Rien Ă faire, mon enfant ne veut pas dormir...đđ
Les nuits pourries... Voilà un sujet dont je n'ai jamais vraiment parlé ici, et pourtant, croyez bien que j'ai donné!
Si je n'ai jamais abordé le sujet jusqu'à présent, c'est avant tout pour une raison toute simple : autant le dire d'entrée de jeu pour ceux qui auraient cliqué dans cette optique, je n'ai pas de solution miracle à apporter!
J'ai longtemps cru avoir l'immense chance d'être épargnée par le problème, puisque mon aînée, Chouquette, a fait ses nuits (20h-8h) à l'âge de 2 mois, et n'a jamais eu de problèmes de sommeil depuis (hors maladies et circonstances exceptionnelles).
C'était le bébé parfait, qu'on couche sans souci à 20h, et qui nous réveille comme une fleur en appelant avec le sourire le lendemain, sans avoir appelé entre temps.
Il lui arrivait même souvent, dans ses premiers mois, de faire la grasse matinée...Autant dire, le rêve de tout parent!
Nous n'étions que reconnaissance et fierté, car même sachant que cela venait avant tout d'elle, nous ne pouvions évidemment pas nous empêcher de penser que nous avions adopté le bon comportement pour favoriser ses nuits.
Une heure de coucher très régulière, une chambre calme (même si l'on continuait à vivre normalement dans le reste de l'appartement), un lit strictement dédié au sommeil, un doux rituel de coucher invariable, pas de biberons la nuit, et quand même une petite veilleuse et la porte entrouverte, pour les petites angoisses.
Une petite routine qui a évidemment sauvé nos soirées de parents! Et même si j'ai sans doute oublié quelques épisodes moins parfaits, globalement, c'était le rêve.
Alors, forcément, on a cru qu'on avait tout bon...
Qu'on avait les clés d'un bon sommeil, de quoi s'assurer qu'il en serait de même pour notre 2ème enfant, puisqu'on appliquerait la même façon de faire.
Vous me voyez venir... Ça ne s'est évidemment pas passé comme ça. Vous pouvez toujours me dire que je l'avais bien cherché, que c'était un juste retour des choses pour avoir eu autant de chance avec notre premier enfant!
Vous l'aurez compris, j'ai pris là une des plus grosses claques de ma vie de maman...
Ce qui est valable pour l'un de ses enfants, ne l'est pas forcément pour l'autre, même à circonstances égales.
L'arrivée de ma Bouclette est venue bousculer toutes mes certitudes.
Alors qu'on appliquait les mêmes "recettes" que pour son aînée, les nuits tranquilles ne venaient pas.
Je ne me suis pas particulièrement inquiétée au début - il faut parfois des mois avant que l'enfant ne trouve son rythme de sommeil, ça n'a rien d'anormal... Mais le temps passait, et rien n'y faisait.
"Ce ne sont pas les mêmes, leurs besoins sont différents" - "il y a la canicule, elle a peut être plus soif?" - "elle a chaud, elle transpire..." - "est ce qu'elle n'aurait pas peur?" - "on court peut être trop vite la voir, comme on ne veut pas que sa sœur se réveille..."
... "Non, mais, en fait...elle le fait exprès pour nous faire ch***, c'est pas possible autrement?!"
J'ai passé toutes ces raisons, et bien d'autres, en boucle dans ma tête pendant des mois... puis des années.
Au début, c'était assez fourbe - elle faisait bien ses nuits pendant quelques semaines, juste le temps que je me dise "ça y est, c'est bon!"... Et puis patatras, elle recommençait à appeler la nuit.
Une fois, deux fois, cinq fois, dix fois...
Plusieurs années de nuits en pointillés, entrecoupées par des pleurs ou des appels, heureusement vite gérés : un verre d'eau, un câlin, quelques minutes à peine, et elle se rendormait, l'air de rien...
...avant de rappeler un peu plus tard.
Avec le temps, nous avons fini par adapter notre sommeil en conséquence : à chaque réveil, on se levait au radar, pour se rendormir aussi sec.
Au point même parfois de ne plus pouvoir se rappeler, le matin, si nous nous étions levés, et combien de fois, pour aller la voir. Au matin, c'était souvent le flou le plus total, à force que nos nuits suivent toutes le même chemin.
Seulement, avec un sommeil aussi entrecoupé (nous étions parfois réveillés toutes les heures!), même en se relayant, la qualité du sommeil n'est pas la même, et la fatigue s'accumule (pour nous du moins... car de façon tout à fait injuste, ça n'a jamais semblé trop gêner Bouclette!).
Une situation d'autant plus dure à vivre que même en essayant de la résoudre, on a jamais trouvé de raison évidente à ses réveils multiples. Rien de physique, pas d'angoisses majeures, pas de causes environnementales.
Ce qui aurait pu expliquer la situation un jour, ne tenait pas le lendemain... On a eu beau réfléchir, rien ne justifiait autant de réveils, nuit après nuit.
Je suis passée par tous les stades. J'ai cherché à comprendre, à l'aider ; je l'ai maudite ; je l'ai laissée pleurer, je me suis emportée... Puis j'ai fini par me résigner.
Pendant 2 ans et 3 mois (un compte précis...mais à ce stade on compte presque les jours), on n'a presque pas eu de nuits complètes. On a pris le pli.
Et puis progressivement, enfin, elle a commencé à dormir toute la nuit.
D'abord en continuant à pourrir nos soirées, comme un dernier baroud d'honneur, et puis, finalement, depuis quelques mois déjà, tout va bien, pour de bon.
Elle aura mis en tout plus de 3 ans à "faire ses nuits".
Je pourrais crier victoire, si je ne m'étais pas habituée depuis déjà longtemps à mes nuits pourries...
Comprenons-nous bien : une fois qu'on récupère de belles et longues nuits de sommeil, on se réhabitue très vite... et on les chérit d'autant plus.
Mais cette période m'a permis de réaliser l'ampleur insoupçonnée des ressources du corps humain. Mal dormir est une vraie torture... mais on finit par s'habituer.
Nos cycles de sommeil ont été perturbés sur toute cette longue durée, et pourtant, hormis quelques coups de pompes et certains pics de fatigue "normale", en général, ça n'a heureusement ni impacté notre santé générale, ni notre couple.
En revanche, le moral en a parfois pris un sacré coup... L'impression d'un tunnel sans fin.
Avec la fatigue qui s'accumule, on devient forcément plus irritable, on s'exaspère.
On se demande sans arrêt pourquoi, on cherche ce qu'on fait mal... On se désespère de ne pas trouver de solution, malgré toutes les discussions avec son enfant, et toutes les initiatives que l'on met en place.
On a peur qu'à terme ça finisse par définitivement entacher notre relation avec notre enfant... car on finit par lui en vouloir, même si c'est fugace. Certaines nuits, on a envie de lui hurler dessus, de lui faire payer ce qu'il nous inflige. C'est horrible, mais c'est vrai.
Et puis au matin, elle nous regarde avec le plus joli sourire du monde, nous fait les yeux du chat de Shrek... et en un instant on oublie tout. Jusqu'à la nuit d'après. Et celle d'encore après.
Au final, les nuits de ma fille ont fini par s'améliorer d'elles-mêmes, et je ne sais pas pourquoi.
Je n'ai pas de solutions pour mieux faire dormir les enfants qui se réveillent toute la nuit.
J'ai sans doute fait des erreurs, comme d'aller sans doute la voir trop systématiquement quand elle appelait, mais j'ai eu beau chercher, je n'ai pas l'impression d'avoir fait d'énorme faux-pas ou d'être passée à côté d'un truc avec ma fille.
Mon expérience me permet juste de savoir qu'il n'y a parfois pas vraiment de raisons, qu'on ne peut pas forcément y faire quelque chose... Que c'est juste comme ça.
Il faut faire avec, bon an mal an, en essayant d'accompagner le mieux possible son enfant vers des nuits plus paisibles.
Ça prend le temps que ça prend... mais ça finit par venir.
Et un jour, notre enfant dort de nouveau sur ses 2 oreilles, et nous avec. C'est la seule vérité que je peux proposer - mais au cœur d'une multitude de nuits gâchées, ça fait un bien fou de s'y raccrocher.
A chacun d'utiliser ses propres armes, sans se soucier des préjugés, pour permettre à cette étape de se passer le mieux possible.
Coucher tardif, cododo, biberon d'eau la nuit, aller-retours multiples auprès de l'enfant... après tout, si ça permet d'alléger un peu la situation, allons-y. Ça ne durera qu'un temps.
Même les enfants qui refusent obstinément de dormir la nuit, finissent quand même par y arriver. Alors à toutes celles qui me lisent en pleine nuit, en pleine galère... COURAGE!
Un jour, on retrouve des nuits parfaites... et ce jour là, on les savoure d'autant plus!
PS : si on fouille bien, ma belle mère m'a un jour glissé que mon cher mari l'avait rendue folle, ne faisant ses nuits... qu'autour de 2 ans. Je dis ça... je dis rien! :o)
PPS : pour les mamans qui sont en plein dedans : si cela peut vous aider, j'ai dressé dans un autre article une liste de quelques pistes et livres pour tenter d'améliorer le sommeil de nos enfants : à lire ici)