Tomber aussi, parfois

Publié le par Picou

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Je ne vous partage pas ici toutes mes étapes de ma lutte contre le cancer, laissant souvent plus de part à la spontanéité pour transmettre mes ressentis au jour le jour...

Mais j'avais envie de garder une trace plus pérenne de ma journée d'hier, qui n'avait pourtant pas grand chose d'extraordinaire, et ne fût certainement pas parmi mes meilleures... Seulement, elle me semble aussi représentative de mon vécu face à la maladie, alors je crois que l'anecdote a sa place par ici.

Pour le programme de 'réhabilitation par le sport' que l'on me propose dans le cadre de mon traitement, j'avais hier un test d'effort visant à calibrer mes capacités pour mes séances de sport à venir.

Objectif : pousser ma performance au maximum, sous contrôle médical, pour pouvoir déterminer mon niveau d'aérobie, et en déduire le niveau à partir du quel mes efforts seront ensuite efficaces, lors de mes prochaines séances d'effort, sans être trop poussés.

Ceux qui me connaissent savent combien l'effort physique et moi, ça fait 12 - même si ma vie bien active m'élève quand même au dessus du niveau zéro! 😅

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Bref, le moins que l'on puisse dire, c'est que ce rendez-vous ne m'enchantait pas...

Je l'appréhendais même un peu, même si je suis tout à fait consciente de tous les bénéfices que peut avoir une pratique sportive régulière, tant sur les risques de récidive de mon cancer que sur ma santé en général.

Malgré ma motivation à -8000, armée de bonne volonté, j'ai ressorti mes baskets de leur placard à poussière et investi dans une nouvelle tenue de sport... Et le moment venu, j'ai tout donné pour pousser ma performance à son ultime maximum, suivant les consignes du test et les encouragements du médecin.

...à tel point que j'ai fini par tomber dans les pommes à l'issue du test. Voilà voilà 🙈😅

Un malaise vagal assez compréhensible, au fond, après avoir poussé mon corps à fond après des mois sans sport, une mastectomie et une radiothérapie en cours...

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Mais je me suis sentie vraiment mal, sur le coup, et pas que physiquement... Ce moment m'a mis le moral bien à plat.

En cause, bien sûr, mon mode de vie trop sédentaire et un peu trop de gourmandise ; mais sans doute aussi un rythme cardiaque trop rapide, qu'il va falloir explorer.

Peut-être pas grand chose, je ne sais pas - le stress et un effet blouse blanche ont certainement eu un impact - mais cela fait plusieurs fois que les médecins relèvent que mon rythme cardiaque est trop rapide au repos, ce qui mérite de plus amples vérifications, et peut-être même un traitement.

Au-delà de la gêne de mon piètre résultat (et disons-le, de la honte, et de la peur d'être jugée, même si le personnel était adorable et déculpabilisant), la perspective de nouveaux examens médicaux à caler, encore et encore, sur mon planning déjà bien rempli, m'a un peu abattue.

J'ai beau me rappeler sans cesse ma chance d'avoir un parcours si 'facile' face à la maladie, cet aveu de faiblesse m'a désarçonnée.

Je fais front avec détermination, mais ça reste malgré tout une épreuve - même dans des petits riens a priori anodins.

Bien sûr que je m'adapterai, encore, et que je finirai sans doute par ressentir les avantages d'une reprise de sport plus active. Tomber (même littéralement!), c'est aussi se relever, je le sais bien... Mais sur le moment, les marches à franchir sont dures à monter.

Même si ce n'est pas parfait, je fais ce que je peux - et cet événement est venu me rappeler mes limites, la lutte permanente contre soi qu'impose la maladie, et son poids toujours plus présent dans mon quotidien.

Ce n'est pas rien, même si j'ai tendance à le minimiser... Certes, je m'en sors jusqu'ici très bien; mais non - ce n'est pas rien.

(Et bon, ce gentil monsieur qui est venu m'achever en me demandant : 'c'est pour bientôt, cet enfant?', alors que j'essayais juste de reprendre vie, avachie et transpirante dans ma tenue si seyante, au fond du trou sur un fauteuil d'hôpital, n'est peut-être pas non plus pour rien dans ma baisse de moral 😅 #perfectTimingMisterTact)

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Publié dans Mon cancer du sein

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Commenter cet article

C
Oh la la je suis désolée Marie ! Mais il faut savoir que lors d'un test d'effort c'est pousser son corps au delà de ses limites, c'est bien pour cela qu'on le fait à l'hôpital. Donc pas de honte ni de culpabilité à avoir. Mieux vaut faire un malaise à l'hôpital que chez soi. Bon par contre je pense que maintenant les médecins ne vont pas te lâcher ! <br /> Ce sont des séances de sport obligatoires à l'hôpital que tu vas faire ? C'est compris comme une partie du traitement ? Je ne savais pas que cela se faisait dans le cadre d'un cancer. <br /> Et non ce n'est pas rien ce que tu vis. Prends bien soin de toi.
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C
Oui j'imagine très bien qu'il n'est pas facile d'ajouter encore dans un planning déjà bien rempli. C'est un peu le soucis à la maison en ce moment. <br /> Les baisses de moral sont normales, c'est là où se situe toute la difficulté. Tu sais où me joindre si besoin, n'hésite pas Marie. Je t'envoie de très gros bisous, un max d'ondes positives.
P
Non, je sais tout ça, mais malheureusement ça n'empêche pas les ressentis! Ce sont des séances de sport encadrées, qui ne sont pas obligatoires mais on nous informe de leur bénéfice sur les risques de rechute. Ça ne me fait pas rêver, mais je suis bien conscience de tout l'intérêt que ça représente alors je me donne un petit coup de pied au derrière qui ne me fera pas de mal! Mais ce n'est pas si facile à caser dans un emploi du temps de maman de 3 sur le long terme, comme tu l'imagines! C'est surtout l'idée d'un suivi cardiaque en plus qui m'a un peu minée, mais ces baisses de moral me semblent normales et passagères, ça ira!