40, et puis...?
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Et ça y est... on y est. Le redouté cap des 40 ans... Je le regarde de loin, du coin de l’œil, depuis quelques années ; mais cette fois, c'est fait. Aujourd'hui, j'ai 40 ans - c'est une réalité.
En fait, je suis à l'aise avec ça. Je suis heureuse dans ma vie, j'ai presque tout ce dont j'ai toujours rêvé... Mais j'ai toujours du mal à le réaliser!
Hier encore, j'avais 20 ans... Je ne vous refait pas la chanson, mais c'est comme ça : mon esprit est allé moins vite que ma vie, et j'ai l'impression que le temps a filé dans mon dos et qu'il n'est pas possible que moi, j'ai déjà atteint un âge si avancé.
Cette course après le temps que je constatais l'an dernier, quelques soient mes efforts et mes vains artifices, je ne pourrai jamais la gagner. Le temps passe sans qu'on ne s'en rende compte, sans qu'on ne puisse lutter ; et bien qu'on ne sente pas passer les années, les chiffres ne mentent pas, eux, sur le papier.
C'est comme ça... et ça va aller. Je suis à l'aise avec l'idée.
40 ans. Une mi-vie, peut-être ; l'amorce d'une descente, sûrement ; le début de la fin, peut-être bien.
Regardons la réalité en face : j'écris ce texte un plaid sur les genoux, ma tisane à côté, après avoir fait un peu de broderie. On a déjà fait plus 'djeuns'!^^ (d'ailleurs cette expression suffit sans doute déjà à me catégoriser parmi les vieilles!)(#MamiePicouLoading)
Bon, je ne suis quand même pas encore une mamie... Mais ces 10 dernières années ont pris un rythme tellement fou que j'avoue avoir du mal à imaginer que les prochaines puisse avoir une telle intensité.
Bien sûr que si, pourtant! Désormais, les bases sont posées, les fondations consolidées...
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Mais il reste la suite à bâtir, les finitions à peaufiner. Et la vie d'autres que moi à construire à côté.
En 10 ans, j'ai acheté un appartement, je me suis mariée, j'ai eu un enfant, un deuxième, changé de boulot, perdu mon boulot, lancé un petit dernier, et retardé la suite face à une pandémie.
J'ai découvert des lieux magiques, goûté, ri et trinqué ; j'ai rencontré des personnes merveilleuses, choyé ceux que j'aime et senti leur amour autour de moi. J'ai gagné en confiance, surmonté quelques doutes, affirmé qui j'étais, assumé mes choix comme je l'entendais, et même osé créer.
Sur tout ça, je n'ai aucun regret.
Et même si je ne sais pas de quoi le reste sera fait, et que ça ne restera pas toujours aussi doré, j'ai la chance d'atteindre le cap fatidique en toute sérénité.
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J'ai 40 ans, ça y est ; et sans dire que ça me fait plaisir, je ne vais pas le renier.
Il y a le gras lourdement installé, les cheveux blancs qui gagnent du terrain, les rides qui s'installent au coin de mes yeux, les cernes qui se creusent sous mes verres de lunettes, mes veines qui gonflent et tous ces signes qui montrent que mon corps vieillit.
Mais il y a aussi tout ce qui prouve que mon coeur veille, lui : l'expérience, la confiance, mon regard à la fois plus vif et plus distant sur la vie et le monde autour de moi, l'acceptation de qui je suis, avec mes défauts, et mon détachement du jugement des autres, de mes complexes, des injonctions.
Non, tout n'est pas parfait, clairement ; mais je m'en accommode très bien, et je suis bien comme ça. A 40 ans, il est plus que temps de faire la paix avec ce que l'on est, ses qualités comme ses ratés, et de l'accepter... C'est un chemin que j'ai choisi d'emprunter il y a déjà bien longtemps, et ça m'a plutôt porté chance jusque là : alors je ne compte pas changer.
Pas de crise de la quarantaine, pas de démon de midi, ni même de déprime.
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Mais un petit serrement au coeur, quand même, il faut bien l'avouer...
Déjà, de vivre encore une fois cet anniversaire confinée, et de passer ce cap presque seule, de mon côté, sans grande fête ni tablée.
Cette année, chéri et moi fêtons à la fois nos 40 ans et nos 10 ans de mariage : l'occasion rêvée depuis longtemps pour "marquer le coup", et voir les choses en grand, en rassemblant autour de nous tous nos amis et proches...
Autant dire qu'on a remis à plus tard ce beau projet. C'est pareil pour tout le monde, bien sûr, et on se rattrapera, je sais ; mais j'espère que ça gardera encore la même saveur, après. Je ne cours pourtant pas après l'attention et les effusions ; mais une part de moi est frustrée de me sentir tout de même quelque peu éclipsée.
Et puis ce chiffre rond, même s'il ne me travaille pas plus que ça, me pousse quand même un peu à l'introspection. Et si je ne m'en sens nullement déprimée, ça me met face à face avec mon immobilité...
Cette pandémie m'a mise un peu en pause ; mais il faudra quand même, au sortir de tout ça, que je reprenne le fil de ce que je fais de moi.
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Moi, Marie, 40 ans, 3 enfants, mais pas juste maman. Que vais-je faire de ça?
Ce ne sont pas tant mes 40 ans qui me font peur, que le cap qu'ils représentent, et la suite qu'il faudra leur donner. Et plus le temps passe, plus le paysage se brouille : quel sens donner à mon avenir? Dans quelle direction aller?
Jusqu'ici, j'avais un plan en tête, un chemin tout tracé - un chéri, un beau foyer, des enfants, une vie de famille épanouie... Un schéma d'une banalité sans nom, certes, mais que voulez-vous, je suis comme ça : moi la routine, ça ne m'effraie pas. Je dirais même que la plupart du temps, j'aime ça.
Alors, maintenant que mes grandes espérances sont comblées : que se passe-t-il, après?
Voir grandir mes filles et les accompagner, bien sûr, ce sera toujours ma priorité. Trouver une nouvelle activité, ok - mais laquelle, exactement? Sous quelle forme? Et quelle place lui donner? Sans doute aussi déménager, voir plus grand, à un moment... Recommencer à voyager, et encore, toujours, imaginer de nouveaux projets.
Je n'ai pas de doute, ma vie continuera à être riche, à sa petite échelle ; mais j'ai désormais plus de mal à visualiser clairement les formes que ça va prendre. Et je ne peux m'empêcher de penser qu'à avoir été si chanceuse jusqu'ici, je risque désormais de faire face à plus de difficultés.
J'avance maintenant sur une pente douce ; je ne veux plus aller trop vite, ni me faire emporter : je n'ai plus la fougue de tout dévaler. Mais ça ne m'empêchera pas de toujours avancer.
Et je me sens capable de m'adapter... C'est peut être aussi ça, la maturité.
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