Pourquoi sommes nous si émus de la rentrée de nos enfants?
Ça y est! C'est fait... Plus moyen de se défiler, les vacances sont bel et bien finies et il a fallu se résigner : nos enfants ont fait leur grande rentrée!
J'espère que de votre côté, tout c'est bien passé? Et alors - larmichette, ou pas larmichette?... Je parle de maman, pas des enfants!! Parce que c'est quand même un grand moment, la rentrée, non?
Une sacrée pression... surtout pour les mamans, à vrai dire! Le jour J, mieux vaut d'ailleurs prévoir un petit mouchoir juste au cas où - car rares sont celles à qui cette date symbolique ne fait aucun effet!
Il y a celles qui sont carrément en panique, celles qui angoissent et en pleurent déjà depuis la veille, celles qui ont déjà tout préparé depuis le mois de juin et y vont avec le sourire, celles qui n'arrivent pas à lâcher la main de leur enfant le jour J, et celles qui font comme si de rien était, mais qui ont l’œil bien humide en se retournant ...
Dans tous les cas, accompagner son enfant à l'école le matin de la rentrée ne laisse aucun parent indifférent!
Cette année, c'était pour nous une grande rentrée.
L'entrée en primaire, avec le CP pour ma Chouquette, et la découverte de la maternelle pour ma Bouclette, en petite section. Deux étapes clé, sacrément importantes dans la vie d'un enfant...
Et même si j'étais très sereine, les sachant toutes deux plus que prêtes, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir le cœur serré. Et je n'étais bien sûre pas la seule!
Je crois que ça fait cet effet à la plupart des parents, surtout ceux qui ont la chance de pouvoir se rendre sur place et accompagner leur enfant le jour J...
On a beau se réjouir de les voir grandir, on ne peut empêcher ce petit pincement au cœur qui nous tiraille le jour de la rentrée. Certes, ils sont trop choux, et encore plus dans leurs beaux habits d'enfants modèles...
Mais pourquoi est-ce que la rentrée nous émeut autant, en tant que parents?
D'abord, certainement, parce qu'on sacralise un peu ce jour, pour aider nos enfants à mieux anticiper ce grand changement.
Les enfants n'aiment pas trop les changements, et en instaurant un petit cérémonial - choix du cartable, achat d'une jolie tenue, petite coupe bien sage, photo cliché du matin tout endimanchés... - on les aide petit à petit à comprendre que les vacances sont terminées, et qu'une page maintenant va se tourner, pour ouvrir un nouveau chapitre.
On leur insuffle une nouvelle énergie, et on instaure l'idée d'un renouveau, du commencement d'une nouvelle étape dans leur vie. Tout en les rassurant, en leur laissant comprendre qu'on sera là, fiers, derrière eux, pour les accompagner pour que tout se passe au mieux.
Mais si nous sommes aussi émus le jour de la rentrée, c'est surtout parce que nous devons accepter, ce jour là, de laisser nos enfants s'envoler un peu.
Vers des aventures auxquelles nous n'assisterons pas directement, et où ils devront voler de leurs propres ailes.
Qui ne rêverait pas d'être une petite souris pour observer son enfant derrière son pupitre d'écolier? C'est bien connu, les enfants ne sont pas les mêmes sans leurs parents...
Et nous devons accepter qu'ils vivent à l'école autant d'expériences dont nous ne seront pas témoins, et que sans nous, ils y deviennent peu à peu autonomes.
Ils y recevront des apprentissages variés, que ce soit sur le plan purement scolaire, ou plus largement sur un plan social.
Autant d'éléments qu'on ne pourra pas contrôler, où leur environnement prendra autant de poids que l'enseignement lui-même. Les amitiés, la relation avec l'enseignant, la confiance en soi, la compétition, les réussites et les échecs...
Beaucoup d'émotions fortes, dont on sait l'importance qu'elles auront sur la construction de nos enfants.
Pour l'avoir vécu nous-mêmes, on sait ce que ça implique...
Même en faisant au mieux, l'école fera forcément aussi vivre des moments difficiles à nos enfants - et que ce sera aussi formateur que des leçons formelles.
Notre cœur se serre d'avance en imaginant que ceux qui nous sont si précieux devront surmonter ces épreuves... Et l'on est tout à la fois inquiets, confiants, et fiers d'eux.
Si l'on avait un doute sur ce que l'enfant retiendra de sa petite enfance, on sait qu'à l'âge de l'école, il conserve ses souvenirs. Ce que notre enfant va vivre, il va maintenant s'en rappeler, et l'intégrer dans son parcours de vie et dans le développement de sa personnalité.
Vertigineux, forcément!
Et si nous sommes aussi émus de laisser nos enfants franchir le portail, c'est justement qu'on sait ce qui les attend.
Ce sont aussi nos propres souvenirs d'enfants qui rejaillissent au travers de notre progéniture, et on y transpose notre propre émotion et notre vécu.
La joie et l'impatience, si on a eu la chance de s'épanouir en milieu scolaire, ou l'angoisse et le stress, si on a malheureusement souffert de cette période.
L'effervescence de la rentrée, les fournitures toutes neuves, l'affichage de la liste des classes, les copinages, plus tard le choix de l'agenda ou des options, autant de manières de nous replonger dans nos propres jours d'école, qui nous ont forcément marqués.
Une certaine nostalgie s'installe, que ce soit dans l'idée de revivre de bons moments, ou de corriger ce qui s'était mal passé pour nous...
Et notre façon d'appréhender ce jour finit bien souvent par contaminer nos enfants. S'ils nous sentent détendus, ils le seront eux aussi ; s'ils nous sentent stressés, ce sont les larmes qui viendront. Tout ne dépend pas que de nous, bien sûr - mais nos enfants s'imprègnent de notre attitude lors de ce moment si fort...
Alors c'est forcément facile à dire, et moins à faire - mais leur partager des émotions positives ce jour là les encouragera au mieux.
Ça n'empêche pas de verser une larmichette quand ils ont le dos tourné - on ne se refait pas ;o)!