver au chômage, avant que je ne soit finalement amenée à juste changer de poste.
Comme vous vous en doutez, pendant ces 2 mois de flottement où je me croyais bientôt à la maison, ma motivation professionnelle n'était pas au beau fixe...
Alors nous avons décidé de lancer ce fameux petit deuxième en avance (quitte à être au chômage, autant faire le bébé à cette période!). (et le bonus - je vous laisse imaginer le plaisir que j'ai finalement eu à dire à ma boîte, qui m'a fait ce sale coup, que j'allais finalement leur imposer un congé mat!)
Le nouveau petit trait bleu (rose, en fait!) s'est alors fait attendre quelques mois de plus que la première fois.
Juste assez pour commencer à nous poser plus de questions et nous rappeler qu'on ne peut pas tout contrôler...
Au final, ma Bouclette est née en janvier - soit bien entendu pile sur le mois que je souhaitais pourtant éviter pour une naissance!^^ (pour éviter autant que possible de basculer sur une nouvelle année fiscale/scolaire, ce qui a un gros impact budgétaire...)(oui, TRÈS organisée, je vous dis ;o)!)
Comme ça a été le cas pour nous, l'environnement peut impacter grandement le moment de se lancer : des difficultés financières, une situation familiale compliquée, des soucis logistiques, une période professionnellement chargée...
Il y a tellement d'éléments indépendants de notre volonté qui peuvent influencer à la fois nos envies d'enfant, et nos possibilités de nous lancer pour de bon!
Au delà de ça, il y a aussi une certaine pression sociale qui entre en jeu, qu'on le veuille ou non.
Parce qu'il est plutôt mieux vu de "prendre le temps", d'attendre avant de faire un nouvel enfant, pour ne pas passer pour la poule pondeuse irresponsable qui va s'arracher les cheveux avec deux enfants trop rapprochés qu'elle ne saura -forcément, n'est ce pas - pas gérer.
Ou au contraire, parce qu'il est aussi plutôt mal vu de trop attendre entre 2 enfants, de vouloir se laisser le temps, de ne pas vivre qu'au travers de ses enfants. Les fameux "Alors, c'est pour quand le prochain?" se font alors de plus en plus pressants, même parfois vraiment intrusifs.
Trop tôt, ça ne va pas ; trop tard, ça ne va pas non plus... Finalement mine de rien, la norme sociale nous dicte un écart assez précis pour avoir un nouvel enfant!
L'écart "idéal" entre deux enfants, l'opinion publique l'envisage en général de 2-3 ans environ.
Histoire que le premier soit déjà un peu grand, un peu autonome, lorsque le deuxième arrivera.
J'avoue qu'en ce qui me concerne, ces 2-3 ans de différence, c'est en effet le temps idéal. J'ai tellement aimé mes grossesses, que si je m'écoutais, je referais un bébé tout de suite!
Mais après...il y a la vraie vie, derrière... Les premiers mois de bébé, je trouve ça super, même avec la fatigue - on est dans son petit cocon de douceur, bébé dépend tellement de nous, c'est grisant et on ne se rend pas encore compte de l'après...
Avant d'avoir des enfants, je croyais que les 1ers mois d'un enfant étaient les plus éprouvants.
Je sais maintenant que ce n'est pas vraiment le cas...
Très vite bébé va marcher, se développer à vitesse grand V, il faudra vite le surveiller comme de l'huile sur le feu et devoir composer avec ses sautes d'humeur... l'accompagner au propre comme au figuré, à chaque moment de sa vie.
Pour ma part en tout cas, c'est surtout ce temps là, entre 10 mois et 2 ans, que j'ai finalement trouvé épuisant - et m'occuper alors de 2 bébés à la fois ne m'aurait pas épanouie autant, je me serai probablement sentie trop débordée.
Alors l'écart entre mes deux filles - 2 ans 1/2 - je l'ai parfaitement vécu, tant lors de ma grossesse, qu'à la naissance de ma 2ème, ou même maintenant.
Parce que j'ai eu l'impression de bien profiter de ma grande, toute seule, avant d'ajouter une autre personne à notre famille.
Parce que Chouquette a commencé à devenir plus autonome à la fin de ma deuxième grossesse, me soulageant à la fois physiquement, et moralement, en me rassurant sur sa capacité à accepter et intégrer sa petite sœur.
De manière plus prosaïque, cet écart avait aussi un autre intérêt - à quelques mois près (comme Bouclette est arrivée quelques mois plus tôt que nous l'avions planifié), nous pensions pouvoir enchaîner nounou et école de manière à ne pas doubler les frais de garde (oui, ce genre de "détails" n'est pas glamour, mais pourtant ça a tellement son importance sur le budget d'une famille!).
Aujourd'hui, j'adore leur écart d'âge et son impact sur nos vies.
Car je les vois très complices, qu'elles commencent à jouer vraiment ensemble et à s'entraider. C'est à la fois un bonheur d'assister à leur belle entente, et un soulagement, car ça me permet aussi d'avoir plus de temps à moi sans avoir un pot de colle dans les pattes (pourquoi vous croyiez que je ne blogue que depuis qu'elles ne sont plus bébé??! Parce que j'ai enfin un peu de temps pour moi!).
Et puis d'autre part, cet écart me permet d'avoir en même temps, une fille déjà un peu grande, et l'autre encore un peu bébé. De quoi varier en quelques sortes les plaisirs!
Pour autant, ce qui me paraît bien et naturel, ne conviendra pas à d'autres... Il n'y a pas de règles universelles en la matière.
Certaines préfèrent avoir des enfants rapprochés pour "en finir une fois pour toute", enchaîner pour ne pas "sortir des couches". Tout condenser en une période hyper intense, pour arriver plus vite au calme qui suivra. Ou espèrent aussi créer une relation plus fusionnelle entre leurs enfants.
D'autres au contraire veulent profiter pleinement de leur premier, se sentir femme de nouveau, s'épanouir professionnellement, refaire quelques voyages ou autres, avant de vivre de nouveau une grossesse. Ou attendre que le premier soit plus mature pour agrandir la famille.
(EDIT - c'est d'ailleurs ce qui m'a amenée, quelques années après cet article, a avoir envie du petit 3ème, qui aura 5 et 7 ans de différence avec ses sœurs - un grand écart, mais que je trouve aussi, d'une autre manière, vraiment idéal!).
D'autres finalement seront comblées avec un seul enfant, et n'auront jamais envie de ce fameux petit dernier.
Chacun voit midi à sa porte! La seule chose qui me semble vraiment essentielle, c'est que ça reste personnel.
Décider de faire un enfant, que ce soit pour le premier ou pour ceux qui suivent, c'est une sacrée responsabilité, et je pense que l'on ne doit s'y lancer lorsque l'on s'y sent vraiment prêt, quelque soit le moment (avec son conjoint, si on peut, évidemment, mais même en maman solo, je pense).
Pas pour faire comme font les copines, pas pour faire comme la famille le souhaiterait, ou comme a société le suggère. Cela doit partir de soi, de ce fameux instinct maternel que nous avons sans doute en nous, et d'une envie de couple.
Quel que soit l'écart d'âge que l'on souhaite mettre idéalement entre ses enfants, il faut se sentir prête à l'assumer, avec les changements de vie et les éventuelles remarques que cela pourra entraîner.
Au final, il ne faut pas oublier que notre vie, c'est nous qui la vivons, pas les autres. Alors le temps qu'il faut entre deux enfants, c'est avant tout le nôtre - juste le temps qu'il faut.