Mes conseils pour bien gérer son accouchement

Plus l'accouchement approche, et plus l'inquiétude monte... Mais rassurez-vous! Si ce moment reste toujours imprévisible, bien vous y préparer vous aidera à mieux gérer le jour J.

L'accouchement relève d'une telle part d'inconnue, que forcément, ça effraie! C'est un moment unique dans nos vies de femmes, autant porté aux nues que décrié.

Le déroulement précis, la douleur, la force des sentiments ressentis... Tant qu'on ne l'a pas vécu (et même après en fait!), tout ça reste une zone d'ombre, qu'on a bien du mal à concevoir réellement.

Comment le pourrait-on pleinement, d'ailleurs? Tout cela varie tellement d'une femme à l'autre, et même pour une même femme, d'un enfant à l'autre... Et c'est surtout cette inévitable incertitude qui cristallise nos peurs : comment vais-je le vivre? Est ce que tout va bien se passer? Ou devrais-je faire face à des complications?...

On a toutes entendu tellement de récits, de femmes aussi exaltées que traumatisées, qu'on ne sait plus que croire!

Est-ce aussi magique que certaines veulent nous en convaincre, ou aussi horrible que d'autres nous le laissent craindre? Pour la plupart d'entre nous, ce sera en fait quelque part entre les deux.

Mais on ne sait jamais ce qui nous attend, et dans tous les cas, on ne pourra rien y changer - sauf notre manière de d'appréhender. Et même si ça ne semble pas grand chose, en fait le jour J, ça fait une différence énorme.

Être prête à affronter aussi sereinement que possible ce qui nous attend à la maternité, c'est déjà se mettre dans les meilleures dispositions pour bien vivre cet inoubliable moment, quelque soit la manière dont ça devra se passer.

On ne pourra de toute façon jamais parer à toutes les éventualités...

Mais s'être renseignée en amont, avoir anticipé ce que l'on peut, et accepter de lâcher prise le moment venu sont autant de clés pour gérer au mieux son accouchement.

★ Informez-vous... mais pas trop!

Le meilleur moyen d'agir sur notre peur viscérale de l'inconnu, et de la calmer, est d'essayer de la combler en se renseignant, en comprenant comment les choses vont se passer, et ce qu'il peut potentiellement arriver.

Discuter avec une sage-femme, écouter l'expérience d'autres mamans, faire des recherches sur internet, lire des livres sur la grossesse, faire une préparation à l'accouchement... A chacune son ou ses moyens de s'informer, avec plus ou moins de proximité et de détails ; mais ce cheminement vers la "vérité" et la réalité de l'accouchement est indispensable pour nous préparer petit à petit, psychologiquement.

En sachant mieux à quoi nous attendre, on atténue ses craintes et on gagne en maîtrise sur le sujet - de quoi se sentir plus forte et mieux armée quand on aura besoin de puiser dans nos ressources intérieures!

Mais attention tout de même à l'overdose d'infos... C'est parfois contre-productif et peut amener à s'inquiéter démesurément pour rien. S'il est utile de connaître les grandes phases d'un accouchement, de savoir que tout n'est pas toujours idyllique, et qu'il existe des complications, pas la peine de passer des heures à trop entrer dans le détail... N'oubliez pas que la plupart des accouchements se passent sans encombre, et qu'il y aura normalement quelqu'un pour vous guider!

★ Anticipez le moment fatidique

A l'avance, au terme, après? Jour ou nuit? Signes précurseurs, ou déclenchement brutal? Une seule certitude : à un moment où à un autre, il faudra bien y aller!

Alors pour être plus tranquille et éviter de finir en panique le jour venu, autant s'organiser d'avance. Même si ça doit finalement se passer autrement, créer en amont les conditions "idéales" permettra sans doute d'agir plus rapidement, plus efficacement et surtout plus calmement le jour de son accouchement.

Suivre des cours de préparation à l'accouchement, repérer la route et visiter la maternité, choisir une personne de confiance, organiser la garde de ses aînés et leur expliquer comment ça va se passer, et bien sûr profiter des dernières semaines pour préparer ses papiers et sa valise de maternité - ce sont autant de choses sur lesquelles vous serez rassurée si tout est prêt le jour J.

Et pour les plus organisées, il y a aussi une foule de petits détails qu'il est aussi pratique d'anticiper et de vérifier avant d'être dans l'urgence : s'assurer que le conjoint(e) vérifie bien régulièrement son téléphone, noter quelque part le numéro d'une ambulance au cas où, préparer le texto d'annonce de la naissance, et les contacts à qui l'envoyer, préparer et congeler quelques petits plats pour le retour...

Autant de petites choses qu'on peut faire avant d'accoucher, dont on aura plus à s'encombrer quand on aura plus que ça à penser : de quoi pouvoir partir du tac au tac, sans se rajouter de pression. Sans en faire non plus une vraie injonction : si tout n'est pas prêt à temps, ce n'est pas grave non plus! ;o)

★ Essayez de jauger le bon timing

Tic, tac, tic tac... Alors ça y est? ...ou pas? Dans la grande majorité des cas, un accouchement dure longtemps... A partir du moment où vous commencerez à sentir et identifier les premières contractions efficaces, il y a de fortes chances pour que vous soyez partie pour des heures de travail avant que bébé ne soit enfin dans vos bras.

Difficile alors de savoir à quel moment partir pour la maternité! Partir trop tôt, c'est prendre le risque de se faire renvoyer à la maison, ou de trouver le temps long sur place ; et trop traîner, celui d'arriver en panique ou même peut-être trop tard...

L'arbitrage est pour le moins difficile, mais ne vous focalisez pas sur les conseils repris un peu partout (contractions toutes les 5mn, perte des eaux, etc) - les signes ne sont pas les mêmes pour toutes, et votre meilleur guide sera votre instinct. Vous connaissez votre corps et votre ressenti mieux que personne : sachez vous écouter!

Dans tous les cas, on a jamais de garantie, et à un moment il faut bien se lancer. Si vous constatez quelque chose d'anormal, ne prenez pas de risque ; sinon, jouez la prudence, et prévenez l'équipe, qui vous aiguillera selon la situation et la capacité du service.

★ Choisissez le bon matériel

Cette fois c'est la bonne, vous restez à la maternité? Une fois dans votre salle, vous pouvez commencer à vous installer. Pas la peine de trop vous étaler - même si ça va durer, votre passage dans la salle de travail restera transitoire, avant que vous ne rejoignez votre chambre, quand bébé sera arrivé.

Pour autant, il est utile d'avoir ses petites affaires à portée de main, ne serait-ce que pour rendre les lieux plus confortables et aider à passer le temps!

Un smartphone et son chargeur, pour s'occuper et garder contact avec vos proches ; un livre, si vous arrivez à vous concentrer ; une sélection de musique ou de séances de méditation/hypnose pour vous calmer ou vous booster ; une tenue confortable, un brumisateur, des chaussettes (oui oui, même en été... La péridurale par exemple, donne froid aux pieds!) ; un petit en-cas pour l'accompagnateur (chanceux^^!), et même, si vous y pensez, une ou deux surprises réservées spécialement pour ce moment là...

Histoire que ce ne soit pas qu'un moment d'impatience et de douleur, mais que vous puissiez en garder aussi quelques souvenirs sympa!

★ Gardez l'esprit ouvert

Une fois les choses sérieuses avancées, sachez envisager les choses de manière globale et distanciée. Bien sûr, gardez en tête ce que vous avez appris, par vos recherches et votre préparation éventuelle, mais ne le tenez pas comme parole d'évangile.

On vous a dit de pousser d'une manière précise? Sur le moment, vous ferez bien comme vous le pouvez! Vous ne vouliez pas d'une péridurale, mais vous ne supportez pas la douleur? Ne vous acharnez pas à tout prix. Le docteur qui vous a suivi lors de votre grossesse est indisponible? Son remplaçant sera peut être encore mieux, qui sait?...

Sachez prendre de la distance avec ce que vous aviez imaginé pour ce moment, et accepter les choses comme elles sont, plutôt que comme vous les auriez voulues. Ne vous focalisez pas sur votre vision peut-être trop idéalisée de votre accouchement, ou au contraire trop pessimiste : lâchez du lest, autant que possible bien sûr car ce n'est pas toujours si facile!

Mais gardez l'esprit ouvert, et préparez-vous psychologiquement au fait que tout peut arriver, et qu'on ne peut ni tout prévoir ni tout contrôler. Péridurale ou non, projet de naissance ou pas, position libre ou "standard", utilisation d'instruments, césarienne...

On ne peut jamais présumer de ses capacités réelles le moment venu, des risques précis que l'on va encourir, ni des éléments extérieurs qui influencent sur la situation. Sans parler de ce que bébé lui-même a décidé!

Mais une chose est sûre : quand on a bien conscience que tout ne se passera pas forcément comme on l'a prévu, on arrive mieux à s'adapter et à agir en conséquence si c'est nécessaire le jour J. Et on s'en remet aussi bien mieux après!

Quant à la douleur... Soyons honnêtes, on y coupe pas! Mais on la ressent toutes différemment, et là aussi, la manière qu'on a de l'envisager change beaucoup la donne. Concentrez-vous sur le fait qu'aussi forte qu'elle soit, elle n'est que temporaire, et surtout qu'elle sert à quelque chose. Ça aide beaucoup à mieux la supporter!

★ Sachez communiquer et vous faire entendre

Rester ouverte à l'imprévu ça ne veut pas non plus dire qu'on doit tout accepter sans réagir! Ça ne doit pas vous empêcher de rester actrice de ce qui vous arrive ; il s'agit de votre corps, votre bébé, votre vie - quoi qu'il arrive, vous avez le droit de tout savoir, et encore heureux!

Il ne faut donc jamais hésiter à mettre le pied dans la porte si vous ressentez un malaise, pour vous faire expliquer les choses, pour extérioriser vos peurs, faire entendre vos doutes. Sans vous sentir gênée, mais sans vous braquer ou agresser l'équipe non plus : osez vous imposer, avec aplomb et poliment, pour exprimer votre besoin et votre droit de rester informée et impliquée.

Ce qui se passera le jour J ne vous plaira peut être pas, ou pourra vous sembler étrange ou illogique : mais si on sait vous expliquer pourquoi, et vous rassurer avec bienveillance sur le fait qu'on ne vous oublie pas dans l'histoire, vous pourrez le comprendre et l'accepter si nécessaire.

Essayez toujours de positiver, et de faire confiance aux professionnels qui vous assistent - mais si le courant ne passe vraiment pas, ne vous "écrasez" pas par timidité ou parce qu'on vous prend de haut : votre appréhension et votre besoin de savoir ce qui se passe sont légitimes, et doivent toujours être entendus.

★ Associez votre conjoint(e)

Dans la plupart des cas, vous passerez cet inoubliable moment accompagné de votre conjoint(e) ou d'une personne de confiance dont la présence près de vous vous fera du bien.

C'est un rôle de confiance, très important à la fois pour vous et pour la personne que vous avez choisie : sachez donc l'impliquer, lui laisser une place, et profiter au maximum de ce que sa présence peut vous apporter.

Associez-le/la à votre travail! Pas forcément de la manière la plus évidente (perso, je n'aurais pas supporté une seconde que mon mari me dise "pousse-pousse-pousse" en faisant le petit chien^^!), mais de celle qui vous aidera vraiment. Et c'est uniquement vous qui saurez le mieux comment il/elle peut vous épauler!

En l'invitant à vous masser, par exemple, en discutant pour passer le temps, ou faire redescendre la pression, et en profitant de ses derniers moments de "l'avant" pour vous projeter ensemble, penser à ce que sera cet enfant que vous allez maintenant découvrir...

C'est une aide énorme pour réussir à vous détendre, vous apaiser, ou au contraire vous booster : et vous consoliderez ensemble les liens extrêmement forts qui vous unissent, en partageant à jamais ces moments d'exception.

Sachez aussi en faire votre relais auprès de l'équipe qui vous accompagne, pour poser des questions, attirer leur attention... Sans non plus lui imposer une pression trop écrasante, ou le/la mettre mal à l'aise - le mieux est que vous sachiez réellement fonctionner en équipe! Même si vous prendrez un malin plaisir à lui rappeler tout le reste de vos vies que c'est bien vous qui avez fait la plus grosse part du travail^^!

Le meilleur moyen de bien gérer votre accouchement reste avant tout d'en faire VOTRE moment, en en étant réellement actrice.

Qu'il se passe ou non comme vous l'auriez souhaité, au moins vous aurez fait du mieux que vous le pouviez!