Et alors...tu t'ennuies pas trop?
"Et alors, ça va? tu t'ennuies pas trop?"... Depuis maintenant 2 mois que j'ai arrêté de travailler, c'est une question que l'on m'a beaucoup posée.
Alors, je profite de ce moment de calme estival pour vous donner quelques nouvelles de mes journées... et ça va bien, merci!
Je n'ai pas encore commencé à rechercher du travail - je suis encore sous contrat, en préavis, à vrai dire, et je me suis laissée l'été pour prendre du bon temps seule et en famille, avant de me relancer dans une vie plus active.
Depuis 2 mois que je n'ai plus à me rendre au travail le matin, je n'ai pourtant pas eu le temps de m'ennuyer. Mes journées sont bien occupées, à vrai dire!
Je m'imaginais avoir en fait plus de temps à passer les doigts de pieds en éventail en regardant les nuages, à flâner tranquillement en ville ou à trouver de nouvelles activités pour m'occuper...
Mais j'ai finalement eu fort à faire jusqu'ici, bien que mon rythme soit quand même évidemment plus cool que d'habitude.
La faute d'abord à une fin d'année scolaire chargée, période que les parents connaissent bien pour nous emporter malgré nous dans son tourbillon de démarches administratives, de courses en tout genre ou d'innombrables gâteaux à préparer.
Et puis le souci, lorsqu'on a du temps, c'est justement de se dire : "Voyons, je le ferai, puisque j'ai le temps!"...
L'air de rien, on se retrouve très vite avec une liste interminable de petits ou gros trucs à faire chaque jour, et une charge mentale qui en prend un coup, insidieusement, sans même qu'on s'en rende compte.
Plein de petits trucs sur lesquels d'habitude je lâche prise, mais que là je me sens presque obligée de faire, comme pour justifier tout ce temps libre que j'ai, même si je ne l'ai pas demandé...
Alors entre l'entretien quotidien de la maison, l'anticipation des besoins de la famille, l'envie de faire ces mille petites choses que je repoussais faute de temps depuis toujours, le bonheur de passer plus de temps avec mes filles, et le plaisir de prévoir quelques sorties avec des amies, finalement j'ai rarement une journée où me poser vraiment, juste à ne rien faire et avec rien à penser.
J'ai beau ne pas avoir souhaité la situation dans laquelle je suis en ce moment, quelque part, je culpabilise d'en profiter en ayant tout ce temps pour moi...
Alors j'ai un peu tendance à vouloir rentabiliser ce temps libre, comme pour me faire pardonner.
Je sais bien pourtant à quel point c'est idiot... Je ne vole ce temps à personne, et personne ne me le reproche. Mais j'ai beau m'en rendre compte, je crois que ça influe inconsciemment sur ma façon de gérer mon temps.
Je ne vais pas m'en plaindre, évidemment - on ne me demande rien, c'est une pression que je m'impose toute seule...
Et il me laisse largement assez de temps pour profiter, rester plus détendue qu'à l'ordinaire et faire les choses à mon rythme, ce que je ne pouvais pas me permettre avec mon rythme habituel.
Mais j'avoue que je pensais moi-même plus facilement m'ennuyer lorsque j'imaginais tout ce temps devant moi.
Depuis quelques jours, toutefois, j'arrive un peu au bout de mon interminable to-do list...
Je me suis occupée de nos besoins immédiats, le reste n'a plus de caractère "d'urgence", et peut tout à fait attendre la rentrée ou même plus tard.
Les vacances approchent, je profite pleinement de mes filles qui n'iront maintenant plus chez leur nounou, et j'aurais même bientôt toute une semaine vraiment tranquille, quand elles partiront en vacances chez leurs grands-parents avant nos vacances en famille.
Alors aussi bête que ça puisse paraître, même si j'ai déjà eu 2 mois de temps "pour moi", j'attends ce moment avec impatience, pour vraiment réussir à me poser.
Ne rien faire, ne penser à rien. Me mettre en pause, relâcher la pression et juste me ressourcer.
Vous écrire moins ici, aussi, sans doute, pour le reste de l'été.
Prendre aussi du temps à deux, car tout ce temps que j'ai en ce moment, ça me manque aussi parfois de ne pas pouvoir le partager avec mon chéri... Nous serons heureux de ce temps passé sans nos filles, à retrouver un peu ces sensations qui étaient les nôtres, avant.
Ensuite, nous aurons nos vacances en famille, centrées uniquement sur l'objectif de profiter et de passer de beaux moments ensemble.
Alors, non, pour l'instant, c'est sûr, je ne m'ennuie pas. Mais je commence à me projeter, et à envisager que ma petite vie prenne ce nouveau tournant.
Il y aura l'effervescence de la rentrée.
Un grand moment cette année puisque Bouclette fera sa toute première rentrée à l'école, Chouquette le grand bond vers le CP, et que moi je commencerai petit à petit à reprendre ma vie professionnelle en main.
Il y aura les fournitures scolaires à acheter, les papiers à remplir par poignées, les inscriptions à valider, les rendez-vous à planifier, la nouvelle organisation à roder.
Et puis...Ça finira par se calmer.
Il y aura les journées qui raccourcissent, le temps qui se gâte, les questions à se poser.
Mes journées me paraîtront peut-être plus longues, moins faciles à occuper, plus ternes. Le rythme se fera plus lent, moins prenant. Mes projets n'auront peut-être plus le même succès.
J'aurai alors peut-être le sentiment de ne plus avancer, la peur de l'immobilité et que cette période finisse par s'éterniser.
Alors, certainement, j'aurai sans doute l'ennui plus facile... On verra. Je m'y attend, en tout cas...
C'est pourquoi je profite d'ici là de chaque instant, dans une danse encore un peu folle, sans réfléchir trop, encore, aux lendemains. Je crois que j'aurais bien le temps, justement!