Vacances j'oublie tout ♫!...(ou pas)
Ayé! Les premiers chanceux profitent déjà de leurs vacances estivales, et les autres attendent avec impatience ces quelques jours de paradis tant attendus...
Ah! Ce Saint Graal, les vacances d'été en famille...Toute l'année on les garde en ligne de mire, c'est la récompense ultime, la petite "carotte" qui nous permet de continuer d'avancer quand le rythme intense de la routine quotidienne commence à nous peser...
Une petite fenêtre ouverte sur un monde magique, où les soucis du quotidien s'envolent, où le soleil brille, où l'on se laisse enfin aller, les pieds dans l'eau ou sur un transat à l'ombre, un petit cocktail bien frais dans une main et un bon bouquin dans l'autre...
Oui mais...il faut bien qu'on s'avoue quelque chose, entre parents. Les vacances avec des enfants...ce n'est plus tout à fait des vacances!
On est bien d'accord, ça reste quand même un moment exceptionnel, où on réussit en général à se détendre un peu, à ralentir le rythme, à découvrir de nouveaux horizons, et à se créer de superbes souvenirs...
Mais pour le farniente, les grasses mat, la bronzette...on repassera! Parce que ce n'est plus vraiment de tout repos, les vacances, quand on les passe en famille...Avoir des enfants change complètement la donne!
Tout commence avant même de partir...
Déjà, avec des enfants, on anticipe - partir à l'improviste, c'est fini! Et partir quand on veut, pour profiter des prix bas et s'éloigner de la foule, ça devient aussi difficile dès que les enfants vont à l'école.
Ensuite, c'est plus compliqué de trouver un logement pas trop cher, assez spacieux (pour ne pas se taper dessus, l'idée c'est quand même de se relaxer!), avec une chambre séparée pour les enfants (si on ne veut pas se coucher avec les poules, ou les enfants, en l'occurence).
Bref, on dit adieu aux chambres d'hôtes ou aux hôtels de charme, et bonjour aux campings des flots bleus, aux "suites parentales" (quel nom ronflant...), ou aux locations familiales (ou pour les plus fortunés, aux clubs de vacances. Mais là c'est tricher.).
Puis il y a tellement de choses à préparer qu'on est claqués avant même le départ!
Acheter les fournitures "exceptionnelles", adaptées aux lieux où l'on se rend (oui, celles qui nous font courir aux quatre coins de la ville et finissent par coûter un rein pour ne jamais resservir)...
Dresser une liste de choses à voir/à faire sur place pour occuper les loulous (à moins que vous ne capituliez pour passer toutes vos vacances au bord de la piscine - ce qui est peut être plus pertinent d'ailleurs!)...
Laver, trier, préparer le linge pour les valises, réfléchir aux courses sur place (un grand moment en perspective, d'ailleurs, les courses) et penser à tous les à côté à ne pas oublier (draps, serviettes, nourriture et usuels...)...
Bref. HS. d'office.
Ensuite, il faut supporter le voyage...
Tout est prêt, les enfants, qui n'ont pas dormi la veille, sont surexcités et intenables depuis quelques heures ; on a tant bien que mal réussi à faire entrer l'équivalent d'un semi remorque dans le coffre pour occuper tout ce petit monde quelques jours (la valise parentale prenant 30cm à tout casser, tout le reste du coffre rangé façon tetris étant dédié aux enfants).
Après 120 "On arrive bientôt?", dès les 5mn suivant le départ de la maison, on attaque les réjouissances :
- arrêts pipi toutes les 20mn (qui deviennent pressants toujours pile au moment où il n'y a pas d'aire d'autoroute),
- doudou tombé par terre (qui retombe dès que tu as fini de le ramasser en attrapant un bon torticolis à force de te contorsionner),
- miettes de gâteaux partout et bouteille d'eau renversée (remarquez bien que si elle ne se renverse pas, elle finit en arrêts pipi, pas mieux),
- bagarres de fratries (ou gloussements et cris bien énervants coordonnés, au choix),
- et endormissement final juste quand on arrive.
Je passe l'enguelade parentale sous-jacente qui finit en général par éclater à l'arrivée. Et ça, c'est dans le meilleur des cas, en mettant de côté d'éventuels soucis mécaniques, les inévitables embouteillages, ou les potentielles crises vomito sur la route.
Quand on arrive, on a l'impression qu'on peut enfin en profiter complètement!
Et fort heureusement, ça finira quand même par être le cas (sinon, on ne partirait plus jamais!), mais ce ne sera pas non plus que de l'insouciance et du lâcher prise...
Déjà parce qu'un enfant heureux d'être en vacances, c'est aussi un enfant au dynamisme à toute épreuve, à surveiller de près en permanence! Tout angélique qu'il puisse être à la maison, on peut être sûrs qu'en vacances il deviendra tornade, trouvera LA bêtise à tenter, expérimentera des trucs, ou se fera bien entendu copain avec le gamin intorchable d'à côté, qui l'entraînera dans ses galères.
Bref, passer ses vacances avec ses enfants, c'est aussi passer son temps à leur courir après et les rappeler à l'ordre tout en essayant de leur laisser de l'autonomie. C'est trouver des idées pour les occuper tout le temps, si l'on veut éviter de passer ses journées aux jeux pour enfants, ou à les entendre répéter en boucle : "je m'ennuie/ c'est nul/ je veux aller à la piscine/ elle est où la télé?".
Et, un peu comme d'habitude remarquez, c'est aussi sacrifier son propre confort pour eux (par exemple en les couvrant immédiatement de toutes les serviettes à la sortie de la piscine, au mépris de son propre séchage personnel ; ou passer ses soirées dans un salon sans télé, et pas mains dans la mains sur la plage sous ce ciel étoilé qui n'attend pourtant que nous...).
Les vacances idéales de nos enfants sont en général incompatibles avec nos vacances idéales, à nous.
Là où toi tu n'aspires qu'au calme, au farniente, à la volupté, pour te reposer, prendre le temps de profiter, et reprendre des forces avant un nouveau round...
Tes enfants, eux, rêvent d'un programme survitaminé, exclusivement rempli de petits moments de plaisirs dont ils ne réalisent ni le prix, ni l'énergie passée à les mettre en oeuvre.
Ils veulent tout tenter (sauf les activités que toi, tu as prévu) ; courir partout (sauf pendant les visites - là ils n'avancent plus); se nourrir exclusivement de glace et de melon (mais pas dans ce charmant petit resto de fruits de mer et poissons fins que tu as repéré).
Ils veulent assister à tous les spectacles neuneus qui passent ("ce soir c'est cabaret-karaoké-bingo-quizz"...), se baigner non-stop en plein soleil (mais sans crème solaire, parce que quand même c'est chiant), et te faire acheter tous les souvenirs kitchs de bord de mer (c'est vrai qu'un crocodile gonflable de 3m de long, ça sera facile à utiliser une fois rentrés...). Ils seraient même ravis d'aller boire tous les apéros chez ce voisin relou-franchouillard que toi tu essayes justement d'éviter (#teamPatrickChirac).
Bon, je grossis le trait, évidemment, parce que les vacances en famille ont malgré tout un indéniable charme!
Même si l'on finit souvent par revenir encore plus crevés que quand on est partis, c'est quand même aussi de super souvenirs en famille, de drôles d'anecdotes à se raconter pour tout le reste de l'année...Et une ouverture sur des moments de vie qui changent du quotidien.
Et puis surtout, pour nous, parents, c'est une occasion unique de voir grandir ses enfants d'un coup, de les côtoyer dans des moments de joie, et de voir les étoiles briller dans leurs yeux rieurs, n'en revenant pas d'une telle concentration de plaisir.
Alors, si finalement nos vacances ne sont plus aussi reposantes qu'elles ont pu l'être avant nos enfants, elles n'en sont pas moins belles...Peut-être plus chargées, mais toujours pleines de ce plaisir intense qui nous rebooste pour le reste de l'année.
La preuve en est, on les attend toujours avec autant de fébrilité...D'ailleurs il me tarde vraiment de partir à mon tour, avec ma petite famille!