Comme un vent de déprime...
Depuis quelques temps, je vois ici et là des amies blogueuses subir de petites périodes de blues, à des degrés plus ou moins forts.
Alors, certes, le retour de l'automne, de la pluie et des jours qui raccourcissent pèsent sur l'humeur générale, mais en ce moment, j'ai l'impression que ça ne va pas fort pour tout le monde dans la blogo.
Si certaines ont carrément préféré quitter le jeu (à ma grande déception, car on perd parfois de belles plumes acérées), d'autres semblent juste traverser quelques turbulences (qui j'en suis sûre passeront vite compte tenu de leur indéniable talent).
Bien d'autres encore laissent parfois entrevoir plus discrètement leurs doutes, leur découragement parfois, dans des commentaires ou des messages plus privés. Et que dire de tous les blogs que j'ai découvert au fil des mois, puis vus disparaître des écrans sans bruit, comme ils étaient apparus...
Derrière toutes ces remises en questions, un point commun je crois : le besoin quelque part d'un certain "retour sur investissement".
Bloguer est passionnant, mais extrêmement prenant - et dédier autant de temps à ce qui reste avant tout un loisir, amène forcément au bout d'un moment à se questionner sur ses ambitions, à faire un bilan sur ce qui nous pousse à continuer.
Passer des heures à écrire, à peaufiner un article, à l'illustrer...C'est un sacré travail, et qui en vaut vraiment le coup...mais tant que l'on ressent un bénéfice à l'arrivée. Que ce soit en notoriété, en partage, en épanouissement personnel, ou même sous forme monétisée si c'est ce que l'on recherche.
Découvrir qu'un article fait mouche, sentir son blog "démarrer", voir l'engagement de ses lectrices croître, c'est un sentiment très valorisant.
On se sent vite pousser des ailes! C'est tellement grisant, ça devient addictif...alors on fait plus d'efforts, on poste plus, on devient addict aux réseaux sociaux, on répond à tous les commentaires et sollicitations, on en profite un maximum...
Et puis, malgré tout le temps qu'on y consacre...notre blog ne va pas toujours pour autant plus loin.
Et au bout d'un certain temps, ça pousse forcément à se remettre en question.
Vient alors l'impression de stagner, de ne plus plaire, de ne pas réussir à vraiment "exploser" comme d'autres l'ont fait avant nous, et peut-être pour certaines le regret de ne pas être "influencer"...et ce, même si un tel succès n'est pas forcément, au fond, ce que l'on cherche (j'avoue pour ma part que je me sentirais sûrement dépassée si mon blog prenait trop d'ampleur).
On se compare forcément aux autres, on se demande si l'on arrivera toujours à intéresser des lectrices, et si ça vaut finalement le coup de donner autant de temps, et autant de nous, si l'on a plus autant de retours qu'avant.
J'ai l'impression que chez celles qui ont commencé à bloguer à peu près au même moment que moi, ou quelques mois avant, il y a en ce moment cette vague de doute.
Et combiné à une blogosphère déserte en été, et peut-être aussi à un manque ponctuel d'inspiration chez certaines... la motivation peut en prendre un coup.
Alors si par dessus ça, des lectrices auparavant fidèles viennent à se faire plus discrètes, on qu'on a pas ou plus la chance de bénéficier des fameuses "unes" hellocoton qui boostent tellement nos audiences, ça peut devenir dur et remettre en cause l'envie de continuer.
Moi aussi, j'ai parfois l'impression que la machine s'enraye, et j'ai peur que le plaisir à développer mon blog ne soit de courte durée.
Sentir que son blog "marche" (quelque soit la signification qu'on donne à ce terme, car j'ai toujours de petites audiences!), c'est aussi avoir la pression de tout voir s'écrouler un jour ou l'autre.
J'ai de plus en plus peur de ne pas arriver à toujours trouver l'inspiration, et le temps. De ne pas réussir à trouver des sujets ou des angles originaux. Avoir réussi à toucher mes lectrices avec certains articles, c'est génial!...Mais c'est aussi une pression pour les articles suivants. J'ai parfois l'angoisse de la page blanche...Et si un jour je n'y arrive plus?
Et puis, ne vais-je pas lasser mes lectrices en parlant trop de moi, en écrivant trop souvent, ou trop tout court?...Mais ce dont j'ai surtout peur, c'est d'un jour perdre le fil, de trop passer de temps à bloguer au détriment de ma vie réelle.
Tout ces doutes, ce sont aussi probablement ceux que traversent mes copinautes, ceux là mêmes qui leur donnent un peu le blues en ce moment.
Au final, il me semble qu'ils sont pourtant inhérents au fait de bloguer. Parce que ce qu'on prend au début comme un petit passe-temps sans prétention, finit en fait par prendre plus d'ampleur dans nos vies que ce qu'on avait imaginé.
On s'habitue à y accorder un temps considérable de nos vies, et l'on a envie que ça ne soit pas pour rien, et de continuer de trouver un écho, en touchant de plus en plus de monde.
Cette ambition me semble naturelle, et légitime quand on blogue - forcément, si l'on écrit sur un écran plutôt que sur un carnet dans notre coin, ce n'est au fond pas un hasard.
Mais tout comme dans nos vies de mamans, j'aime à croire que ce sont finalement nos doutes qui nous construisent et nous renforcent.
Ces passages à vide, ces inquiétudes, sont le signe de notre envie de bien faire, de construire quelque chose qui a du sens, et de développer notre bébé-blog dans la bonne direction. Ils sont formateurs, car ils nous poussent à aller vers le meilleur, à nous recentrer sur ce qui a le plus d'importance, et à déterminer ce que l'on veut vraiment.
Stagner, ce n'est pas reculer.
Il n'y a pas de salut que dans les audiences grimpantes, et même si l'on a pas le blog du siècle, celui qui va devenir la star de la blogo, tant pis - ou tant mieux, d'ailleurs. Tant qu'il nous reste des fidèles, et qu'on a toujours plaisir à partager, c'est l'essentiel et sans doute bien plus que ce que l'on avait espéré le jour où on a écrit notre premier article en se demandant si quelqu'un, par hasard, le lirait.
Alors, à toutes celles qui ont un peu le blues...c'est l'occasion de faire le point sur vos ambitions, sans doute.
Plutôt que de trop vous poser de questions, cherchez seulement à savoir quel "retour sur investissement" vous attendez pour vos efforts.
Le plaisir d'écrire et l'épanouissement que ça vous procure? Alors écrivez, peu importe à quelle fréquence, avec quel style et de quoi vous parlez. Tant que ça vient du fond de vous, même si les chiffres baissent, ils seront plus authentiques.
L'engagement de vos lectrices? Alors patientez, ça vient avec le temps, avec les liens que vous tisserez au fil de vos échanges et de la sincérité dont vous ferez preuve.
Des produits cadeaux ou des articles rémunérés? Alors, assumez-le, vous en avez le droit. Démarchez directement les marques qui vous plaisent, partagez vos découvertes et parlez des produits que vous testez et qui pourraient intéresser vos lectrices.
Et si finalement, vous n'attendez plus rien en bloguant, vous avez aussi le droit de vous absenter un moment ou carrément d'arrêter, sans vous culpabiliser (mais si je suis une de vos abonnées - ne le faites pas, en vrai, parce que moi j'aime vous lire!).
Quel que soit la direction que vous voulez donner à votre blog, elle dépend avant tout de vous - alors faites vous confiance!
Vos fidèles lectrices, elles, sauront aussi le faire.