Faut-il vraiment une préparation pour son accouchement?
La fin de ma grossesse approche petit à petit... avec son inévitable aboutissement! Je commence donc à penser à mon futur accouchement.
Forcément, pour un troisième enfant, je vis ça de façon totalement différente des premières fois... Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est la routine, mais je me sens maintenant bien plus aguerrie et sereine sur le sujet!
Pour son premier enfant, on est dans l'appréhension la plus totale : mais en fait, comment ça se passe, un accouchement, en vrai? Combien de temps ça va durer? A quel point vais-je souffrir???...
Avancer dans l'inconnu nous fait un peu (voire beaucoup!) peur, et même si ça ne vire pas forcément à l'angoisse, on garde quand même une part de stress, ne sachant pas ce dont notre corps est capable.
Pour un 2ème enfant, on avance plus en terrain "connu" - et ça change beaucoup la donne!
Même si l'on a bien conscience que tout ne se passe jamais de la même manière, on compare forcément avec ce qu'on a déjà vécu. On sait ce qu'on voudrait améliorer, ou au contraire, ce sur quoi on peut lâcher du lest...
Seulement cette fois, une nouvelle dimension s'ajoute, pour intégrer dans l'équation l'organisation liée à la garde de l'aîné, et sa future rencontre avec le petit frère/sœur.
Pour le 3ème, je pense que ça ne change pas beaucoup - je reste donc sur cette même impression.
Même si je ne sais toujours ni quand, ni comment ça arrivera, mon imagination se calque sur mes 2 précédents accouchements.
Bien qu'ils aient été très différents, ils ont globalement répondu au même schéma global : j'ai donc l'impression de connaître comment mon corps fonctionne, et ça m'aide à mieux appréhender.
Ayant vécu à la fois un accouchement sous péridurale, et sans péridurale, je me sens maintenant capable d'affronter les deux (je ne sais d'ailleurs toujours pas si je la demanderai ou non...) ; et si je reste consciente que le risque de césarienne ou d'autres complications existe toujours, j'avoue ne pas tellement m'y attarder.
Pour ce 3ème bébé, j'étais partie, comme les fois précédentes, pour assister aux cours de préparation à l'accouchement de mon hôpital.
N'en ayant toujours pas de nouvelles lors de ma dernière visite, je me suis hasardée à demander quand seraient fixés les rendez-vous... Quelle surprise d'entendre alors que toutes les séances étaient déjà complètes, faute d'un nombre de créneaux suffisant pour toutes les patientes, et que je ne pourrais donc pas m'y inscrire!
Inutile de vous expliquer comme j'étais ravie d'apprendre ça à 7 mois de grossesse! Un peu tard pour me tourner vers d'autres méthodes, qui sont en général à débuter plus tôt, ou pour trouver une sage-femme disponible...
Heureusement, ça arrive pour mon 3ème... Forte de mon expérience passée, j'ai donc décidé de faire l'impasse cette fois-ci.
Pourtant, je crois vraiment qu'une préparation à l'accouchement est utile, si ce n'est indispensable, pour chaque grossesse.
On a parfois l'impression que l'information qu'on peut trouver dans les livres ou sur Internet est suffisante... Mais c'est pour moi une étape très importante dans notre cheminement jusqu'à la maternité.
Cela permet d'envisager concrètement ce qui nous attend, et d'avoir une opportunité de nous rassurer et d'échanger sur ce sujet, sans prendre le risque de garder en nous des angoisses parfois mal fondées.
Au delà de l'accouchement en lui-même, ce type de préparation participe aussi à construire notre future relation avec bébé, en favorisant un climat de confiance pour nos débuts en tant que maman.
Même si l'on a déjà accouché dans le passé, c'est une bonne occasion de se "remettre dans le bain"!
Et parfois aussi, d'exorciser certains ressentis, pour repartir sur un bon pied. En outre, les préparations de groupe sont aussi un moyen de faire bénéficier aux autres de notre expérience.
Il existe beaucoup de manières différentes de préparer son accouchement. En groupe ou en solo, de façon active ou plus théorique... A chacune de choisir ce qui correspond à ses propres envies et besoins, parfois même en combinant plusieurs méthodes.
Alors étant donné que 8 séances sont remboursées par la sécu (à condition d'être encadrées par un professionnel) il n'y a pas de raison de s'en priver...
Surtout qu'en fin de grossesse, on a généralement le temps!
Pour mes précédentes grossesses, je me suis tournée vers la solution la plus "simple", proposée par ma maternité : des séances groupées de préparation à la naissance.
★ La préparation "classique" : les cours d'accouchement sans douleur
Cette approche généraliste, plus théorique que physique, est la plus fréquente ; je l'avais trouvée très complète les 2 fois où j'y ai assisté. Malgré son nom, elle ne permet pas d'éviter la douleur - mais elle a pour objectif d'aider à l'accompagner au mieux, en évitant au maximum les surprises.
Lors de 4 séances de 2h, j'avais eu l'occasion, avec une poignée d'autres futures mamans, d'échanger en profondeur avec une sage-femme autour de 4 thèmes principaux :
- le déroulement de l'accouchement en lui-même, ce qui se passe dans notre corps et comment réagir le jour J ;
- l'organisation pratique du moment, la visite des locaux, avec en guest-stars les papas ;
- des exercices de relaxation et de respiration, pour préparer son corps et mieux savoir gérer de la douleur en fin de grossesse et lors de l'accouchement ;
- enfin, l'arrivée de bébé et sa prise en charge, les suites de couches, et à quoi s'attendre pour les semaines d'après.
Cette préparation est donc surtout basée sur l'anticipation, pour nous aider à visualiser ce qui nous attend pendant l'accouchement, mais aussi après. Et en conséquence, à mieux l'appréhender et le gérer le moment venu, en étant au maximum rassurée et sécurisée!
En plus de l'information théorique, j'ai beaucoup apprécié le partage d'expérience bienveillant avec les autres patientes - voir qu'on a les mêmes appréhensions et interrogations aide beaucoup à dédramatiser!
Mais il existe beaucoup d'autres méthodes, plus spécifiques, que je n'ai pas testées.
Des techniques en général plus ciblées, qui mettent en avant le bien-être de la future maman, le contact avec le bébé, ou un entraînement plus physique.
Selon les cas, ces méthodes peuvent donc s'avérer un peu moins complètes, et donc à compléter, ou à privilégier plutôt à partir d'un 2ème accouchement. Mais elles peuvent aussi être de bonnes alternatives, lorsqu'on est en recherche de quelque chose de moins didactique et théorique qu'une préparation classique.
Attention toutefois - ces différentes méthodes ne seront remboursées par la sécu que si elles sont encadrées par un médecin ou une sage-femme - ce qui, pour certaines, est plus rarement le cas.
★ Les préparations axées sur le bien-être (sophrologie, hypnose prénatale)
Ces différentes méthodes sont avant tout concentrées sur le bien-être et les ressentis de la future maman, et basées sur une préparation autant physique que psychique.
En général, elles sont à commencer assez tôt lors de la grossesse, pour mettre en place un entraînement sur le long terme (à continuer à la maison) et développer des automatismes auxquels recourir le jour J.
La sophrologie et l'hypnose prénatale permettent ainsi de se relaxer en profondeur, grâce à différents exercices, en se plongeant dans un état de détente générale entre veille et sommeil ; puis ensuite, de développer des projections mentales pour réduire l'aspect anxiogène de l'accouchement.
L'objectif est de gagner en contrôle de soi et en confiance, pour aborder l'accouchement avec sérénité le moment venu, en diminuant son stress, en améliorant son pouvoir de concentration et en apprenant à agir en pleine conscience.
★ Les préparations basées sur le contact (haptonomie, chant prénatal)
Ici, on cherche en priorité à créer du lien avec le bébé, avant même sa naissance, pour bénéficier en quelques sortes de sa "coopération" au moment clé.
L'haptonomie a ainsi pour principal avantage d'impliquer largement le conjoint. Grâce à différents types de pressions exercées sur le ventre, les 2 parents développent un contact et une relation tactile avec leur enfant, avant même sa naissance.
Ensemble, parents et bébé développent un sentiment de sécurité qui créera une certaine interaction au moment clé, puis après. Les parents arrivent ainsi à communiquer avec l'enfant, à jouer avec lui, ou même à le déplacer in utero - ce qui permet d'une part d'accompagner et de guider ses mouvements lors de l'accouchement, et d'autre part, d'aider le conjoint à trouver sa place, en fonctionnant en équipe.
Dans un registre différent, le chant prénatal a aussi pour objectif de profiter d'une communication accrue avec l'enfant. Ici, on table néanmoins plus sur un contact oral: l'objectif est de laisser le son, les vibrations, la voix et les chansons impacter directement bébé.
Différents types de vocalises sont travaillés en amont, et permettent de détendre les muscles utilisés lors de l'accouchement, d'entraîner une bonne respiration, et de favoriser la concentration. Certains sons particuliers ont semble-t-il un effet précis, très utile lors de l'accouchement. Encore faut-il ne pas trop craindre le ridicule!
★ Les préparations physiques (yoga prénatal, préparation en piscine)
L'idée est ici de conserver ou développer une activité physique douce lors de sa grossesse, qui viendra renforcer les efforts demandés au corps au moment opportun.
Le yoga prénatal permet de s'entraîner en réalisant des postures plus ou moins simples, qui font petit à petit travailler les muscles. Ses exercices ciblés sur l'étirement et d'assouplissement du dos et du bassin, ainsi que sur le contrôle de la respiration, favorisent une relaxation tant physique que mentale, qui cadrera nos efforts.
Dans un autre environnement, la préparation à l'accouchement en piscine ("aquanatal") permet aussi de travailler son corps, en bénéficiant de l'état de détente et de légèreté créé par l’apesanteur dans l'eau, particulièrement agréable en fin de grossesse.
La future maman peut ainsi exercer facilement ses muscles, sa souplesse et son souffle ; une technique particulièrement appréciable si l'on souffre de douleurs dorsales ou lombaires, ou de problèmes de circulation du sang, qui seront soulagés dans l'eau.
★ L'accompagnement par une Doula
Pour finir, j'aimerais évoquer un nouveau type d'accompagnement qui se développe de plus en plus, celui réalisé tout au long de la grossesse par une Doula.
Ni médecin, ni sage-femme, une Doula a plus le rôle d'une guide conseil. Spécialement formée sur les sujets liés à la parentalité - accouchement, périnatalité, allaitement, portage... - elle se rend disponible tout au long de la grossesse et par la suite (et même lors de l'accouchement, si la maternité l'autorise), pour écouter les besoins des futurs parents, répondre à leurs questions, les soutenir et leur transmettre son savoir.
Cet accompagnement à long terme donne à la préparation à la naissance un aspect beaucoup plus intime, qui peut être très sécurisant pour certaines futures mamans particulièrement angoissées.
Attention toutefois à bien en cerner et fixer les limites - il ne s'agit pas d'un accompagnement médical, et comme les Doulas restent encore assez rare, ce suivi peut être difficile à mettre en place et à financer.
Quelque soit la méthode, une bonne préparation à la naissance permet d'acquérir plus de confiance et d'efficacité lors de notre accouchement.
Autant d'aide pour vivre au mieux ce jour tant attendu! Et vous... quelle méthode avez-vous retenue?